Les ministres palestiniens offrent leur démission collective

Les 22 ministres du Cabinet palestinien ont collectivement offert hier soir leur démission au président Yasser Arafat, a indiqué un officiel palestinien sous couvert de l’anonymat.
Cette démission collective a été présentée lors de la séance hebdomadaire du gouvernement à Ramallah en Cisjordanie après une demande en ce sens du Conseil législatif.
A la suite du rapport d’une commission parlementaire accusant plusieurs ministres de corruption, le Conseil législatif avait adopté jeudi une résolution appelant M. Arafat à remanier son gouvernement et à le remplacer par un conseil de technocrates et d’experts.
Cet appel sans précédent depuis l’avènement de l’Autorité palestinienne en 1994 faisait suite à deux jours de débats en session plénière sur le rapport de 60 pages remis mardi, dénonçant la corruption dans la quasi-totalité des ministères palestiniens.
Trois ministres avaient été nommément accusés, Nabil Chaath (Plan et Coopération internationale), Jamil Tarifi (Affaires civiles) et Ali Kawasmeh (Transports). Ils étaient venus mercredi devant le Conseil législatif pour présenter leur défense et protester de leur innocence.
La commission d’enquête avait été mise en place après qu’un audit interne de l’Autorité eut chiffré à 326 millions de dollars le coût de la mauvaise gestion et de la corruption l’an dernier, soit 40% du budget de l’Autorité.
La commission a limité son champ d’action au gouvernement et elle n’a enquêté ni sur la présidence, ni sur les services de sécurité.
La résolution, votée par 57 députés contre un sur les 88 membres du Conseil, donnait jusqu’à septembre à M. Arafat pour changer son gouvernement. Le président de l’Autorité, membre de droit du Conseil, n’avait pas participé au vote mais avait publié un communiqué pour assurer qu’il prendrait «les mesures appropriées en temps voulu».
M. Arafat doit prochainement faire savoir s’il accepte la démission de son Cabinet. (AFP)