Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Ce pauvre, ce cher pays..

«Le pays marche...»!!!
Pendant que le président Rafic Hariri nous fait ainsi marcher. Pendant qu’auprès de Juan Carlos ou de Tartempion il court, il vole faire son marché d’homme d’affaires planétaire.
Pendant qu’il tente de placer sous sa coupe les FSI pour avoir côté muscles un pied-à-terre et mettre M. Michel Murr à terre.
Pendant qu’il organise, comme tel fastueux Caracalla des temps romains des Jeux (mais circenses sans panem, y a comme un problème dirait l’autre...) ou qu’il laisse danser sous la lune d’Héliopolis le Caracalla des temps modernes.
Pendant tous ces temps, futiles confondus, les prix flambent et la valse voluptueuse des étiquettes bat son plein au son claquant des poinçonneuses. Au supermarché de la vie.

*
* *
Coïncés, ne pouvant se permettre aucune détente, aucun petit voyage — tout le monde n’a pas son jet personnel — les Libanais n’ont même pas la consolation de voir du monde, à défaut de voir le monde. Les rares touristes qui se pointent n’ont qu’une envie: déguerpir au plus vite. Ni l’accueil un peu trop frais, ni la chaleur, ni les frais également très hot — se taper un snack ici c’est comme bambocher dans un resto régul à Florence — ne les incitent à rester.
Tenez, prenons un taxi: la course, forfaitaire, vous revient ici au bas mot à cinq dollars U.S. A New York, capitale de l’univers, un cab démarre à 1,5$ au compteur, puis c’est 25 cents tous les 320 mètres!

*
* *
Et quelle solution il trouve l’homme-miracle?
Il réunit ses pairs, les autres wonderboys du pays, le capital, les ressources, les banques, les industriels, le négoce, les services (un prêté pour un rendu?), il appelle cela séminaire économique et tout ce petit monde de nantis va plancher, comme une vulgaire troïka, pour «redéfinir les options», entendre fixer les règles du partage.
De cette consultation «majeure» les travailleurs, on s’en serait douté, sont par définition exclus. Et les non-travailleurs, ces chômeurs qui se comptent désormais par centaines de milliers (une fournée de 600.000 rien que pour l’année comptable 1996) encore plus.
Le coup de génie, qui aurait tout sauvé, ç’aurait été d’inviter aussi Toufayli, qui aurait été tout à fait à sa place dans le rôle de séminariste... Plus on est de fous, plus on rit.

*
* *
Ceci dit, au glorieux bilan des taëfistes, un exploit sans pareil: le Liban est le premier pays de l’histoire comme de la géographie à être en même temps pauvre et cher.
Une pyramide au sommet étincelant, rutilant, ruisselant d’or. Mais qu’y a-t-il en bas au niveau de cette base qui croupit dans sa fange, sous l’œil ravi du frère planté sur son mirador?
Il y a beaucoup de souffrance, beaucoup de gêne. Mais que personne ne le dise, que personne ne le crie: il ne faut pas réveiller le veau qui dort.
J.I.
«Le pays marche...»!!!Pendant que le président Rafic Hariri nous fait ainsi marcher. Pendant qu’auprès de Juan Carlos ou de Tartempion il court, il vole faire son marché d’homme d’affaires planétaire.Pendant qu’il tente de placer sous sa coupe les FSI pour avoir côté muscles un pied-à-terre et mettre M. Michel Murr à terre.Pendant qu’il organise, comme tel fastueux...