Il a été reçu hier à Dimane Chamoun : le problème du pays est l'absence de l'état de droit (photo)

Le Rassemblement pour le Liban en France (RPL, aouniste) a vivement critiqué hier les réactions hostiles exprimées notamment par le Baas pro-syrien aux déclarations faites récemment par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, au sujet de la présence syrienne au Liban.
«Les porte-voix de la Syrie au Liban ont tenu à répondre aux vérités énoncées par le patriarche, comme les ingérences flagrantes des Syriens dans les affaires intérieures libanaises et l’invasion de la main-d’œuvre syrienne qui vole le pain du citoyen libanais», note le RPL dans un communiqué faxé à «L’Orient-Le Jour».
Se déclarant «non surpris par ces réactions», le RPL estime qu’elles «relèvent du discours idéologique orienté par le pouvoir» et dont l’objectif est selon lui de «syrianiser» le Liban et de «donner de la Syrie l’image du sauveur».
Après avoir renouvelé ses attaques contre la présence syrienne, le mouvement aouniste dénonce les tentatives visant à instaurer un dialogue entre la Syrie et les chrétiens, qu’il estime être de la «poudre aux yeux».
Selon lui, les réactions suscitées aux remarques formulées par le chef de l’Eglise maronite montrent que ce dialogue est «à la base conditionné par la reconnaissance de l’hégémonie syrienne au Liban».
«Le seul dialogue efficace avec la Syrie, considère le RPL, est celui qui naît de la volonté libanaise libre et unifiée, et non pas celui par lequel la Syrie isolerait les communautés les unes des autres».
Le patriarche avait réitéré mardi sa position devant un groupe de visiteurs suisses et italiens, déclarant que la liberté de décision du Liban était «hypothéquée» par la présence de l’armée syrienne dans le pays.
Le Baas avait aussitôt réagi en estimant que les propos de Mgr Sfeir ne servaient pas «la paix civile» au Liban et qu’ils s’inscrivaient dans le cadre d’une campagne d’«incitation contre le rôle de l’armée syrienne».
Pour sa part, le chef du «Mouvement de l’unification islamique», (MUI) cheikh Saïd Chaabane, avait conseillé plutôt au patriarche de «remercier Dieu de l’intervention syrienne qui a permis aux maronites de rester dans leur pays».
Répondant à cheikh Chaabane, le RPL lui demande de «cesser les surenchères médiatiques gratuites» et d’agir pour «obtenir la libération des jeunes du MUI détenus dans les prisons syriennes».