Tirs de roquettes sur le nord d'Israël Liban-sud : c'est l'escalade Nouvelle réunion aujourd'hui du comité de surveillance

La situation s’est nettement dégradée tard dans la soirée d’hier au Liban-Sud. Plusieurs roquettes tirées par le Hezbollah ont ainsi atteint le nord d’Israël, selon une source proche de «l’Armée du Liban-Sud».

Une quarantaine de roquettes de type Katioucha ont été tirées entre 23h00 et 24h00. Une partie est tombée dans la «zone» et une autre partie a atteint la région israélienne de Nahariya, qui fait face au territoire libanais, a ajouté la même source.
Un porte-parole du Hezbollah à Beyrouth a revendiqué ces tirs affirmant qu’ils avaient visé les positions israéliennes de Blatt et Birket Richa, situées à l’intérieur de la «zone de sécurité».
Il a refusé de commenter l’information de l’ALS selon laquelle une partie des roquettes tirées a atteint le territoire israélien.
Le Hezbollah avait indiqué mardi qu’il allait «riposter douloureusement» à une opération israélienne héliportée qui avait tué cinq de ses membres lundi au Liban-Sud.
Ces tirs interviennent alors que le comité international de surveillance doit se réunir aujourd’hui au Liban-Sud pour examiner une série de plaintes déposées par le Liban et Israël.
Dans la journée d’hier, le Liban avait déposé une troisième plainte contre Israël auprès du comité de surveillance après la mort, mardi, d’un ouvrier sur la route de Kfarhouna, dans la région de Jezzine. Le comité se réunira aujourd’hui pour examiner cette plainte et les deux autres qui l’ont précédée.
Dans sa troisième plainte, Beyrouth a considéré qu’Israël est responsable de l’attentat qui a coûté la vie à Ziad Jahjah, un ouvrier qui travaillait à l’asphaltage de la route Kfarhouna-Jezzine, qui a été déchiqueté par une bombe.
L’armée israélienne a imputé au Hezbollah la responsabilité de l’explosion, ce qui a été démenti par la formation. Mardi Israël avait annoncé son intention de porter plainte pour cette explosion. L’armée israélienne n’est pas directement présente dans la région, qui est contrôlée par l’Armée du Liban-Sud (ALS), note-t-on.
Le Liban avait déposé mardi deux premières plaintes pour protester contre deux raids aériens israéliens mardi et contre l’opération héliportée israélienne lundi, à Kfour hors de la zone occupée.
Lors du premier raid de mardi, deux civils libanais avaient trouvé la mort et quatre avaient été blessés. Le deuxième n’avait pas fait de victime. Lundi, un commando israélien héliporté avait déposé une bombe sur une route près de la localité de Kfour (5 km au nord de la zone occupée), dont l’explosion avait entraîné la mort de 5 membres du Hezbollah alors que six civils avaient été blessés.
Sur le plan politique, le ministère israélien des Affaires étrangères a sévèrement critiqué mercredi dans un communiqué les propos du porte-parole du Quai d’Orsay sur les activités militaires d’Israël au Liban-Sud.
«Ces activités visent exclusivement le Hezbollah au Liban. Elles s’inscrivent dans le cadre de répliques légitimes aux attaques terroristes de cette organisation, qui a délibérément installé ses bases au milieu d’agglomérations en sachant pertinemment qu’elles menacent ainsi la paix des civils du Liban-Sud», indique ce communiqué.
«La politique d’Israël n’est pas de menacer des civils, et son armée fait tout son possible pour que les civils soient épargnés», poursuit-il.
Le texte reproche par ailleurs au porte-parole du Quai d’Orsay «d’avoir omis de souligner que les opérations terroristes du Hezbollah portent atteinte à la fois à des Israéliens et à des civils libanais».
Enfin, le communiqué s’est élevé contre «la comparaison inadmissible et très grave faite par ce porte-parole entre les activités de l’armée israélienne au Liban et le crime repoussant perpétré à Jérusalem» le 30 juillet par deux kamikazes et qui a fait 15 morts et 150 blessés au marché juif.
Le gouvernement français avait déploré lundi l’intervention de l’armée israélienne à Kfour.
«Le gouvernement français, dont on connaît l’attachement à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité du territoire libanais, déplore la persistance des actes de violence et l’action militaire menée par les forces israéliennes sur le territoire libanais», avait déclaré le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Yves Doutriaux.
«Dans la crise grave que traverse aujourd’hui le Proche-Orient et qui a été marquée récemment par l’affreuse tragédie de Jérusalem, les efforts de tous sont plus que jamais nécessaires pour conjurer la tentation du pire et poursuivre la recherche de la paix», avait -il ajouté.