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Actualités - CHRONOLOGIE

Les deux cosmonautes russes de retour sur terre sains et saufs Après le cauchemar, l'heure des comptes a sonné pour l'ancien équipage de Mir (photo)

Les deux cosmonautes russes à bord de la station spatiale Mir ont été accueillis par des mots chaleureux à leur retour sur Terre hier, mais ils vont devoir rendre rapidement des comptes après six mois d’accidents à répétition, dont une collision sans précédent fin juin.

«Merci à vous les gars, merci pour votre travail, à bientôt», ont dit les responsables du Centre de contrôle russe des vols spatiaux (TSOUP) au capitaine Vassili Tsibliev et à l’ingénieur Alexandre Lazoutkine alors qu’ils étaient encore à bord du vaisseau Soyouz qui les ramenait vers la Terre.
«Le temps a passé très vite, nous n’avons pas réussi à tout faire, mais ce n’est pas grave, ceux qui nous ont remplacés (Anatoli Solovev et Pavel Vinogradov arrivés le 7 août) vont continuer le travail», ont commenté pour leur part les cosmonautes.
Les deux hommes, bien que visiblement éprouvés par les désagréments survenus à bord de Mir, ont alors levé les poings en signe de victoire, selon les images retransmises au centre de contrôle.
Un peu plus de trois heures plus tard, les deux hommes ont atterri à 12h16 GMT dans la steppe kazakhe (Asie centrale), à 170 km au sud-est de la ville de Djezkazgan. Ils «ont dit qu’ils se sentaient bien», a indiqué le vice-directeur des vols, Viktor Blagov.q
A leur sortie du vaisseau, les cosmonautes avaient l’air épuisés mais souriants, selon les images retransmises au TSOUP. Toujours vêtus de leur scaphandre, ils ont dit quelques mots et se sont embrassés.
Ils ont ensuite été pris en charge par une équipe médicale et devaient rejoindre la Cité des étoiles (banlieue nord de Moscou) en soirée et y rester sous contrôle médical pendant sept à dix jours.
Mais à peine sortis du long cauchemar de six mois qu’a été leur mission, les deux cosmonautes vont devoir rendre des comptes à une commission d’enquête, une procédure normale, selon le TSOUP.
Au cours de leur séjour sur la station, Tsibliev et Lazoutkine ont dû faire face à un début d’incendie en février, à la panne de deux générateurs à oxygène en mars, à une dérégulation du système de climatisation en avril, et, coup final, à une collision avec un vaisseau de ravitaillement le 25 juin.
Cet accident, le plus grave jamais survenu depuis les 11 ans d’existence de Mir, a mis hors d’usage quatre des dix panneaux solaires de la station, obligeant cette dernière à fonctionner à 60% de son régime. Percé d’une ou plusieurs failles lors du choc, le module scientifique Spektr s’est dépressurisé, entraînant la perte de toutes les expériences scientifiques menées à son bord.
Le contrat des cosmonautes inclut une clause de responsabilité en cas d’erreur, et le mois dernier, le directeur adjoint des vols avait déclaré qu’ils pourraient se voir infliger des amendes si leur responsabilité était établie dans tous ces accidents.
«Ce n’était un équipage ni tout blanc ni tout noir, c’était un équipage normal mais je veux dire que la technique a fonctionné normalement», a déclaré jeudi M. Blagov tout en se disant certain que «la commission parviendrait aux bonnes conclusions».
Le capitaine Tsibliev, qui a été victime de légers problèmes cardiaques et de tension psychologique, était aux commandes lors des manœuvres d’arrimage qui ont abouti à l’accident du 25 juin.
Le nouvel équipage

Selon certaines sources spatiales non confirmées, c’est également lui qui aurait effectué le débranchement malencontreux du 16 juillet de la principale source d’approvisionnement de Mir, plongeant la station dans l’obscurité et lui faisant perdre son orientation.

«Le TSOUP ne fait pour l’instant aucun reproche aux membres de l’équipage» qui revient sur Terre, a assuré hier l’ingénieur en chef du TSOUP Mikhaïl Pronine. Les responsables du centre de vols ont déjà évoqué la possibilité d’une erreur commise lors des instructions données depuis Korolev. L’enquête de la commission doit durer une quinzaine de jours.

De son côté le nouvel équipage à bord de Mir va effectuer une première «sortie» délicate le 20 août dans le module Spektr pour tenter de rebrancher les panneaux solaires du module débranchés lors de la collision. Pendant ce temps, l’astronaute de la NASA Michael Foale, arrivé en mai et resté à bord de Mir, sera par précaution aux commandes d’un vaisseau Soyouz.

Si ces réparations réussissent, Solovev et Vinogradov devront, à partir du 3 septembre, tenter une série de sorties dans l’espace pour étudier la nature de la ou les fissures causées par la collision.
Les deux cosmonautes russes à bord de la station spatiale Mir ont été accueillis par des mots chaleureux à leur retour sur Terre hier, mais ils vont devoir rendre rapidement des comptes après six mois d’accidents à répétition, dont une collision sans précédent fin juin.«Merci à vous les gars, merci pour votre travail, à bientôt», ont dit les responsables du Centre de...