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Actualités - CHRONOLOGIE

Le mouvement de grève risque de s'étendre Netanyahu menacé sur le front social

La grogne sociale s’est amplifiée au cours des dernières vingt-quatre heures en Israël où la croissance économique s’est nettement tassée depuis l’arrivée de Benjamin Netanyahu au pouvoir, en 1996, tandis que le chômage a augmenté de près d’un tiers. C’est donc sur ce front que le premier ministre paraît attaqué, 60.000 employés de dix grandes entreprises publiques s’étant mis en grève pour protester contre la politique de privatisation du gouvernement.
La grève a affecté les transports aériens et ferroviaires, les raffineries, la compagnie des eaux, les industries aéronautiques et militaires, la compagnie d’électricité, les postes, les ports et les aéroports.
Le secrétaire général de la centrale syndicale Histadrout, d’obédience travailliste, M. Amir Peretz, a soutenu le mouvement déclenché par solidarité avec les 9.000 employés de la compagnie des télécommunications Bezek. M. Peretz a exigé de M. Netanyahu «qu’il négocie en personne» dans les discussions en vue d’un compromis.
Le gouvernement a répliqué en affirmant qu’il envisageait d’émettre des ordres de réquisition pour contraindre les employés à retourner au travail.
Le personnel de la compagnie des téléphones observe une grève sauvage depuis deux semaines parce qu’il n’a pas été consulté par le gouvernement sur la vente de 12,5% du capital du groupe à la banque d’investissements américaine Merrill Lynch.
Les graves perturbations du réseau téléphonique ont ainsi gêné jeudi, pour le troisième jour consécutif, le fonctionnement du centre des affaires à Tel-Aviv et de la Bourse.
Les employés des entreprises publiques, qui craignent d’être jetés aux orties à l’occasion des projets de privatisation régulièrement évoqués par M. Netanyahu, ont spectaculairement prouvé qu’il faudra compter avec eux.
Tous les vols en provenance ou à destination de l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv ont été annulés jeudi, au plus fort de la saison touristique, alors que les revenus de ce secteur sont déjà en chute de 25% cette année par rapport à ceux de 1996.

Des brûlots

Le ministre des Affaires étrangères, David Lévy, en mission à Bruxelles, a été lui-même contraint de reporter son retour en Israël. Chef du parti Guesher, il a récemment fustigé la politique sociale du Cabinet, «qui mène au désastre».
Selon M. Peretz, «la grogne sociale risque de s’étendre».
Une grève dans les hôpitaux gouvernementaux s’est achevée jeudi à la suite d’un arrangement in extremis avec le Trésor sur une nouvelle augmentation des tarifs dans ces établissements.
En revanche, le personnel des universités et les psychologues du secteur public continuaient à se croiser les bras jeudi, après plusieurs semaines de grève contre leurs conditions salariales.
La paix sociale est menacée par d’autres brûlots, notamment dans les petites villes pauvres du sud d’Israël, où près de 10.000 employés du textile risquent à brève échéance de perdre leurs emplois en raison de la délocalisation de leurs entreprises vers l’étranger, y compris en Egypte et en Jordanie.
Les coupes de 230 millions de dollars décidées cette semaine par le gouvernement pour réduire le déficit budgétaire visent essentiellement la Défense, mais toucheront aussi l’Education, la Santé et les Services sociaux.
Paradoxalement, les principales victimes de ces restrictions seront les juifs sépharades (d’origine orientale) et les classes défavorisées, où se recrutent les électeurs traditionnels du Likoud (droite) de M. Netanyahu.
Israël compte quelque 160.000 demandeurs d’emplois, soit 7,3% de la population active, un chômage en augmentation de 30% depuis que M. Netanyahu a accédé au pouvoir en juin 1996.
Affectée par l’arrêt du processus de paix, la croissance économique prévue cette année devrait difficilement atteindre 2,5%, contre 4,4% en 1996 et plus de 6% en moyenne annuelle depuis 1990.
La grogne sociale s’est amplifiée au cours des dernières vingt-quatre heures en Israël où la croissance économique s’est nettement tassée depuis l’arrivée de Benjamin Netanyahu au pouvoir, en 1996, tandis que le chômage a augmenté de près d’un tiers. C’est donc sur ce front que le premier ministre paraît attaqué, 60.000 employés de dix grandes entreprises...