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Actualités - CHRONOLOGIE

Vingt neuf civils, des enfants pour la plupart, égorgés et brûlés près d'Alger

Au moins vingt-neuf personnes, en majorité des jeunes enfants, ont été égorgées ou brûlées jeudi dans l’attaque, attribuée aux islamistes armés, de deux hameaux à l’ouest d’Alger, selon des témoignages de rescapés obtenus hier sur place.

L’attaque s’est déroulée à l’aube dans la région d’Hadjout (50 km à l’ouest d’Alger), alors même que d’importants moyens militaires sont engagés depuis dix jours dans une région proche, celle d’Hattatba, contre des éléments du Groupe islamique armé (GIA).
Le GIA a démenti vendredi que son «émir» (chef) Antar Zouabri ait été tué dans cette opération dans un communiqué — sous réserve d’authentification — transmis à la radio marocaine Médi-1.
Depuis les élections législatives du 5 juin, plus de 450 civils ont été massacrés dans une série de tueries collectivs et d’attentats, selon des bilans partiels. Une nouvelle fois, ce sont deux hameaux isolés qui ont été attaqués jeudi.
Vingt-quatre personnes, appartenant à la famille Zénagui, du hameau Si Zoubir, sur les hauteurs de Hadjout, ont été massacrées, selon des rescapés. Parmi les victimes , figurent dix-neuf enfants de moins de douze ans.
La seconde attaque s’est déroulée non loin à Haouch Douh. Un gardien de ferme a été tué ainsi que deux fillettes de cinq et sept ans, un garçon de huit ans et un homme de cinquante ans. «Ils sont arrivés à bord d’un camion. Ils étaient une cinquantaine», a raconté un habitant, choqué.
Quatre femmes ont en outre été enlevées lors des deux attaques. Le même jour, quatre bergers ont aussi été enlevés et deux cadavres non identifiés retrouvés dans la région, selon des habitants.
Une atmosphère de peur régnait hier dans cette zone montagneuse, où les routes sont très peu fréquentées de peur des «faux barrages» dressés par les islamistes, a constaté un journaliste.«Ici, tout le monde à des Kalach (Kalachnikov), on ne sait plus qui est qui, gardes communaux, patriotes (membres des groupes d’autodéfense) ou terroristes», a raconté un habitant.

«Sang, sang, destruction,
destruction»

Depuis novembre 1996, les tueries collectives, accompagnées d’actes de barbarie, se sont multipliées. Cette nouvelle phase dans le conflit qui ensanglante le pays depuis 1992 a coïncidé avec l’arrivée à la tête du GIA d’Antar Zouabri, décrit par les habitants de son village natal, Haouch Grau, près d’Alger, comme un être «fruste» et «sanguinaire».
Ces massacres se sont concentrés dans l’Algérois, plus particulièrement dans la vaste plaine de la Mitidja, qui commence aux portes d’Alger, et plus au sud dans les monts Blidéen et la région de Médéa, qui abrite des maquis.
Mais depuis quelques semaines, c’est une zone plus à l’ouest de la capitale qui est à son tour frappée.
Ces attaques ont été attribuées au GIA. A plusieurs reprises, des inscriptions portant le sigle et une des devises du mouvement «sang, sang, destruction, destruction» ont été retrouvées sur les murs des fermes isolées attaquées. Elles étaient tracées avec le sang des victimes.
Les massacres n’ont pas épargné les femmes et les enfants. La plupart des victimes sont égorgées, décapitées, parfois mutilées à l’arme blanche, à la scie ou avec des outils agricoles. A plusieurs reprises des victimes, notamment des enfants, ont été brûlées vives. Des femmes enceintes ont aussi été éventrées, des têtes de victimes plantées sur des piquets.
Ces attaques semblent la plupart du temps destinées à punir des familles accusées de refuser de soutenir les islamistes. Des milliers d’habitants ont fui les villages, alors que d’autres se résignaient à prendre les armes pour défendre leurs localités.
Les violences ont fait plus de 60.000 morts depuis 1992, en majorité des civils, selon des estimations occidentales.
Au moins vingt-neuf personnes, en majorité des jeunes enfants, ont été égorgées ou brûlées jeudi dans l’attaque, attribuée aux islamistes armés, de deux hameaux à l’ouest d’Alger, selon des témoignages de rescapés obtenus hier sur place.L’attaque s’est déroulée à l’aube dans la région d’Hadjout (50 km à l’ouest d’Alger), alors même que d’importants...