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Actualités - OPINION

Pan Pan La solitude du coureur de fond (s)

Oyez braves gens la triste et belle histoire du champion. Champion d’une cause, d’une ère révolues. J’ai nommé le sport. Le vrai. Pour le panache, l’émulation, la stimulation, la sueur, la douleur, le défi, l’exploit, l’effort. Pour tous ces lauriers ensemble tressés, jamais stressés, plaqués or mais jamais pourris par l’argent, par le dopage et par les sponsors. Et jamais portés par des reines du stade bourrées d’hormones mâles ou carrément hermaphrodites, sans poitrine, sans hanches, avec juste assez de grâce pour qu’on ait envie de les appeler princes consorts...
Moscou 1980, les Jeux olympiques d’été. «Tu le sais, raconte l’ami ancien, ma distance c’était le demi-fond. Mais là, je n’avais pas le choix. Pas assez d’entraînement, des chronos trop faibles pour être sélectionné. Je ne pouvais participer qu’au marathon, la seule façon de faire acte de présence. Pour moi, et un peu pour dire que mon pays vivait encore. Une marque m’avait fait présent d’une paire de godasses, légères, résistantes, chauffantes. Un peu trop, j’aurais dû me méfier, me rappeler qu’en compétition on ne doit utiliser qu’un équipement déjà testé. Bref, au bout de vingt kilomètres, j’avais les pieds en sang et j’ai dû renoncer. Mais pendant ces vingt kilomètres, j’ai mené cette épreuve à laquelle participait la fine fleur des marathoniens du monde. Au passage, j’ai battu le record du Liban du 10.000 et le lendemain, «L’Equipe» a évoqué mon équipée... J’aurais voulu, j’aurais pu faire plus, faire mieux, si j’étais soutenu. A l’époque, on ne pouvait pas en demander autant...»
Aujourd’hui non plus, d’ailleurs. Les «officiels» comme on dit se préoccupent de leur gloriole ou de leurs intérêts bien plus que des athlètes. Il n’y a toujours pas d’argent, et quand il y en a, il est très mal placé. Et voici pourquoi le Liban n’est jamais classé...
J.I.
Oyez braves gens la triste et belle histoire du champion. Champion d’une cause, d’une ère révolues. J’ai nommé le sport. Le vrai. Pour le panache, l’émulation, la stimulation, la sueur, la douleur, le défi, l’exploit, l’effort. Pour tous ces lauriers ensemble tressés, jamais stressés, plaqués or mais jamais pourris par l’argent, par le dopage et par les sponsors....