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Actualités - ANALYSE

Scepticisme prononcé, place de l'étoile

Grand nécrologue devant l’Eternel, M. Nabih Berry, à qui l’on devait déjà l’annonce (prématurée) du décès de Dame Troïka, a réservé un enterrement de première classe au séminaire économique, avant même que les résultats en fussent connus. Réunissant des députés dans son bureau de la Place de l’Etoile, où le président Rafic Hariri est venu mercredi tenter de l’amadouer, il leur a dit en substance: «Tout ce cirque, c’est un coup d’épée dans l’eau… Il n’y a pas d’idées nouvelles, pas de propositions utiles et il n’en sortira rien de sérieux…».
Des sources informées confirment que l’attitude négative du président de la Chambre découle d’abord de ses frictions avec le président du Conseil sur nombre de projets et sur l’opportunité d’une session parlementaire extraordinaire d’été. Le principe même n’est pas contesté; mais M. Hariri pose des conditions: il faut s’entendre sur l’ordre du jour, y inscrire des questions qui lui conviennent et en écarter d’autres dont il ne veut pas (ou plus, car certaines ont été discutées puis retirées du débat en accord avec lui) entendre parler. Ce à quoi M. Berry, qui est là dans son rôle, répond que la Chambre est souveraine, maîtresse de son ordre du jour, disposée le cas échéant à tenir compte de souhaits déterminés mais certainement pas à se soumettre à des conditions dictées par le gouvernement.
Toujours à ce propos, si session il doit y avoir, M. Berry voudrait que cela intervienne dans les meilleurs délais, pour corriger sans tarder l’incroyable et regrettable bévue de décompte des voix qui est venue annuler l’élection par la Chambre de sa part de nouveaux membres du Conseil constitutionnel, lequel est de ce fait paralysé...
Et bien sûr, on trouve toujours au menu des querelles les plats solides que sont le projet de réforme des FSI que M. Hariri veut arracher à M. Michel Murr pour les placer sous son propre contrôle; le projet de loi électorale; le projet d’acquisition de biens fonciers ou immobiliers par des étrangers; le projet d’exemption des entreprises ou des patrons de certaines taxes... Ainsi que le décret sur les voitures et les décisions sur la protection de la production agricole par des mesures douanières. Dans l’ensemble, M. Hariri recherche des assurances sur un déroulement sans accrocs de la session parlementaire. Il craint en effet que l’opposition ne mette l’occasion à profit pour exiger un débat de politique générale ou une séance de questions-réponses, afin de le clouer au pilori.
Par ailleurs, la Chambre et son président ont été froissés d’avoir été exclus du séminaire économique. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de s’y faire inviter. Les gouvernants ont été relancés à plusieurs reprises, MM. Hariri et Siniora notamment, pour qu’à tout le moins les présidents ou rapporteurs de commissions parlementaires techniquement concernées (comme les Finances) soient présents au séminaire, ne serait-ce qu’à titre d’observateurs. Ils ont répondu qu’il y avait eu une simple erreur de transmission, que les invitations allaient être lancées sans faute... mais le séminaire s’est tenu sans les députés, malgré donc les promesses faites à M. Michel Pharaon, rapporteur de la commission de l’Economie, chargé de cette mission de contacts par ses pairs.
Toujours en remontant dans le temps, on trouve que M. Hariri en veut encore un peu à M. Berry pour avoir soutenu l’opposition qui demandait, lors du dernier débat de politique générale, que le gouvernement se présente toujours à de telles confrontations avec un mémorandum écrit, pour qu’il soit clair de quoi on discute...
Toujours est-il que pour rattraper un peu le mauvais effet produit par l’improvisation qui a présidé au dernier séminaire, le président Hariri a annoncé que les 18-19 août il y aurait une nouvelle petite sauterie, consacrée aux problèmes de la Sécu, et que cette fois on convierait les syndicats et les députés.
Ph. A-A.
Grand nécrologue devant l’Eternel, M. Nabih Berry, à qui l’on devait déjà l’annonce (prématurée) du décès de Dame Troïka, a réservé un enterrement de première classe au séminaire économique, avant même que les résultats en fussent connus. Réunissant des députés dans son bureau de la Place de l’Etoile, où le président Rafic Hariri est venu mercredi tenter de...