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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

L'état durcit le ton : les révoltes , c'est fini "Le gouvernement prendra position au sujet des appels à la désobéissance lors de sa prochaine réunion", déclare Murr

Ce n’est, sans doute, que partie remise. La décision du Conseil des ministres, hier, de reporter à une date ultérieure (qui n’a pas été déterminée) l’adoption de nouvelles taxes — notamment sur l’essence — ne fait qu’accorder un sursis aux Libanais. Comme il fallait s’y attendre, le train de mesures fiscales et financières préconisées par le chef du gouvernement Rafic Hariri en vue (officiellement) de réduire l’important déficit budgétaire et de financer le retour des déplacés ainsi que l’exécution d’une série de projets de développement a suscité de sérieuses réserves, voire une solide opposition, au sein même du Cabinet. Sans compter le tollé qui s’est rapidement manifesté au niveau du mouvement syndical et dans différents milieux politiques
La séance marathon que le Conseil des ministres a tenue dans la journée au Palais de Baabda, sous la présidence du chef de l’Etat Elias Hraoui, aura permis à M. Hariri d’exposer longuement son projet axé essentiellement sur trois lignes directrices: le retour des déplacés (financement nécessaire: 250 millions de dollars); le développement des régions rurales et défavorisées, principalement Baalbeck, le Hermel et le Akkar (250 millions de dollars); et le développement de l’enseignement public et technique (au total 200 millions de dollars).
Dans le but, sans doute, de faire avaler la couleuvre, d’abord à ses ministres, et — surtout — à la population, M. Hariri (qui s’est rendu à Damas en soirée) a tenté de ménager la chèvre et le chou. Les 250 millions de dollars prévus pour les déplacés devraient donner satisfaction au camp chrétien, et les 250 millions de dollars consacrés à Baalbeck, au Hermel et au Akkar ne sont pas pour déplaire à la composante mahométane du pays. Afin d’assurer le financement nécessaire à ces deux dossiers (qualifiés de «fondamentaux» par le ministre de l’Information Bassem el-Sabeh), M. Hariri a préconisé deux mesures qui, si elles sont appliquées, ne manqueront pas d’avoir des répercussions particulièrement fâcheuses sur le pouvoir d’achat du citoyen moyen: l’augmentation de 5000 livres libanaises du prix du bidon d’essence; et l’imposition d’une taxe de 5 pour cent sur toute opération de vente d’un quelconque produit (à l’exception des produits agroalimentaires).
Le déficit budgétaire ayant largement dépassé, jusqu’à présent, la barre des 50 pour cent (alors que les prévisions du projet de budget pour l’exercice en cours fixaient ce déficit à 37 pour cent), M. Hariri a préconisé, en outre, l’adoption de mesures pour réduire de 200 milliards de livres libanaises les dépenses publiques. La nature de ces mesures n’a cependant pas été explicitée par le chef du gouvernement.

Corruption et
dilapidation

Pour une raison qui n’a pas été élucidée, M. Hariri a insisté, au cours de son exposé, pour que son projet soit approuvé ou rejeté «en bloc». Une façon comme une autre, sans doute, d’obtenir, «en douceur», les nouvelles taxes en les liant aux mesures pour la réduction du déficit budgétaire et à l’approbation des projets socio-économiques vitaux. Lors du récent séminaire qu’il avait tenu à la fin du mois de juillet avec les responsables des principaux organismes économiques, M. Hariri avait déjà tenté d’obtenir l’aval du patronat à l’imposition de nouvelles taxes. Malgré l’insistance du premier ministre, les représentants des organismes économiques avaient alors refusé de s’engager sur une telle voie, soulignant qu’il ne saurait être question d’imposer de nouvelles mesures fiscales avant de juguler la corruption et la dilapidation des fonds publics qui contribuent à accroître le déficit budgétaire.
En quelque sorte, le premier ministre est ainsi revenu à la charge, hier, en essayant d’amener le gouvernement à donner son feu vert à la nouvelle taxation. M. Hariri a non seulement souligné qu’il souhaitait que son plan soit approuvé ou rejeté «en bloc», mais il a insisté également pour qu’il soit avalisé sur une
Ce n’est, sans doute, que partie remise. La décision du Conseil des ministres, hier, de reporter à une date ultérieure (qui n’a pas été déterminée) l’adoption de nouvelles taxes — notamment sur l’essence — ne fait qu’accorder un sursis aux Libanais. Comme il fallait s’y attendre, le train de mesures fiscales et financières préconisées par le chef du...