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Actualités - CHRONOLOGIE

Les déplacés de la banlieue-sud rejettent les tentatives de compromission

Les développements en cours au Liban-Sud, à la lumière notamment de la situation qui prévaut à Jezzine, ont été au centre des deux entretiens que le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a eus hier avec successivement le ministre de l’Industrie (et député de Jezzine), M. Nadim Salem (qui a été retenu à déjeuner par le cardinal Sfeir), et le secrétaire général du conseil juridique britannique pour le Moyen-Orient, M. Ibrahim Kanaan.
A l’issue de son entrevue avec le patriarche maronite, M. Salem a indiqué qu’il avait exposé au cardinal Sfeir la situation à Jezzine ainsi que l’action entreprise par la «rencontre de Mar Roukoz» en vue d’aider les habitants de Jezzine à rester attachés à leur terre. «Nous avons évoqué les moyens de régler les problèmes qui se posent à la région, a notamment déclaré M. Salem. Nous avons également discuté de la possibilité de l’envoi d’un émissaire du Vatican dans la région, de même que nous avons passé en revue les moyens d’aider les habitants de Jezzine à résister face aux épreuves qu’ils endurent, de manière à régler le problème des déplacés du secteur de Jabal Rihane jusqu’au littoral de Saïda».
Interrogé sur la situation présente à Jezzine, M. Salem a déclaré: «La situation à Jezzine, comme dans le reste du Liban-Sud, est dramatique. Les habitants n’ont aucun moyen de subsistance, ce qui les pousse à l’exode. Nous œuvrons à trouver les moyens susceptibles de permettre aux habitants de rester attachés à leur terre».
En réponse à une question sur les dangers de la partition, M. Salem a déclaré: «Notre objectif essentiel est de court-circuiter les velléités d’implantation. Toutes les parties rejettent l’implantation, mais certaines fractions œuvrent en vue de l’implantation».
Après avoir démenti les informations faisant état de la volonté du chef du gouvernement Rafic Hariri de présenter sa démission après le refus du Conseil des ministres, jeudi dernier, d’avaliser son projet économique et fiscal, M. Salem a souligné que sur le plan du principe, il était favorable au programme de M. Hariri prévoyant des fonds d’un milliard de dollars pour le retour des déplacés et le développement des régions rurales et déshéritées. «Il existe dans le pays une situation à laquelle il faut faire face, a déclaré M. Salem. Mais je voudrais savoir comment le milliard de dollars sera dépensé. Je pense que la bande frontalière n’est pas moins déshéritée et défavorisée que les régions du Akkar et du Hermel».
Commentant, d’autre part, les critiques formulées à son encontre en raison de son adhésion au «rassemblement de Mar Roukoz» (qui regroupe les principaux leaders et notables de Jezzine), M. Salem a déclaré: «J’ai des devoirs à l’égard de ma région et j’assume mes responsabilités sur ce plan. Je ne mets en doute le patriotisme de personne, à commencer par les responsables, et en passant par les membres du rassemblement de Mar Roukoz».
En réponse aux attaques lancées contre le patriarche maronite à la suite des récents propos qu’il a tenus (concernant les ingérences syriennes dans les affaires intérieures libanaises), M. Salem a déclaré: «Le patriarche maronite a un point de vue, et il a le droit de l’exprimer».

Kanaan: Des mains
étrangères

Signalons, par ailleurs, que le patriarche maronite a également conféré dans la matinée d’hier avec Me Ibrahim Kanaan qui a stigmatisé, à l’issue de la rencontre, les attaques lancées contre le patriarche maronite. «Les prises de position du cardinal Sfeir sont motivées par des considérations libanaises et nationales, et nullement confessionnelles, a déclaré Me Kanaan. L’attitude du patriarche est courageuse, et elle exprime des constantes nationales auxquelles nous sommes attachés. Nous refusons toute atteinte au patriarche».
Me Kanaan a, d’autre part, déploré le fait que «des mains étrangères» manipulent la carte libanaise, plus particulièrement en ce qui concerne le Sud. «Après la guerre à laquelle nous avons été confrontés, a poursuivi Me Kanaan, nous devons faire preuve de sagesse. Nous ne devons pas laisser certaines opportunités de solution. Il est de notre devoir de favoriser ce qui renforce notre unité et notre solidarité, indépendamment de toute volonté étrangère».
Evoquant la situation au Sud et à Jezzine, Me Kanaan a déclaré, en conclusion: «Il n’est de l’intérêt de personne de brader les droits d’une fraction interne dans le pays».
Les développements en cours au Liban-Sud, à la lumière notamment de la situation qui prévaut à Jezzine, ont été au centre des deux entretiens que le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a eus hier avec successivement le ministre de l’Industrie (et député de Jezzine), M. Nadim Salem (qui a été retenu à déjeuner par le cardinal Sfeir), et le secrétaire...