Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Critiquant ses déplacements à l'étranger et sa politique économique Boueiz part en guerre contre Hariri

Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a critiqué avec une rare virulence la gestion politique et économique du premier ministre, M. Rafic Hariri, affirmant que «le responsable doit s’occuper davantage de nos problèmes internes au lieu de perdre son temps dans des tournées à l’étranger qui sont souvent infructueuses sauf sur le plan médiatique».
Lors d’une conférence de presse organisée hier, le chef de la diplomatie s’est prononcé en faveur d’«une nouvelle politique économique basée sur une réévaluation de la situation (...) et non pas sur une paix qui pourrait ne pas intervenir dans un proche avenir».
M. Boueiz a fait assumer à l’ennemi israélien la situation de Jezzine, en rappelant que c’est l’armée d’occupation qui avait fermé la route de Kfarfalous. Il a ajouté que «c’est Israël et non pas l’Etat qui est responsable de l’isolement» de cette ville.
Interrogé sur sa position à l’égard du rassemblement populaire à caractère revendicatif auquel a appelé le 27 juillet M. Roucheid el-Khazen, député du Kesrouan, M. Boueiz a répondu: «Je pense que le pays traverse une véritable crise politique et économique et celui qui ne veut pas voir cela se dérobe, en réalité, à ses responsabilités. De nombreuses revendications exprimées reflètent une crainte populaire à l’égard de cette situation. Le responsable doit s’occuper davantage de nos problèmes internes au lieu de perdre son temps dans des tournées à l’étranger qui sont souvent injustifiées et infructueuses sauf peut-être sur le plan médiatique. Il est temps pour certains d’élaborer une véritable politique économique et non pas des tactiques économiques ou financières complexes. Il faut une orientation économique basée sur une réévaluation de la production libanaise et de l’exportation. Il ne faut pas miser sur une paix qui pourrait ne pas intervenir dans un proche avenir. Il y a aussi une crise sociale qu’il faut prendre en considération au lieu d’attacher de l’importance aux grands projets spectaculaires et qui sont loin des vraies revendications populaires. Davantage de modestie et une connaissance parfaite de nos moyens et de nos capacités, sont préférables à toutes ces tournées et aux espoirs placés à l’étranger et qui sont incapables de régler les problèmes auxquels nous faisons face à l’intérieur».

Jezzine, otage d’Israël

Le ministre s’est prononcé en faveur d’une économie centrée sur les véritables capacités du pays et non pas sur des prévisions axées sur les résultats de certaines sociétés financières prospères.
Pour M. Boueiz, la situation politique n’est guère plus rassurante que la conjoncture économique. «Il n’y a pas de véritable pratique politique basée sur l’unité nationale, a dit le ministre. Il faut absorber (au sein du pouvoir) toutes les forces présentes dans le pays et bâtir un équilibre fondé sur le document d’entente nationale, aussi bien dans le domaine des nominations administratives qu’au niveau des décisions adoptées». Le chef de la diplomatie a qualifié les pratiques actuelles du pouvoir de «provocations».
Evoquant le cas de Jezzine, M. Boueiz a déclaré: «Israël et la milice (d’Antoine) Lahd prennent en otage une partie du peuple libanais et notamment les habitants de Jezzine qui ne sont pas autorisés à avoir un contact facile avec le reste de la patrie et à exporter leurs marchandises. Israël veut créer un état d’isolement économique, politique, psychologique et humain dans cette région. Le rôle et le devoir de l’Etat est d’assurer le contact permanent entre Jezzine et le pays, afin que la ville continue de sentir qu’elle fait toujours partie du Liban, malgré le drame qu’elle traverse. Le gouvernement doit simplifier les formalités de passage sur la voie de Bater et aider les habitants de Jezzine à écouler leurs marchandises à travers la route de Kfarfalous (...). Les autorités doivent aussi encourager les membres de la milice de Lahd à déserter et à rejoindre les services officiels. Ainsi, ceux qui désertent ne doivent pas être jugés. Nous devons faire comprendre aux habitants de Jezzine que ce n’est pas l’Etat, mais Israël qui les retient en otage et qui a transformé leur ville en prison. Et l’affaire de Kfarfalous prouve que les Israéliens ne veulent pas ouvrir cette voie qui avait d’ailleurs été fermée à leur initiative. L’Etat doit tout faire pour ouvrir ce passage et les habitants de Jezzine doivent réaliser que c’est l’ennemi israélien et non pas leur Etat qui les a enfermés dans cette prison».
M. Boueiz a fait état de contacts entrepris pour obtenir la réouverture de la route de Kfarfalous sans donner plus de précision. «Il est clair que ni Israël, ni la milice de Lahd n’ont intérêt à rendre aux habitants de Jezzine leur liberté et à leur permettre de se rattacher à leur pays. Je souhaite la réouverture de tous les points de passages qui relient Jezzine aux autres régions. Toutefois, je ne crois pas qu’Israël accepterait cela et il invoquera des problèmes sécuritaires pour lancer une nouvelle fois la balle dans le camp libanais», a-t-il souligné.
M. Boueiz s’est par ailleurs félicité des résultats de la dernière réunion du comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud qui a estimé que «le tir de Katioucha n’est pas plus grave que les agressions perpétrées contre les civils libanais».
Signalons enfin que M. Boueiz effectuera mercredi prochain une visite de trois jours en Autriche afin de promouvoir les relations politiques, économiques et culturelles.
M. Boueiz rencontrera pendant son séjour son homologue autrichien, le vice-chancelier Wolfgang Shaussel, ainsi que d’autres responsables.
Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a critiqué avec une rare virulence la gestion politique et économique du premier ministre, M. Rafic Hariri, affirmant que «le responsable doit s’occuper davantage de nos problèmes internes au lieu de perdre son temps dans des tournées à l’étranger qui sont souvent infructueuses sauf sur le plan médiatique».Lors...