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Actualités - REPORTAGE

Le port de plaisance de Dbayé, une architecture méditerranéenne signée Bofill Le projet de Marina occupera 600.000 m2 (photos)

A l’invitation de la Société nationale d’entreprises présidée par M. Joseph Khoury et devant un parterre d’hommes d’affaires libanais, l’illustre architecte-urbaniste Ricardo Bofill a présenté hier, sur le site même du port de Dbayé (2 millions de m2), les plans de la nouvelle marina et de ses environs. On notait l’absence du président de l’Ordre des ingénieurs, M. Assem Salam, qu’il a justifiée pour deux raisons: le mépris des lois en cours qui stipulent une autorisation de l’Ordre à donner à un architecte étranger le droit de travailler sur le sol libanais et par conséquent le manque d’égard envers un organisme représentant tout le corps architectural. En second, M. Salam maintient ses réserves vis-à-vis d’un projet, dont la réalisation, et le site gagné en grande partie sur la mer, vont entraîner une pollution maritime et visuelle.

Confié donc à l’architecte catalan Ricardo Bofill, le port de plaisance de Dbayé s’étalera, en première phase, sur quelque 600.000m2 et comprendra un hôtel, un club nautique, des appartements et des commerces. «La densité de ce projet sera conforme aux lois d’urbanisme en vigueur dans le pays» a indiqué Bofill, insistant néanmoins sur «une ville qui respire...».
Les plans élaborés ont été inspirés d’une vision globale de Beyrouth qu’il a visité en 1988, lorsqu’il a été chargé, par le président Amine Gemayel et le gouvernement libanais, de la construction d’un projet qui devait s’étendre du port de Beyrouth vers le littoral au nord de la capitale, sur une longueur de 10 km et 500 mètres de large. «J’ai eu une vision d’une ville complexe, chargée d’histoires et de significations, intéressante dans son rapport avec la Méditerranée. La vocation de Beyrouth est d’être une ville internationale, ouverte au monde» a dit Bofill qui a mis aussi l’accent sur «une dialectique entre la reconstruction du centre-ville et la nécessité d’aménager le littoral».
C’est au «cœur» de la marina que s’organise un quartier «fondamentalement résidentiel». L’aménagement sera conçu dans «un esprit d’urbanisme méditerranéen». «C’est un projet fait de rues, de places, de jardins, de continuité, de façades, c’est-à-dire d’harmonie entre diverses architectures communiant les unes avec les autres. C’est une combinaison compliquée et difficile mais sur laquelle nous avons travaillé pendant 30 ans, et que nous avons exporté dans le monde entier de la Californie au Japon» dit l’architecte catalan. Il enchaîne sur «l’occasion de développer la grande architecture, de créer de cette architecture une œuvre d’art, non seulement pièce par pièce, mais dans la conception de son ensemble. C’est dans ce but que nous avons travaillé le projet du port de plaisance de Dbayé».
Ricardo Bofill devait mettre également l’accent sur l’unité, le traitement et l’ordonnancement des matériaux, sur la «typologie» des façades, «un «jeu de logo» qui comme dans tout cas de figures donne un système harmonieux».
D’autres idées sont développées par le célèbre architecte: espaces verts, plans d’eau, structure carrée du port, ses 7 à 9 mètres de profondeur (il pourra accueillir des petits mais aussi des grands bateaux). Vue sur mer pour toutes les constructions. Combinaison de différents éléments architecturaux... Et Ricardo Bofill de conclure: «Notre but est de porter le projet à la modernité et de porter l’ensemble au monumental».

May MAKAREM
A l’invitation de la Société nationale d’entreprises présidée par M. Joseph Khoury et devant un parterre d’hommes d’affaires libanais, l’illustre architecte-urbaniste Ricardo Bofill a présenté hier, sur le site même du port de Dbayé (2 millions de m2), les plans de la nouvelle marina et de ses environs. On notait l’absence du président de l’Ordre des ingénieurs,...