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Actualités - CHRONOLOGIE

Réunion demain du comité de surveillance Relance de la violence au Liban-sud (photo)

Un second carnage évité de justesse dans un marché

Au moins huit personnes ont péri déchiquetées jeudi et une cinquantaine ont été blessées lors d’un nouvel attentat aveugle qui a jeté la panique et la désolation dans le centre d’Alger, marquant une dramatique escalade des tueries attribuées aux islamistes armés.
Un autre carnage a été évité de justesse, au même moment, sur un marché du centre de la capitale, celui de Meissonnier, où un second colis piégé a été désamorcé grâce à la vigilance des habitants.
Les tueries de villageois et les attentats à la bombe attribués aux groupes islamistes ont fait, depuis dimanche, 225 morts, plus de 100 blessés, certains mutilés à vie, et des dizaines de disparus, pour la plupart des jeunes femmes enlevées, selon des bilans partiels.
Par sa sauvagerie, cette énième vague de violences apparaît comme sans précédent depuis le début des affrontements, en 1992. A Alger (plus de 3 millions d’habitants), les poseurs de bombes semblent concentrer leurs attaques contre les marchés, afin de créer la psychose.
Dans des villages isolés de la plaine de la Mitidja, aux portes d’Alger, où se concentrent les tueries, les victimes — femmes et enfants ne sont d’ailleurs pas épargnés — ont été égorgées, décapitées, parfois éventrées.
Les autorités, le président Liamine Zéroual en tête, affirment que ces attaques, systématiquement attribuées aux islamistes armés, sont «des actes de vengeance contre le peuple» d’un «terrorisme qui vit ses dernières heures».
Le Groupe islamique armé (GIA) avait menacé fin juillet de mener des «actions spectaculaires» dans la capitale, où des affiches sur les murs appellent à la vigilance et donnent la conduite à tenir en cas d’explosion.
Dans la Basse Casbah, la déflagration a fauché en milieu de matinée des dizaines de personnes qui se pressaient dans une ruelle commerçante très fréquentée, près de la grande mosquée Ketchaoua.
Toujours les mêmes scènes d’horreur: lambeaux humains projetés partout, blessés se tordant de douleur au milieu des débris d’étals, puis, très vite, les sirènes des ambulances qui retentissent.
«J’étais à trente mètres au moment de l’explosion. J’ai vu un jeune, le corps déchiqueté, et deux autres personnes gisant à terre, qui ne bougeaient plus, les secours ne s’occupaient pas d’eux, ils devaient être morts», a raconté un habitant.
«Une panique sans nom s’est emparée de la foule, des vieilles, les mains jointes sur le visage, s’enfuyaient dans tous les sens».
De nombreuses victimes seraient des «trabendistes», de jeunes vendeurs à la sauvette. Dans un hôpital, où se pressaient les familles affolées, des médecins s’apprêtaient à amputer des deux jambes une fillette de douze ans.
L’agence officielle (APS) a expliqué que le «terroriste» voulait déposer sa bombe dans un marché couvert. Mais la fouille à l’entrée — obligatoire dans tous les lieux publics — l’en a dissuadé. L’homme s’est enfui et a jeté son colis piégé sous une voiture, où il a explosé.
«C’est fini, je ne vais plus dans les marchés», a raconté jeudi une employée. Lundi, quatre personnes, selon les autorités, avaient déjà été tuées et plus de soixante blessées par l’explosion d’une bombe dans un marché du quartier résidentiel d’El Biar. Le lendemain, une autre bombe avait été désamorcée sur les hauteurs de la capitale.
Jeudi, la presse privée d’Alger rapportait de nouveaux massacres. Cinq jeunes bergers ont été égorgés dans la nuit de mardi à mercredi près de Cherchell (ouest). Seize villageois ont été assassinés à Mascara, Tiaret et Saïda (sud-ouest), et 12 autres enlevés entre lundi et mardi près de Tiaret.
Face à cette «sauvagerie», un des principaux partis d’opposition, le Front des forces socialistes (FFS) a appelé mercredi à une «marche nationale» le 11 septembre à Alger. «Il faut interpeller le pouvoir et également les groupes armés pour qu’ils déposent les armes», a expliqué le FFS.
Les massacres semblent s’être encore intensifiés depuis les manifestations, le 20 août, de dizaines de milliers d’Algériens contre la violence et d’un discours du président Zéroual, promettant, de nouveau, la fin prochaine du «terrorisme».(AFP)
Un second carnage évité de justesse dans un marchéAu moins huit personnes ont péri déchiquetées jeudi et une cinquantaine ont été blessées lors d’un nouvel attentat aveugle qui a jeté la panique et la désolation dans le centre d’Alger, marquant une dramatique escalade des tueries attribuées aux islamistes armés.Un autre carnage a été évité de justesse, au même...