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Actualités - ANALYSE

Spéculations estivales sur le sort du cabinet ...

Incroyable mais vrai: en plein été et nonobstant le mot d’ordre de statu quo donné par les décideurs, nombre de politiciens, de parlementaires surtout, semblent penser qu’une crise ministérielle peut éclater à tout moment et s’agitent tous azimuts pour décrocher un portefeuille. Sans être aussi «optimiste» ou aussi pressé, un député en vue estime que l’actuel Cabinet, trop déglingué de l’intérieur et rongé par les soucis, ne pourra pas tenir la route jusqu’aux prochaines présidentielles. Une échéance qui à son avis devra donc être supervisée par une nouvelle équipe, dont le noyau pourrait du reste être constitué par les membres de l’actuel gouvernement qui s’entendent (ou se réentendent…) bien avec le président du Conseil, très vraisemblablement appelé à se succéder encore une fois à lui-même. Selon la même personnalité «le pouvoir a pris le pli, depuis de nombreux mois, de fuir en avant en provoquant chaque semaine une nouvelle histoire, pour éviter les vrais problèmes qu’il sait ne pas être en mesure de traiter convenablement. Dans cet esprit de diversion, un changement de gouvernement ferait merveille. Il permettrait d’amuser la galerie un bon mois, au titre de la mise sur pied de l’équipe. Et après on gagnerait deux ou trois autres mois au titre du traditionnel délai de grâce accordé aux nouveaux responsables pour qu’ils se familiarisent avec les dossiers. Naturellement, dans de telles opérations «poudre aux yeux», c’est le timing qui compte le plus. Aujourd’hui, en eaux dormantes des vacances d’été, une dissolution du Cabinet ne servirait à rien. En octobre il serait délicat de changer d’attelage car, avec l’effervescence probable de la rentrée sociale, le nouveau gouvernement n’aurait sans doute aucun délai de grâce. De plus il lui faudrait tout de suite, alors qu’il ne serait pas encore aguerri, plancher sur le projet de budget 98 auquel, comme on sait, la session parlementaire d’automne doit être consacrée... Le mieux serait sans doute qu’on procède au changement au début de l’année prochaine. Une initiative qui ne permettrait peut-être pas de régler les problèmes, mais désamorcerait certainement pour un temps les tensions accumulées, en redonnant un peu d’espoir à la population déçue par tout ce qui se passe et par tout ce qui n’est pas en train d’être fait…».
En tout cas, malgré le soutien des décideurs au système (à moins qu’il ne soit en réalité tout à fait relatif…) les opposants s’affirment résolus à intensifier leur campagne jusqu’à faire chuter les trente ou, concèdent-ils, jusqu’à ce qu’on décide à remanier la formation. Une détermination qui suscite à dire vrai le doute chez un ancien ministre qui se demande «si l’opposition n’est pas objectivement complice du pouvoir, dans ce sens qu’une crise ministérielle n’aurait d’autre valeur politique que de faire diversion, de contourner l’escalade socio-économique qui risque de provoquer une explosion au niveau de la rue à la rentrée d’octobre. Nul n’ignore en effet que, remaniement ou changement ministériel, pour le fond ce sont les mêmes gens, les mêmes courants qui vont continuer à se partager le pouvoir et les ministères».
Il reste que sauf une intervention décisive de Damas, qui ne semble pas songer à aller jusque-là, les attaques contre le gouvernement ne vont pas cesser, réaffirment les opposants tous courants confondus. Mais beaucoup estiment que sa capacité de résistance «dépend d’une part de la volonté de M. Rafic Hariri qui peut, lui-même, n’avoir aucune envie de s’accrocher à une formule qui permet à nombre de ministres de jouer aux opposants. Et d’autre part, cette viabilité du gouvernement est certainement liée à la question des présidentielles. En bonne logique il n’y aurait pas lieu de changer quoi que cela soit si les décideurs devaient estimer qu’en fin de compte il faut encore une fois proroger le mandat de M. Elias Hraoui. Par contre si on doit élire un nouveau président, il est probable qu’on voudra mettre en place un gouvernement technocratique extra-parlementaire de transition, formé de spécialistes des problèmes socio-économiques. On ne peut pas à l’heure actuelle écarter aucune éventualité et objectivement il est encore trop tôt pour faire des pronostics sérieux…» conclut cette personnalité.

E.K.
Incroyable mais vrai: en plein été et nonobstant le mot d’ordre de statu quo donné par les décideurs, nombre de politiciens, de parlementaires surtout, semblent penser qu’une crise ministérielle peut éclater à tout moment et s’agitent tous azimuts pour décrocher un portefeuille. Sans être aussi «optimiste» ou aussi pressé, un député en vue estime que l’actuel...