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Actualités - ANALYSE

Kfarfalous : c'est l'impasse...

En 1979, à la demande piégée de l’ambassadeur U.S. Parker, Sarkis avait voulu envoyer l’armée au Sud et Saad Haddad l’avait bloquée à Kawkaba... Aujourd’hui Kfarfalous, dont la réouverture avait été promise pour le 1er août par Berry au député Sleiman Kanaan, reste fermé. Qui pis est, depuis que Hariri a annoncé urbi et orbi sa décision de dégager cette voie de passage qui relie le littoral à Jezzine, cette dernière région, jusque-là calme (si l’on excepte les mines posées par les intégristes et qui ont fauché des civils sur les routes), est systématiquement matraquée par les Israéliens au canon de campagne.

Des obus ont même frappé la périphérie du village d’enfants S.O.S. à Sfaray et l’association de bienfaisance a dû transférer ses petits pensionnaires dans un autre site, Bhersaf, près de Bickfaya.
Au titre du «ferme engagement» de rouvrir Kfarfarlous, les officiels avaient demandé aux notables de Jezzine de cesser leurs «agaçantes» démarches de récrimination et leurs rencontres cycliques de Mar Roukoz. Or certains de ces notables, qui ont passé le week-end dans la région de Jezzine, en reviennent en brossant le tableau d’une situation toujours très tendue et avec la certitude que Kfarfalous c’est du vent... «A dire vrai, indiquent ces témoins, après avoir grommelé pour la forme parce qu’on n’avait pas négocié avec lui, Lahd, chef de l’ALS, avait semblé un moment prêt à céder aux sollicitations de la population et à permettre la réouverture de Kfarfalous. Dans sa zone, il avait fait même réasphalter la voie et il avait préparé des guérites, pour y installer des factionnaires, aux points de contrôle confiés à ses miliciens. Mais l’attentat de Jérusalem a balayé tous ces préparatifs et il a tout remis en question, les Israéliens se déchaînant de nouveau au Sud pour se venger, d’autant que les arafatistes leur avaient dit que les kamikazes étaient en réalité non pas des Palestiniens mais des intégristes libanais... Les Israéliens ont donc foulé aux pieds les accords d’avril et multiplié les attaques, poussant même jusqu’à la Békaa centrale. Ils ont clairement fait savoir à des diplomates occidentaux qui les sondaient à ce sujet qu’ils n’autorisent pas la réouverture de Kfarfalous pour le moment, laissant entendre qu’ils pourraient éventuellement par la suite conclure un bazar déterminé à ce sujet...».
«Actuellement, estime pour sa part une source ministérielle, les Israéliens poursuivent, par le recours à la force, deux buts: empêcher le Hezbollah de tirer des Katioucha sur la Galilée et obliger Beyrouth à se soumettre à ses conditions, notamment en ce qui concerne le devenir de l’ALS après un éventuel retrait israélien. Psychologiquement, ils sont soutenus dans leurs pressions par les Américains dont l’ambassadeur est dernièrement entré en contact avec le palais Bustros pour souligner la gravité de la situation au Sud et mettre en garde contre une dangereuse dégradation militaire, en invitant les Libanais à exercer pour leur part le plus de retenue possible à cet égard. Mais d’autres diplomates occidentaux ont nettement dédramatisé le tableau en affirmant qu’à leur connaissance, Israël n’a pas vraiment l’intention de déclencher au Liban une opération de vaste envergure comme les «raisins de la colère». Selon ces diplomates, il est certain que Netanyahu veut maintenir la pression sur le Liban et sur la Syrie, mais sans flirter avec la guerre. On est donc en pleine période d’échange de «messages» par les différents protagonistes. Et il est significatif à cet égard que le Hezbollah ait rejeté la responsabilité du tir de Katioucha dans la bande occupée. Il s’agirait donc d’une provocation israélienne, une de plus...», conclut cette personnalité.

Ph. A.-A.
En 1979, à la demande piégée de l’ambassadeur U.S. Parker, Sarkis avait voulu envoyer l’armée au Sud et Saad Haddad l’avait bloquée à Kawkaba... Aujourd’hui Kfarfalous, dont la réouverture avait été promise pour le 1er août par Berry au député Sleiman Kanaan, reste fermé. Qui pis est, depuis que Hariri a annoncé urbi et orbi sa décision de dégager cette voie de...