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Actualités - CHRONOLOGIE

L'armée israélienne brandit la menace syrienne pour éviter les coupes budgétaires

Des islamistes présumés ont attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi la localité de Raïs, près d’Alger, égorgeant ou brûlant vives des dizaines de personnes — 98 selon un bilan officiel, entre 200 et 300 selon des habitants — dans le plus terrible carnage en 5 ans de conflit. Cette nouvelle tuerie a conduit le gouvernement à annoncer un renforcement des mesures de sécurité dans les campagnes. Il a appelé la population à «un surcroît de vigilance» tout en affirmant que «l’Etat continuera à lutter sans merci contre les criminels barbares jusqu’à leur éradication».

L’attaque de Raïs, une localité de plusieurs milliers de personnes souvent pauvres située entre la banlieue d’Alger et Larbâa, dans le «triangle de la mort», a été attribuée par les autorités à une «bande de criminels», désignant les islamistes armés.
Le gouvernement a annoncé que la majorité des victimes étaient des femmes et des enfants, «y compris des nourrissons». Cent vingt personnes ont été aussi blessées, dont 30 gravement, selon ce bilan officiel.
Cette tuerie, aux portes d’Alger, marque un paroxysme jamais atteint depuis 1992 dans la terreur dirigée contre les populations civiles. Elle survient après une série de massacres et d’attentats à la bombe qui a fait plus de 225 morts depuis dimanche, selon des bilans partiels.
Femmes et enfants mutilés à la hache, au couteau, habitants brûlés vifs dans leurs maisons attaquées au cocktail Molotov: les rescapés, terrorisés, ont raconté avoir vécu des scènes d’horreur, et attendus en vain des secours.
Selon des témoignages sur place, le massacre a duré au moins quatre heures. Les assaillants étaient «nombreux, armés jusqu’aux dents» et dirigés par trois «émirs» (chefs) originaires des lieux, a expliqué un enseignant rescapé.
Des familles entières ont été décimées par les membres du commando, habillés à l’afghane, chèche sur la tête, pantalon bouffant et tunique et qui portaient des barbes «jusqu’à la ceinture». Tous les habitants parlaient d’un bilan très élevé. L’un d’eux a affirmé avoir vu un camion et une ambulance chargés de cadavres dans une seule partie de la localité.
Les massacres se sont intensifiés depuis les manifestations auxquelles ont participé le 20 août des dizaines de milliers d’Algériens contre la violence et un discours du président Zéroual, promettant, de nouveau, la fin prochaine du «terrorisme».
Jeudi soir, Oran, la deuxième ville du pays dans l’Ouest, jusqu’à présent épargnée par les attentats aveugles, a en outre été visée par une attaque meurtrière à la bombe. L’explosion a ravagé un café-restaurant bondé sur le front de mer. «Il y a de nombreux morts et blessés», a indiqué hier un témoin, sans pouvoir donner de bilan précis.
Le massacre de Raïs, «comme tous ceux qui l’ont précédé, est une revanche haineuse contre le peuple algérien qui résiste héroïquement à la tentative de détruire sa patrie», a indiqué hier le gouvernement.
Les affrontements à grande échelle entre forces de sécurité et islamistes armés prônant l’instauration d’un Etat islamique avaient débuté en 1992 après l’annulation du premier tour des législatives remporté par le Front islamique du Salut (FIS — dissous).
Ensuite, des civils — intellectuels, fonctionnaires, familles de policiers, journalistes — ont été pris pour cibles. Depuis novembre 1996, les massacres — tueries de villageois et attentats aveugles — se concentrent contre les civils, principalement dans la région de l’Algérois, alors que les opérations des islamistes contre l’armée et les forces de sécurité sont en nette régression.
Les violences ont fait plus de 60.000 morts, selon des sources occidentales.
D’autres zones, notamment Béjaïa (Kabylie) et les régions du Sud — où se concentre l’industrie des hydrocarbures, sous protection de l’armée — sont restées largement épargnées par les violences.
Les poseurs de bombes ciblent aussi depuis quelques jours les lieux publics, marchés et cafés, afin de créer une nouvelle psychose, notamment dans la capitale où vivent plus de trois millions d’habitants.
A Alger, au moins huit personnes ont péri déchiquetées jeudi matin et une cinquantaine ont été blessées dans un attentat à la bombe dans une rue commerçante de la basse casbah.
En juin, un responsable du Groupe islamique armé (GIA), Abou el-Moundhir, dans un entretien à un bulletin islamiste clandestin avait justifié les tueries de civils. Il expliquait que les habitants hostiles aux islamistes ou neutres dans le conflit devaient être tués «du plus jeune des enfants au plus âgé des vieillards».
Des islamistes présumés ont attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi la localité de Raïs, près d’Alger, égorgeant ou brûlant vives des dizaines de personnes — 98 selon un bilan officiel, entre 200 et 300 selon des habitants — dans le plus terrible carnage en 5 ans de conflit. Cette nouvelle tuerie a conduit le gouvernement à annoncer un renforcement des mesures de...