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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Hezbollah multiplie les attaques au Liban-sud L'artillerie israélienne pilonne plusieurs localités dans les secteurs de l'Iqlim El-Touffah et Nabatiyé

Les violents combats qui ont opposé, jeudi, l’armée israélienne aux éléments d’Amal près de la localité de Ghandouriyé (caza de Tyr) ont relancé le débat en Israël sur la présence des troupes de l’Etat hébreu dans la «zone de sécurité». Alors que le premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, a réaffirmé son refus de tout retrait inconditionnel du Liban-Sud, d’autres voix se sont élevées à Jérusalem pour souligner l’inopportunité d’une présence militaire dans la bande frontalière. Tel est, notamment, le point de vue du président Ezer Weizman et de l’opposition travailliste.

Ce débat a été ravivé par les graves pertes en vies humaines subies jeudi par l’armée israélienne. Quatre soldats avaient été tués et six autres blessés par un vaste incendie déclenché par un bombardement israélien faisant suite aux accrochages survenus avec les combattants d’Amal. Au cours de cette bataille rangée, quatre éléments d’Amal ont, en outre, été tués (et non pas deux, comme annoncé jeudi).
La relance du débat en Israël sur la présence militaire au Sud revêt d’autant plus d’importance, dans les circonstances présentes, qu’elle intervient à la veille de la tournée du nouveau secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, au Proche-Orient. Mais d’entrée de jeu, M. Netanyahu a annoncé hier la couleur, pour lever toute équivoque, en mettant l’accent sur son opposition à tout retrait inconditionnel.
S’adressant aux journalistes dans l’avion qui le ramenait en Israël après un voyage en Extrême-Orient, le premier ministre israélien a évoqué les événements de Ghandouriyé, déclarant notamment à ce propos: «Ce drame ne change pas le fond du problème. Si nous nous retirons du Liban (sans accord avec le Liban et la Syrie), la violence nous rejoindra à la frontière internationale». «Israël paie un lourd tribut pour le maintien de l’armée au Liban-Sud, mais au moins nous empêchons de la sorte des attaques contre des civils, qui videraient le nord d’Israël de sa population», a ajouté le chef du gouvernement israélien. Il a estimé qu’un «accord permettant un retrait de l’armée du Liban n’est toujours pas en vue».
De son côté, le président Weizman a estimé, en revanche, que «nombre d’Israéliens» étaient prêts à envisager un retrait du Sud.
«Il y a un débat très sérieux dans l’opinion et au sein même de l’armée sur cette question» a souligné M. Weizman.
Le député travailliste Yossi Beilin a relancé également l’idée d’un «retrait unilatéral de l’armée israélienne du Liban».
«Contrairement à ce qu’on nous fait croire, la présence de l’armée au Liban n’apporte pas la sécurité aux habitants de la frontière nord. Au contraire, elle provoque des incidents armés dont ils font les frais», a déclaré M. Beilin. Il a rappelé à ce propos les tirs de roquettes du Hezbollah il y a dix jours sur le nord d’Israël.
M. Beilin a estimé qu’en liant un retrait du Liban à un accord improbable avec la Syrie, Israël donnait à Damas un «droit de veto, car la Syrie se sert de l’embourbement d’Israël au Liban depuis quinze ans pour tenter d’arracher des concessions sur le Golan».
Le ministre israélien de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, a déclaré quant à lui: «J’imagine que lorsque Madeleine Albright arrivera dans la région, elle s’intéressera certainement à ce qui se passe dans la sphère syrienne. Nous souhaitons discuter avec les Syriens, nous tenons à trouver une solution au problème libanais».

La presse israélienne

Le débat sur la présence militaire dans la «zone de sécurité» a été reflété également par la presse israélienne qui a consacré ses manchettes sur les accrochages de Ghandouriyé.
«Une fois de plus il s’avère que rien de bon ne peut venir du Liban et que c’est toujours le pire qui se produit dans ce pays», a noté le quotidien «Maariv» dans un éditorial.
«C’est bien pourquoi le temps est venu de s’interroger sur la tactique à suivre au Liban-Sud et sur le prix de notre présence, sans se laisser enfermer dans des dogmes», a souligné le quotidien, refusant néanmoins d’envisager un retrait unilatéral du Liban-Sud.
Le commentateur militaire du quotidien «Haaretz» a le même ton désabusé. «Inutile de chercher des responsables dans ce désastre qui était difficile à prévoir. Ce drame illustre tout simplement à nouveau la nécessité de trouver un accord (avec la Syrie et le Liban) pour permettre à nos troupes de se retirer du Liban-Sud», estime-t-il.

Echange de tirs

En ce qui concerne la situation sur le terrain, signalons qu’un duel d’artillerie a opposé hier après-midi des combattants d’Amal à des miliciens de «L’Armée du Liban-Sud» qui tentaient de retirer les corps des quatre éléments d’Amal tués jeudi dans le secteur de Ghandouriyé.
Une quarantaine d’obus ont au total été échangés en une demi-heure aux abords d’un vallon à la lisière extérieure de la «zone de sécurité».
Des miliciens de l’ALS qui avaient entamé la descente du vallon ont été contraints de battre en retraite en direction de la bande frontalière.
Deux heures plus tôt, l’armée israélienne avait empêché des Casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) d’évacuer les corps des quatre combattants d’Amal.
Des obus de 155mm, tirés depuis la zone occupée, s’étaient abattus sur ce secteur, obligeant les soldats finlandais de la FINUL qui se trouvaient à mi-chemin de battre en retraite.

Polémique avec la FINUL

Il convient d’indiquer dans ce cadre que les circonstances dans lesquelles s’est déroulé l’affrontement de Ghandouriyé ont donné lieu à une polémique entre l’armée israélienne et la FINUL.
Un officier supérieur israélien a ainsi accusé hier la FINUL d’avoir retardé l’aide aux quatre soldats tués dans l’incendie de Ghandouriyé.
«Les Casques bleus n’ont pas voulu laisser passer des forces qui venaient dégager des soldats tués lors de l’incendie», a déclaré à l’AFP l’officier servant à la frontière israélo-libanaise.
Il a reproché à la FINUL «d’avoir retardé par cette obstruction» l’arrivée des secours aux militaires israéliens encerclés par les flammes.
La radio militaire israélienne a évoqué l’incident, hier matin, mais Israël n’a présenté aucune plainte officielle.
Le porte-parole de la FINUL, M. Timor Goksel, a en revanche accusé des militaires israéliens d’avoir «forcé un barrage» établi par des Casques bleus finlandais près de la localité de Kantarah, au Liban-Sud.
Selon M. Goksel, les soldats n’ont pas averti la FINUL qu’ils venaient au secours de leurs camarades. «Personne n’a daigné nous informer», a-t-il déploré dans un communiqué.
Les 15 soldats, qui circulaient à bord d’une Jeep et deux camions, «ont menacé le personnel de l’ONU de leurs armes et forcé le barrage», a précisé M. Goksel.
Selon lui, les soldats israéliens n’ont finalement pas participé à l’évacuation des morts et des blessés, «qui s’est faite par d’autres routes».
Le commandant du contingent finlandais de la FINUL, le colonel Timo Suutarinen a déclaré, quant à lui, à l’agence de presse finlandaise STT/FNB que les «Casques bleus» finlandais ont agi «en toute bonne foi» en cherchant à s’opposer, jeudi, à Kantara, au franchissement de l’un de leurs barrages par les militaires israéliens.
Selon le colonel Suutarinen, une patrouille israélienne a franchi le barrage de force sans expliquer qu’elle voulait venir en aide aux soldats israéliens accrochés par Amal.
En leur refusant initialement le passage, les Finlandais ont agi conformément aux consignes interdisant de laisser passer qui que ce soit ne pouvant justifier d’une autorisation spéciale, a précisé l’officier finlandais à STT/FNB.
Selon un porte-parole israélien, le général Oded Ben-Ami, également cité par STT/FNB, il est impossible de dire si la mort des quatre soldats est imputable au délai occasionné et Israël n’a pas l’intention de porter plainte officiellement.
Les violents combats qui ont opposé, jeudi, l’armée israélienne aux éléments d’Amal près de la localité de Ghandouriyé (caza de Tyr) ont relancé le débat en Israël sur la présence des troupes de l’Etat hébreu dans la «zone de sécurité». Alors que le premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, a réaffirmé son refus de tout retrait inconditionnel du...