Chamseddine : une bonne chose mais pas une grâce du ciel

«La levée par l’Administration US de l’interdiction faite aux Américains de se rendre au Liban est sûrement une bonne chose mais elle ne doit pas être considérée comme une grâce du ciel».
C’est ce qu’a affirmé hier le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohamed Mehdi Chamseddine, dans son prêche du vendredi.
«La décision US, a dit cheikh Chamseddine, ne mérite pas les tonnes de remerciements qu’elle a suscitées. L’Administration US n’aurait sûrement pas adopté une telle mesure si celle-ci n’était pas dans son intérêt. Je ne dis pas que cette décision n’est pas aussi dans notre intérêt mais il reste que nous aurions pu vivre encore vingt ans sans la levée de cette interdiction. Et il nous serait bien plus utile que les Américains mettent un terme aux agressions du renard sioniste dont nous sommes victimes».
Soulignant que «la décision US prouve en tout cas que le Liban est redevenu un pays de sécurité et de stabilité», cheikh Chamseddine a affirmé que «le mérite en revient aux Libanais, chrétiens et musulmans, et aussi à nos forces armées et plus particulièrement à notre armée et à son commandement». «La sécurité est l’une de nos grandes réalisations et nous nous devons de la préserver. La sécurité n’est pas la propriété du gouvernement, du chef de l’Etat ou d’un ministre. La sécurité est la propriété du peuple et elle doit constituer une ligne rouge à ne pas dépasser. Et les revendications sociales, politiques ou syndicales doivent s’exprimer à travers les canaux naturels», a ajouté le président du CSC.
Saluant par ailleurs l’armée libanaise et l’armée syrienne à l’occasion de leurs fêtes respectives, cheikh Chamseddine a souligné l’importance de «la solidarité libano-syrienne». «La solidarité, a-t-il dit, est le premier rempart. Elle est de loin plus importante que l’argent, que les armées, que les armes et que les émissaires américains et européens qui viennent nous dispenser des conseils qui sont en fait autant de messages humiliants».
Sur un autre plan, le président du CSC a réitéré son point de vue selon lequel «la résistance à l’occupation israélienne est un devoir moral avant d’être un devoir politique ou religieux».