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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Il a lancé hier un plan d'action triennal Fakhoury cherche à porter de 7 à 20% la contribution de l'agriculture au PIB

Le ministre de l’Agriculture, M. Chawki Fakhoury, a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a exposé un plan d’action triennal, s’étendant jusqu’à l’an 2000, en vue de donner un nouvel élan à l’agriculture libanaise, dans l’attente de l’élaboration d’une nouvelle politique agricole. Soulignant, en substance, que l’agriculture était jusqu’à présent négligée par l’Etat, M. Fakhoury a indiqué que si son plan d’action triennal est mis à exécution, la part de l’agriculture dans le PIB passera de 7% actuellement à 20%.
Relevant que l’agriculture a trop longtemps été marginalisée, M. Fakhoury s’est félicité du fait que certains responsables officiels ont, enfin, pris conscience de la nécessité de miser sur les trois secteurs des services, de l’industrie et de l’agriculture afin d’édifier une économie forte. «Nous sommes fiers de constater que les responsables ont réalisé que le développement équilibré des différentes régions du pays ne saurait être concrétisé qu’en développant l’activité économique dans ces régions, et plus particulièrement l’agriculture», a déclaré M. Fakhoury.
Evoquant les difficultés auxquelles fait face le secteur agricole, M. Fakhoury a souligné que la marginalisation de l’agriculture a eu pour conséquence de saper les fondements ainsi que l’infrastructure de ce secteur économique. «Certaines convictions erronées continuent, d’autre part, d’entraver notre projet de développement agricole, a affirmé le ministre de l’Agriculture. Ceux qui défendent encore ces convictions sont attachés à des priorités économiques qui ont prouvé leur caractère inadéquat et qui ont même abouti au marasme et à la récession économiques actuels».
M. Fakhoury a indiqué, par ailleurs, que son plan d’action est «le fruit d’études approfondies et d’efforts qui se sont étalés sur plusieurs mois». «Ce programme prend en considération les données économiques locales, régionales et internationales, ainsi que les moyens disponibles, a-t-il poursuivi. Nous nous trouvons face à une situation nouvelle qui nécessite de prendre des décisions difficiles. Nous essayons de concilier l’intérêt de l’agriculteur avec les impératifs de la protection du consommateur, tout en préservant les fondements de l’économie libre et en assurant les conditions propices à une concurrence loyale. L’agriculture des années 50 et 60 relève désormais du passé. Elle n’est plus concurrentielle et son rendement a baissé. Il ne saurait être question de rester attachés à un mode de production agricole traditionnel».

Accroître le budget

M. Fakhoury a, d’autre part, souligné que le plan triennal d’action ainsi que les récentes décisions prises le 10 juin dernier par le Conseil des ministres afin de soutenir l’agriculture libanaise s’inscrivent dans le cadre d’une approche globale visant à accorder une importance certaine au secteur agricole dans les programmes de développement économique à l’échelle nationale. Le ministre de l’Agriculture a mis l’accent dans ce contexte sur la nécessité d’une coopération étroite entre les secteurs public et privé «du fait que l’initiative privée constitue l’élément moteur du développement économique dans tous les domaines».
Abordant ensuite les considérations financières, M. Fakhoury a indiqué que le chef de l’Etat et les hauts responsables concernés s’étaient engagés à accroître sensiblement le budget du ministère de l’Agriculture, à compter de l’année 1998, de manière à porter ce budget de 0,5% actuellement à près de 3% du budget global. A ce chiffre viendraient s’ajouter les crédits supplémentaires hors budget consacrés au développement des régions rurales, ainsi que les projets exécutés en coopération avec les organisations internationales, tels que le projet de 32 millions de dollars prévoyant, grâce à un financement de la Banque mondiale, de réhabiliter les routes agricoles et d’améliorer l’exploitation des terres agricoles.
En conclusion, M. Fakhoury a précisé que le plan d’action triennal sera soumis aux participants au séminaire que le premier ministre Rafic Hariri tiendra lundi et mardi prochains avec les dirigeants des organismes économiques. Le ministre de l’Agriculture a indiqué dans ce cadre que l’élaboration du plan triennal n’est nullement liée à la tenue de ce séminaire.

Les grandes lignes
du plan d’action

Le plan d’action triennal s’articule sur plusieurs volets s’étendant de la réorganisation du ministère de l’Agriculture à la formation de cadres spécialisés, en passant par l’adoption d’une série de mesures concrètes dans les différents domaines et secteurs de l’activité agricole.
Le document commence d’abord par évoquer les principaux problèmes auxquels fait face l’agriculture libanaise (manque de variétés nouvelles au niveau des produits agricoles; absence de coopératives; déficience de l’infrastructure pour faciliter l’écoulement de la marchandise; absence de crédits; absence d’informations et d’études sur les marchés extérieurs; problèmes d’irrigation, etc.).
Une série d’objectifs ponctuels et ciblés sont, d’autre part, définis. Au niveau de la réorganisation du ministère de l’Agriculture, le plan prévoit: la création d’un département de formation permanente qui prendrait en charge les cadres du ministère et des organismes dépendant du ministère; le développement du centre de documentation agricole; la création d’une banque de données agricoles qui serait reliée à un vaste réseau de télécommunications; l’exécution du recensement agricole global, en collaboration avec la Direction générale des Statistiques et la FAO.
Au niveau de la formation des agriculteurs et des cadres, le plan prévoit: la mise en place d’une stratégie de recherche agricole; le développement de l’orientation agricole par le biais, notamment, de la création de 24 centres d’orientation et de la diffusion gratuite d’un bulletin d’orientation; la préparation de programmes audiovisuels d’orientation qui seraient diffusés par les médias; la modernisation des programmes d’enseignement dans les écoles agricoles; l’organisation d’au moins six stages de formation par an à l’attention des agriculteurs; la modernisation des écoles agricoles de Abdeh, Nasseriet Rizk, Tyr, Ghazir et Fanar.
Sur le plan de la production agricole, le plan triennal préconise une série de mesures détaillées et pratiques afin de réaliser un large éventail d’objectifs, dont notamment: l’accroissement des superficies exploitables; la construction de 50 kilomètres de routes agricoles par an; l’amélioration de l’utilisation des ressources hydrauliques; l’utilisation d’un équipement moderne; le renforcement des coopératives agricoles; la création de laboratoires spécialisés en vue du développement de la production animale; la fourniture de conseils et de produits aux agriculteurs afin d’orienter leur production de manière à accroître le rendement et la productivité; l’élaboration d’une étude exhaustive et approfondie de la nature du sol libanais dans les différentes régions afin d’améliorer la qualité et le rendement de la production agricole; la création de 8 centres de collecte du lait; l’adoption de la carte sanitaire pour les abattoirs; le développement de la pêche, notamment dans les régions de Batroun, Jbeil, Anjar, Choueifat, Tyr, Afka, Deir Ammar...
Le document préconise, enfin, une série de mesures pour promouvoir les crédits agricoles et développer l’industrie agroalimentaire en vue d’exploiter le surplus de la production locale.
Le ministre de l’Agriculture, M. Chawki Fakhoury, a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a exposé un plan d’action triennal, s’étendant jusqu’à l’an 2000, en vue de donner un nouvel élan à l’agriculture libanaise, dans l’attente de l’élaboration d’une nouvelle politique agricole. Soulignant, en substance, que l’agriculture était...