Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Le socio-économique vu par la casse politique : une polémique et beaucoup de contradictions

Ainsi, pour les haririens, «le pays marche» vers la prospérité et pour leurs contempteurs, vers la misère.
«Il y a, dit un ancien ministre, la thèse gouvernementale qui veut que la politique économique suivie doit renflouer le pays à travers des sacrifices. Et il y a en face la thèse de l’opposition pour qui cette même politique, fondée sur des projets somptuaires, mène le pays tout droit à la ruine. Il s’agit dès lors de savoir primo qui est responsable de la ligne adoptée; et deuzio, quelle instance peut juger le procès en cours, dire laquelle des deux thèses en présence doit prévaloir...».
«Le président Rafic Hariri est certes responsable des options de base et il doit en assumer les effets, négatifs ou positifs. Mais on ne peut pour autant ignorer le rôle du chef de l’Etat qui préside les Conseils des ministres au cours desquels les décisions sont prises et les décrets ne sont promulgués qu’avec sa signature. On ne peut négliger non plus le gouvernement en tant que tel ni les ministres et il est difficile d’admettre que ces derniers contresignent les décrets contraints et forcés car on n’en a vu aucun démissionner ou même menacer de démissionner en signe de protestation. Il faut, souligne également cette personnalité, tenir compte de la Chambre qui approuve la politique et les projets du gouvernement, en base d’une majorité dont l’opinion n’a pas à savoir si elle est ou non contrainte ou de complaisance, comme cela a paru être le cas lors du dernier vote de confiance».
Partant du constat de contradiction entre ce que disent et ce que font les hommes en place, gouvernants ou législateurs, cet ancien ministre propose que l’on réexamine «un système politique qui à tout prendre gomme en pratique le rôle des institutions en le résumant à trois personnes. Il faut aussi corriger cette aberration qui permet à des ministres de profiter pendant des années des avantages du pouvoir avant de s’apercevoir brusquement que les choix socio-économiques sont mauvais et de se dresser contre leur chef. Si ces ministres sont des démocrates, ils doivent comprendre que, minoritaires au sein du Conseil des ministres, ils doivent s’incliner devant les décisions de la majorité, y adhérer sans réserves mentales en toute loyauté ou démissionner. Or ils ne le font ni l’un ni l’autre et en critiquant le gouvernement auquel ils appartiennent, ils cherchent à se laver les mains de toute responsabilité en ce qui concerne ses erreurs, ce qui n’est pas correct. D’autant moins du reste qu’aux yeux de l’opinion, ces ministres-opposants sont encore plus responsables, dans ce sens qu’au delà des critiques verbales, ils doivent agir pour corriger la trajectoire».
«Le même manque de clarté, poursuit cet ancien responsable qui a un certain penchant pour les euphémismes délicats, se dénote chez les députés. Si pour le fond ils ne sont pas d’accord avec le gouvernement sur un point aussi vital que la politique économique, ils doivent incontestablement lui dénier la confiance. La Chambre peut aussi torpiller les projets du gouvernement par un défaut de quorum lors du vote. Ce n’est peut-être pas très fair-play mais en politique, le résultat justifie parfois par son importance de tels procédés».
«En tout cas, il est certain qu’on ne peut demander aux éléments en place de rectifier leur comportement. La majorité ministérielle et parlementaire, si elle est téléguidée par M. Hariri ou par une autre partie, ne va pas d’elle-même faire amende honorable. De même les ministres opposants ne vont pas démissionner si on le leur interdit. C’est donc au niveau des textes constitutionnels qu’il faut chercher la solution, si on ne veut pas qu’elle soit imposée par la rue...», conclut cet ancien ministre qui ne dit pas comment on peut procéder à la réforme de la Constitution quand ni le gouvernement ni la Chambre n’en veulent...


E.K.
Ainsi, pour les haririens, «le pays marche» vers la prospérité et pour leurs contempteurs, vers la misère.«Il y a, dit un ancien ministre, la thèse gouvernementale qui veut que la politique économique suivie doit renflouer le pays à travers des sacrifices. Et il y a en face la thèse de l’opposition pour qui cette même politique, fondée sur des projets somptuaires, mène...