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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu oppose une fin de non-recevoir à la médiation jordanienne Albright au P.O. fin août (photo)

Madeleine Albright va se rendre au Proche-Orient. Elle a même fixé une date: fin août. Dans le même temps, le secrétaire d’Etat a recommandé «une accélération des négociations sur le statut final» des territoires palestiniens, reprenant à son compte une idée avancée par le gouvernement israélien et critiquée par les Palestiniens. En Israël même, le premier ministre Benjamin Netanyahu a clairement déclaré que les sanctions contre les Palestiniens seront maintenues, infligeant ainsi une fin de non-recevoir à la Jordanie, dont le prince héritier était venu plaider la cause d’une relance du processus de paix. Face à cette intransigeance, les Palestiniens ont durci le ton, évoquant la possibilité d’un conflit armé

Dans un discours devant le National Press Club, Mme Albright a une nouvelle fois appelé l’Autorité palestinienne à «faire le maximum d’efforts» pour prévenir le terrorisme anti-israélien. «L’engagement des Palestiniens à combattre le terrorisme doit être constant et absolu», a-t-elle affirmé.
Elle a aussi invité le gouvernement du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à s’abstenir de tout «acte unilatéral qui préjuge» du résultat final du processus de paix ou qui «mine la confiance» entre les deux parties, une allusion notamment à la construction de nouveaux logements juifs à Jérusalem.
Israël, a estimé Mme Albright, doit aussi s’efforcer d’améliorer la situation économique des Palestiniens. Celle-ci a été aggravée par les mesures de représailles prises après l’attentat sanglant de mercredi dernier à Jérusalem.
Le chef de la diplomatie américaine a confirmé avec force la volonté du gouvernement Clinton de «tout faire» pour relancer le processus de paix au Proche-Orient, sans toutefois «imposer des solutions». Elle intervenait à quelques jours du départ du principal médiateur américain, Dennis Ross, pour une nouvelle mission dans la région.

Appel à la normalisation

Les négociations sur le statut final des territoires palestiniens englobent des questions aussi controversées que le contrôle de Jérusalem. La Ville sainte est revendiquée comme capitale à la fois par Israël et par les Palestiniens, qui veulent faire de sa partie Est la capitale d’un futur Etat palestinien.
En suggérant d’accélérer les négociations à ce sujet, Mme Albright reprend à son compte une proposition faite il y a plusieurs mois par Benjamin Netanyahu et critiquée par les Palestiniens. Ceux-ci préfèrent que le gouvernement israélien applique d’abord à la lettre les accords déjà conclus sur l’autonomie palestinienne.
Mme Albright a aussi invité les pays arabes à «normaliser leurs relations» économiques avec Israël, toujours soumis à un boycott, et à participer à la conférence économique régionale prévue début novembre à Doha. «Les pays de la région porteraient atteinte au processus de paix et à leur propre avenir économique s’ils ne viennent pas à la conférence», a-t-elle déclaré.
Mme Albright a refusé de dévoiler l’itinéraire de sa première visite au Proche-Orient. Elle a précisé que Washington était aussi «très intéressé à réactiver» les négociations de paix entre Israël et la Syrie, également au point mort depuis un an et demi.
Le secrétaire d’Etat a confirmé qu’au cours de sa tournée au Proche-Orient, à partir de la fin de la semaine, Dennis Ross mettrait l’accent sur la lutte contre le terrorisme et a réaffirmé «l’attachement indéfectible» du gouvernement Clinton à la sécurité d’Israël.
Elle a appelé l’Autorité palestinienne à «mettre constamment un feu rouge» au terrorisme, une allusion aux accusations israéliennes sur un «feu vert» que Yasser Arafat donnerait aux opérations du Hamas.
Elle a invité les Palestiniens à accroître la coopération avec les services de sécurité israéliens, citant notamment l’échange d’informations, la recherche des caches d’armes et la mise en jugement «de ceux qui préparent, financent ou soutiennent» le terrorisme.
Rappelant que le processus de paix avait «survécu à de nombreux traumatismes», elle a exprimé sa conviction qu’il survivra, car «le désir de paix de la population est durable, résistant et fort».
Pour ce discours sur les moyens de ramener la paix au Proche-Orient, Mme Albright arborait au revers de son corsage bleu une broche en forme de colombe.

Intransigeance

Le secrétaire d’Etat a téléphoné à M. Arafat et au chef du gouvernement israélien pour évoquer la crise actuelle. Les entretiens ont eu lieu avant son discours au National Press Club.
L’ambassadeur des Etats-Unis en Israël Martin Indyk s’est de son côté entretenu mercredi à Jérusalem avec le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï en présence du chef d’état-major israélien, le général Amnon Shahak. M. Indyk a rencontré M. Netanyahu en soirée.
Malgré tout ce branle-bas diplomatique, M. Netanyahu a tenu hier à réaffirmer son intransigeance concernant le maintien des sanctions contre les Palestiniens.
«Nous nous en tenons à nos mesures et nous les reconsidérerons si les Palestiniens prennent des mesures contre le terrorisme», a déclaré M. Netanyahu lors d’une conférence de presse commune avec le prince héritier Hassan de Jordanie, avec qui il venait d’avoir trois heures d’entretiens.
M. Netanyahu a uniquement accepté des allègements mineurs à «caractère humanitaire» — notamment pour la nourriture et les médicaments — au blocus imposé à trois millions de Palestiniens après l’attentat du 30 juillet à Jérusalem, qui a fait 15 morts, dont deux kamikazes non identifiés, et 150 blessés.
«C’est à l’Autorité palestinienne de prendre des mesures fermes, décisives et immédiates contre l’infrastructure des groupes terroristes», a-t-il poursuivi.
Pour sa part, le prince Hassan Ibn Talal, frère du roi Hussein de Jordanie, a insisté sur la nécessité de «remettre le processus de paix sur les rails», considérant que son blocage «faisait le jeu des extrémistes».
«Il ne peut y avoir de paix sans sécurité mais pas non plus de sécurité sans la paix», a souligné le prince Hassan, dépêché à Jérusalem par le roi Hussein pour étudier les moyens de sauver le processus de paix.
Le prince héritier, qui était accompagné du premier ministre jordanien Abdel Salam Majali et du chef de la diplomatie Fayez Tarawneh, a exprimé le vœu qu’Israël lève les restrictions à la circulation des personnes et relevé l’importance d’une reprise de la coopération sécuritaire.
La présidence du Conseil à Jérusalem a par ailleurs indiqué que le roi Hussein avait appelé mercredi soir M. Netanyahu pour le remercier de la réception offerte le même jour au prince héritier Hassan et pour lui dire qu’il serait «heureux» de l’accueillir prochainement à Amman.
Selon des sources officielles, M. Netanyahu a été invité à rencontrer le souverain hachémite mercredi prochain à Amman, mais cette date n’a pas été arrêtée.

Prochaine bataille

Enfin, pour la seconde fois en deux jours, Netanyahu s’en est pris à l’Autorité palestinienne, déclarant: «Nous voulons que l’Autorité palestinienne tienne ses promesses et agisse comme un régime qui combat le terrorisme, comme la Jordanie et l’Egypte. Mais elle ne le fait pas. Ce qui fait qu’on peut l’accuser d’agir plutôt comme un régime facilitant le terrorisme, comme l’Iran, l’Irak ou la Libye».
Quant à l’appel lancé par M. Yasser Arafat à ses partisans afin qu’ils se préparent à «la prochaine bataille» et à l’accusation lancée contre l’Etat hébreu de vouloir enterrer le processus de paix, il s’agit de «propos regrettables qui ne vont certainement pas renforcer l’Autorité palestinienne», à en croire le chef du gouvernement israélien.
«Nous devons préparer notre mouvement afin d’être forts dans la bataille à venir», avait déclaré M. Arafat dans un discours retransmis par l’agence de presse officielle palestinienne WAFA.
«Une grande bataille s’annonce, et bien qu’elle soit plus difficile, nous la mènerons comme nous avons mené les batailles dans le passé», avait martelé le chef de l’OLP en allusion à la situation de conflit armé entre la centrale palestinienne et Israël jusqu’aux accords de paix de 1993. (AFP, Reuter)
Madeleine Albright va se rendre au Proche-Orient. Elle a même fixé une date: fin août. Dans le même temps, le secrétaire d’Etat a recommandé «une accélération des négociations sur le statut final» des territoires palestiniens, reprenant à son compte une idée avancée par le gouvernement israélien et critiquée par les Palestiniens. En Israël même, le premier ministre...