"Nous voulons être plus présents sur la scène internationale" déclare le vice-ministre chilien des affaires étrangères (photo)

Arrivé dimanche soir à Beyrouth, le vice-ministre chilien des Affaires étrangères, M. Mariano Fernandez, a rencontré hier de nombreuses personnalités des divers secteurs professionnels libanais ainsi que plusieurs diplomates au cours d’un déjeuner donné en son honneur par l’ambassadeur du Chili, M. Ignacio Gonzalès Serrano.
Dans un décor très british, où les tables portaient des noms de villes libanaises et chiliennes, les convives étaient regroupés suivant leurs activités professionnelles: les avocats, les diplomates, le secteur bancaire etc. sans oublier la table d’honneur sur laquelle trônaient outre MM. Fernandez et Serrano, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Audé, Mme Nayla Moawad, le ministre Fattouche et les députés Ali Khalil et Pierre Daccache, ainsi que M. Zafer el-Hassan, directeur général des AE. Chaque groupe a pu évoquer librement ses activités dans une ambiance décontractée.
Juste avant le dessert, M. Fernandez a pris la parole pour présenter son pays «qui s’étend de Madrid à Stockholm» et expliquer les objectifs de sa visite à Beyrouth. Avec humour et simplicité, il a rapidement survolé l’histoire du Chili, précisant qu’en dépit d’une longue tradition démocratique, ce pays longiligne, coincé entre la Cordillère des Andes et la mer, a connu une dictature militaire de 7 ans avant de retrouver le chemin de la démocratie. «Comme vous, nous sommes attachés à la liberté et aux droits de l’homme», a-t-il dit, provoquant certaines réflexions désabusées dans l’assistance.

Applaudissements

Le vice-ministre a insisté sur les liens existant entre les deux pays, notamment le fait que de nombreux postes-clés au Chili sont occupés par des citoyens d’origine libanaise. Ainsi, le gouverneur de la Banque centrale est de la famille Massaad, un autre banquier est de la famille Zalaket, etc. et chaque nom prononcé était accueilli par des applaudissements. M. Fernandez a ensuite précisé que si ces «liens familiaux existent, les relations bilatérales ne se sont toutefois pas modernisées. Alors que, pendant la guerre froide, l’idéologie était le moteur de l’histoire, aujourd’hui, c’est le commerce qui tient ce rôle. Nous voulons donc développer les échanges économiques et commerciaux entre le Chili et le Liban, tout en renforçant aussi les liens culturels dans le sens large».
M. Fernandez a expliqué à cet égard que le Chili, qui a réussi sa transition démocratique, entretient d’excellents rapports avec les autres pays d’Amérique latine. «Cette partie du continent américain, a-t-il souligné, se développe d’une façon très intéressante et connaît actuellement une grande stabilité ainsi qu’un essor économique constant. Nous pensons donc qu’il est temps d’être plus présents sur la scène mondiale et nous voulons participer aux discussions sur le sort de l’humanité. Nous entretenons déjà de bons rapports politiques avec les pays du bassin méditerranéen, mais nous pensons que nous pouvons approfondir ces liens, notamment avec le Liban...»
Auparavant dans la matinée, M. Fernandez accompagné de l’ambassadeur Serrano s’était rendu au palais de Baabda, pour un entretien avec le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui. Il s’est ensuite rendu au palais Bustros où il a été reçu par le ministre Farès Boueiz avant de s’entretenir avec M. Ali el-Khalil, président de la commission parlementaire des Affaires étrangères. A ses interlocuteurs libanais, M. Fernandez a exprimé l’appui de son pays pour l’application de la résolution 425 et il a insisté sur la nécessité de développer les relations bilatérales. M. Fernandez a aussi transmis une invitation à se rendre au Chili au président Hraoui et au ministre Boueiz.
A 17 heures, M. Fernandez a visité la grotte de Jeïta et il se rendra ce matin à Baalbeck avant de prendre l’avion pour Rome.