Moscou 1980, les Jeux olympiques d’été. «Tu le sais, raconte l’ami ancien, ma distance c’était le demi-fond. Mais là, je n’avais pas le choix. Pas assez d’entraînement, des chronos trop faibles pour être sélectionné. Je ne pouvais participer qu’au marathon, la seule façon de faire acte de présence. Pour moi, et un peu pour dire que mon pays vivait encore. Une marque m’avait fait présent d’une paire de godasses, légères, résistantes, chauffantes. Un peu trop, j’aurais dû me méfier, me rappeler qu’en compétition on ne doit utiliser qu’un équipement déjà testé. Bref, au bout de vingt kilomètres, j’avais les pieds en sang et j’ai dû renoncer. Mais pendant ces vingt kilomètres, j’ai mené cette épreuve à laquelle participait la fine fleur des marathoniens du monde. Au passage, j’ai battu le record du Liban du 10.000 et le lendemain, «L’Equipe» a évoqué mon équipée... J’aurais voulu, j’aurais pu faire plus, faire mieux, si j’étais soutenu. A l’époque, on ne pouvait pas en demander autant...»
Aujourd’hui non plus, d’ailleurs. Les «officiels» comme on dit se préoccupent de leur gloriole ou de leurs intérêts bien plus que des athlètes. Il n’y a toujours pas d’argent, et quand il y en a, il est très mal placé. Et voici pourquoi le Liban n’est jamais classé...
J.I.
Les plus commentés
Après Bou Saab, Alain Aoun : la démarche de limogeage mise sur les rails
Oussama Hamdane : Nous avons accepté l’accord de trêve sans renoncer à nos constantes
Don européen : suite à la levée de boucliers, Berry et Mikati s’activent