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Actualités - ANALYSE

Un nouveau dossier : la réorganisation des FSI

S’inquiétant des visées prêtées à M. Rafic Hariri, qui voudrait faire sauter beaucoup de postes à la faveur d’une restructuration des Forces de sécurité intérieure, des pôles chrétiens entrent actuellement en contact de coordination avec nombre de pôles mahométans, pour faire barrage aux plans de Koraytem.
Le président du Conseil, indiquent des sources informées, se propose de confier les vraies commandes non plus au directeur général des FSI mais à leur commandant en chef assisté par un état-major dont le chef serait un maronite, ceci pour compenser la perte du commandement en chef de la gendarmerie, dont on priverait cette communauté. Ces dispositions réduiraient en outre l’emprise du ministre de l’Intérieur, qui s’exerce naturellement par la voie administrative, entendre par la direction générale car l’officier en charge des FSI serait désormais rattaché directement à la présidence du Conseil... laquelle sortirait d’autant plus renforcée que sous couvert du nouvel organigramme les postes de commandant en chef de la gendarmerie, de commandement de la police et de la direction des finances policières sauteraient, pour être remplacés par l’état-major susmentionné...
Comme en toute question, le président du Conseil, confirment ses proches «est absolument déterminé à faire triompher ses vues et son projet. Rien, aucune objection ne pourra le faire reculer, si ce n’est un vote hostile en Conseil des ministres, ce qui est hautement improbable car malgré la présence d’un noyau d’opposition composé de sept ministres il y contrôle toujours une confortable majorité». Ces indications semblent étayées par le fait que jusqu’à présent M. Hariri n’a toujours pas donné son aval à la désignation d’un nouveau commandant en chef de la gendarmerie à la place du général de brigade Théodore Makari autorisé à faire valoir ses droits à la retraite.
Cependant le chef de l’Etat M. Elias Hraoui se dit fortement opposé à cette réforme car il estime qu’elle pourrait avoir nombre d’effets négatifs en mettant à vif certaines susceptibilités et en provoquant de forts mécontentements au sein du corps concerné, ce qui pourrait se traduire par des dysfonctionnements au niveau de ce domaine ultrasensible qu’est la sécurité. Il est donc possible que le chef de l’Etat puisse entraver sinon bloquer un projet de loi, d’autant que beaucoup de députés pensent également que M. Hariri se trompe en voulant calquer pour la police l’organigramme en vigueur dans l’armée, ni les missions ni les impératifs techniques de deux institutions ne pouvant être comparés. Ces parlementaires ajoutent que le président du Conseil cherche sans doute à renforcer les FSI mais qu’il ne devrait pas le faire au prix d’un affaiblissement de l’institution militaire qu’il priverait le cas échéant de nombre de prérogatives.
Bien évidemment, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, à en croire des sources informées, n’est pas non plus ravi des intentions haririennes. Ces sources affirment qu’il voit dans la démarche du président du Conseil une tentative de réduire son propre rôle à de la figuration, son département n’ayant plus qu’à se tourner les pouces, d’autant qu’on lui a déjà enlevé les affaires municipales pour en faire un ministère à part. En homme avisé, indiquent également ces sources, M. Murr n’a pas manqué de relancer les décideurs, pour contrer M. Hariri qui de son côté n’est pas en reste, ajoutent-ils, car lui aussi a pris soin d’expliquer longuement à ces tuteurs la teneur et les objectifs de son projet. Et de préciser que pour toute réponse les autorités sollicitées ont conseillé aux dirigeants libanais de s’entendre entre eux. Toujours est-il qu’après le dernier sommet libano-syrien, Baabda a paru mettre un peu d’eau dans son vin, en faisant savoir qu’il n’est pas dans l’absolu contre une réforme des FSI mais qu’il reste contre les vues de Koraytem. L’on apprend ainsi que M. Hraoui a prié trois officiers en retraite, les généraux de corps d’armée Antoine Barakat et Ahmed Mrad et le général de brigade Nadim Moujaess d’élaborer une étude circonstanciée qui sera soumise au Conseil des ministres.

Ph. A-A.
S’inquiétant des visées prêtées à M. Rafic Hariri, qui voudrait faire sauter beaucoup de postes à la faveur d’une restructuration des Forces de sécurité intérieure, des pôles chrétiens entrent actuellement en contact de coordination avec nombre de pôles mahométans, pour faire barrage aux plans de Koraytem.Le président du Conseil, indiquent des sources informées, se...