Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Rencontre de franche explication Hariri-Boueiz "Nous nous sommes entendus sur certaines questions, mais d'autres doivent être examinées plus longuement", déclare le chef de la diplomatie

Une rencontre «de franche explication» a groupé hier le président du Conseil, M. Rafic Hariri, et le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, qui mène une virulente campagne contre le chef du gouvernement. Les deux hommes se sont rencontrés au siège de la présidence du Conseil, à l’initiative de M. Hariri, en prévision de la réunion, aujourd’hui, de la commission parlementaire des Affaires étrangères consacrée à la levée des restrictions au voyage des Américains au Liban. De source bien informée, on indiquait que la réunion Hariri-Boueiz répond à un vœu du président Elias Hraoui, qui s’en était ouvert, le 1er août, au chef du gouvernement et, ultérieurement, à son gendre, M. Boueiz.

On apprend toutefois que, malgré la pressente invitation de M. Hariri, le chef de la diplomatie libanaise pourrait s’absenter de la séance d’explication parlementaire, étant contraint d’être présent, au même moment, à la cérémonie de remise des lettres de créance de trois nouveaux ambassadeurs, ce matin, au palais de Baabda. Par contre, il semble que l’explication Hariri-Boueiz doit porter ses fruits, notamment au cours du Conseil des ministres prévu demain, et que la voie vers un «débat de politique générale»... en Conseil des ministres, soit désormais ouverte.
A l’issue de la réunion, M. Farès Boueiz a explicité, à l’intention des journalistes, le sens de la campagne qu’il mène contre la politique économique et sociale du gouvernement, les reproches qu’il fait aux méthodes de gouvernement de M. Hariri, et les griefs qu’il porte à l’administration.
M. Boueiz a pris le soin d’indiquer que ses griefs «ne sont pas de nature personnelle», et qu’il n’est donc pas nécessaire de parler de «réconciliation» avec le chef du gouvernement.
«J’ai été très franc, et nous avons été dans les détails», a déclaré M. Boueiz, qui a clairement exprimé son inquiétude de voir que le déficit prévu du budget, pour l’année en cours, pourrait atteindre 63%, et que le montant de la dette augmentait dangereusement.

Des projets «prêt-à-voter»

Au sujet des méthodes de gouvernement de M. Hariri, M. Boueiz a également été très franc, apprend-on de source informée. Le ministre des Affaires étrangères s’est plaint de la vacuité du Conseil des ministres, où toute opposition devient inconsistante devant des projets «prêt-à-voter» concoctés en-dehors du cadre des ministères concernés, et approuvés par vote, avant que les ministres qui s’y opposent, pour le principe, aient même le temps de s’en informer de façon suffisante. M. Boueiz a donc fait valoir que, désespérant de faire entendre sa voix, il avait décidé de recourir aux médias.
Résumant son point de vue à ce sujet, M. Boueiz a affirmé: «Nous nous sommes entendus sur certaines questions, mais d’autres doivent être examinées plus longuement. J’estime que nous pouvons nous passer facilement d’une nouvelle loi sur les Forces de sécurité intérieure, du projet de rebaptiser la Cité sportive et du projet de loi électorale, tels que proposés».
Enfin, explicitant son attitude au sujet de son refus d’accompagner le président du Conseil dans ses déplacements à l’étranger, comme il conviendrait à un ministre des Affaires étrangères, M. Boueiz a déclaré que M. Hariri n’a jamais manqué de l’inviter. «C’est moi qui m’excusait toujours, soit parce que j’avais déjà visité le pays, dans le même but, soit à cause d’engagements préalables ou encore pour des raisons d’ordre légal», a dit M. Boueiz, qui a indiqué qu’il «réfléchirait» aux nouvelles propositions en ce sens qui lui seront faites.
Au sujet de la convention internationale sur les prises d’otages que le Liban s’est engagé à signer, et qui a été présentée par Mme Madeleine Albright, le secrétaire d’Etat américain, comme une condition à laquelle le Liban a souscrit pour obtenir la levée de l’interdit U.S., M. Boueiz a levé toute équivoque: «Il s’agit d’une convention internationale, a-t-il dit, et non d’un accord bilatéral pour qu’il y ait matière à amendement ou à examen. La convention est soit rejetée, soit ratifiée. D’ailleurs, elle nous est soumise depuis longtemps, elle a été approuvée par le gouvernement et attend de l’être par le Parlement. Je pense que le Liban a un intérêt moral et politique à rester attaché à la légalité internationale et aux conventions internationales».
Notons que, dans la journée, l’un des membres de la commission parlementaire des Affaires étrangères, M. Sami el-Khatib, avait déclaré que l’engagement pris par M. Hariri, à l’égard de l’Administration américaine, est «contraire aux coutumes et à la loi», qu’il était «hâtif» et qu’il valait mieux avoir «coordonné» en la matière avec la décision avec la Syrie.

Avec Roucheid el-Khazen

Par ailleurs, M. Hariri a reçu hier le député Roucheid el-Khazen, qui a tenu à démentir, à l’issue de l’entretien, toute affinité de son mouvement de protestation, dans le Kesrouan, avec la «Révolte des affamés» de cheikh Sobhi Toufayli. M. el-Khazen, qui a assuré que M. Hariri «est le meilleur chef du gouvernement que le Liban ait jamais eu», a déclaré avoir reçu un certain nombre d’assurances concernant les projets de développement du Kesrouan. Ainsi, il a précisé que le projet de construction d’un hôpital gouvernemental serait adjugé d’ici un mois, et que cinq nouveaux bâtiments d’écoles publiques seront construits avant le nouvel an. Le projet de construction d’un barrage à Chabrouh, qui a pris du retard, serait adjugé avant la fin de l’année, a encore souligné le parlementaire. Enfin, citant M. Hariri, M. el-Khazen a déclaré que l’une des solutions envisagée pour combattre la pollution provoquée par la centrale de Zouk, est de transformer cette centrale thermique, et de la faire fonctionner au gaz, et non plus au fuel.
Une rencontre «de franche explication» a groupé hier le président du Conseil, M. Rafic Hariri, et le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, qui mène une virulente campagne contre le chef du gouvernement. Les deux hommes se sont rencontrés au siège de la présidence du Conseil, à l’initiative de M. Hariri, en prévision de la réunion, aujourd’hui, de la...