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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

A l'issue d'un colloque organisé à l'université de Balamand Hazim invite les responsables à tenir compte des intérêts du peuple

Le patriarche grec-orthodoxe, Mgr Ignace IV Hazim, a demandé hier aux responsables dans le pays de «prendre plus en considération les intérêts de leur peuple». «Nous devons avoir une bonne impression du pays. C’est très bien de bâtir et d’améliorer l’infrastructure et la superstructure. Mais il convient de coordonner la construction matérielle avec celle de l’homme. En d’autres termes, a-t-il dit, il faut instaurer un équilibre entre les besoins vitaux et quotidiens du citoyen et nos aspirations en matière de développement et de construction».
Le patriarche Hazim a tenu ces propos au terme des travaux d’un colloque qui s’est déroulé à l’institut de théologie de l’université de Balamand du 10 au 15 juillet. Le thème de cette réunion était: «La vie et le témoignage de l’Eglise orthodoxe: vers une réflexion rétrospective». Une trentaine de clercs, théologiens et laïcs, venus d’une dizaine de pays d’Europe et d’Amérique, y ont participé sous l’égide du patriarche grec-orthodoxe.

Le déroulement du
colloque

Les différents exposés et les discussions ont permis de dresser un état des lieux de l’orthodoxie à l’aube du troisième millénaire, de ses problèmes internes et des défis à relever dans un monde sécularisé, en mutation accélérée et de plus en plus global. Les participants ont souligné l’urgence d’une réflexion commune et la nécessité de trouver des réponses en tant qu’Eglise «une, sainte, catholique et apostolique».
Le premier jour du colloque a été consacré à l’analyse de la vie interne de l’Eglise, replacée dans une perspective historique: problèmes liés à la pratique souvent difficile de la conciliarité, au processus préparatoire du saint et grand Concile panorthodoxe, aux crispations nationalistes et fondamentalistes, aux écarts entre le discours et la pratique, aux tentations de l’Eglise de se transformer en pouvoir et à ses relations souvent ambiguës avec l’Etat. Les débats ont également porté sur l’identité de l’Eglise orthodoxe et sa capacité à dialoguer avec les autres religions et confessions chrétiennes.
La deuxième journée, les conférenciers se sont penchés sur la situation de l’orthodoxie dans différents pays (Liban, Roumanie, Bulgarie, Russie, Etats-Unis) ainsi que sur les relations de l’Eglise et du monde. Dans une réflexion de type missiologique, ils ont relevé la nécessité d’une présence accrue de l’Eglise orthodoxe vis-à-vis des problèmes de l’homme et de la femme d’aujourd’hui, d’une écoute plus attentive de leurs interrogations et, à l’heure des médias électroniques, de l’élaboration d’un langage approprié. «Les chrétiens doivent repenser leur rapport à la culture contemporaine, sécularisée, pluraliste et mondialisée, et la féconder de l’intérieur», ont fait valoir les conférenciers. L’émergence de questions éthiques sur des sujets qui mettent en jeu le destin même de l’humanité (génie génétique, reproduction assistée, sida, etc.), les conséquences de la mondialisation de l’économie (chômage, exclusion, etc.), la destruction de l’environnement constituent autant d’interpellations brûlantes pour la théologie orthodoxe.
Plusieurs interventions ont porté sur l’intégration et la responsabilité des jeunes dans l’Eglise — notamment à travers le mouvement international Syndesmos —, les méthodes de formation, les nouvelles approches de l’éducation, le développement d’une théologie pastorale capable de répondre aux besoins de la personne en situation.
Parmi les propositions concrètes avancées à la fin du colloque, on peut retenir, par exemple, l’organisation de rencontres interorthodoxes sur les problèmes les plus urgents posés par les mutations sociales, économiques et religieuses mondiales, la création d’œuvres d’entraide, le développement d’un service de presse internationale, etc. Une manière pour les participants de réaffirmer leur engagement pour une orthodoxie en mouvement, ouverte, de plain-pied avec son époque, qui suppose notamment l’aboutissement rapide du processus conciliaire initié il y a plus de trente ans, la réalisation effective de la communion avec les Eglises préchalcédoniennes, la redynamisation du dialogue avec les autres Eglises et communautés chrétiennes, l’approfondissement du dialogue avec les autres religions, plus particulièrement avec l’islam.
Le patriarche grec-orthodoxe, Mgr Ignace IV Hazim, a demandé hier aux responsables dans le pays de «prendre plus en considération les intérêts de leur peuple». «Nous devons avoir une bonne impression du pays. C’est très bien de bâtir et d’améliorer l’infrastructure et la superstructure. Mais il convient de coordonner la construction matérielle avec celle de l’homme....