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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Proclamant son refus d'un renouveau de la Troïka Le GNP réclame une nouvelle session de la chambre et des municipales à l'automne

Le Groupe national parlementaire (GNP), qui regroupe certains des principaux députés de l’opposition, a réclamé hier l’organisation d’élections municipales à l’automne prochain et proclamé son rejet catégorique d’un rétablissement de la «troïka» à la tête de l’Etat. Il a également demandé l’ouverture immédiate d’une nouvelle session extraordinaire de la Chambre pour examiner les propositions de loi que le gouvernement avait soigneusement évitées lors des séances tenues la semaine dernière à la Chambre.
Il s’agit principalement de trois propositions portant sur l’annulation de la décision du gouvernement d’augmenter les tarifs douaniers sur l’importation des voitures, l’amnistie pour des auteurs des crimes liés au trafic de drogue et la distribution des fréquences des stations de radio et des chaînes de télévision.
Le GNP a tenu une réunion au domicile de M. Boutros Harb, député de Batroun. Outre ce dernier, étaient présents, les anciens chefs de gouvernement Sélim Hoss et Omar Karamé, l’ancien président de la Chambre Hussein Husseini et M. Mohammad Youssef Beydoun, député de Beyrouth. Le sixième membre du groupe, M. Nassib Lahoud, député du Metn, est en voyage à l’étranger.
Le groupe estime dans un communiqué que «les dernières séances tenues par la Chambre ont déçu l’opinion et considérablement nui à l’image du système libanais et au rôle du Parlement dans son contrôle du pouvoir exécutif».
«Plus grave encore, le déroulement des séances s’est fait de manière à servir le gouvernement en lui permettant de s’abstenir de rendre des comptes et de fuir tout contrôle», poursuit le communiqué.
«Le groupe, qui avait réclamé une déclaration gouvernementale à l’ouverture du débat de politique générale, conformément à la règle en démocratie parlementaire, exprime son étonnement à l’égard de la position du gouvernement et de la méthode qu’il a utilisée pour répondre aux députés. Il proclame son rejet du mépris affiché par le gouvernement dans l’exercice de ses responsabilités générales, et qui est apparu dans les réponses données par ses membres» aux députés qui critiquaient sa politique, ajoute le texte.
Le GNP accuse également le gouvernement de «s’être dérobé aux observations suscitées par les erreurs contenues dans ses réponses notamment au sujet de la conférence des amis du Liban», tenue fin 1996 à Washington, «qui n’a pas donné les résultats escomptés».
Par ailleurs, le groupe affirme refuser «la politique sélective» du gouvernement en ce qui concerne les projets et propositions de loi, «seuls les projets et propositions approuvés par lui ou allant dans le sens de sa politique ayant été soumis au débat».

«Non» à la troïka

Faisant allusion à l’entente à ce sujet entre le chef du Parlement Nabih Berry et le premier ministre Rafic Hariri, le groupe estime que «l’unique explication de tout cela est le retour à l’œuvre de la troïka, dont l’opinion avait accueilli l’annonce de la chute avec joie parce qu’elle contredit notre système démocratique, parlementaire et libre et met en péril les intérêts de la nation et des citoyens».
Le GNP «proclame son rejet d’un renouveau de la troïka qui détruirait l’Etat de droit et des institutions, et exhorte le président de la République, qui a sa charge la sauvegarde de la Constitution, à refuser de consacrer de nouveau cette pratique qui viole la loi fondamentale et ses principes».
«Il exhorte aussi le chef du Parlement, qui s’était lui-même engagé naguère à enterrer définitivement la troïka, à ne pas foncer tête baissée, en entraînant la Chambre avec lui, dans l’acceptation de son rétablissement», poursuit le texte.
Le GNP demande en outre «l’ouverture le plus rapidement possible d’une nouvelle session extraordinaire de la Chambre pour débattre des projets et des propositions de loi en suspens et souhaite que le chef du Législatif tienne ses engagements» à ce propos.
Le bureau du Parlement doit se réunir aujourd’hui mercredi pour examiner la possibilité de l’ouverture d’une nouvelle session, apprend-on de source officielle.

Les municipales

Le groupe estime d’autre part que «le report des élections municipales jusqu’en 1999 est une agression contre le droit des citoyens à participer à la vie publique et contre celui des jeunes à jouer un rôle» dans les affaires de la société. De plus, ce report, ajoute le communiqué, «empêche le développement local et viole le document d’entente nationale (Taëf) qui avait consacré le recours à la large décentralisation administrative».
Il demande au chef de l’Etat, «qui s’était lui-même opposé à ce report», de renvoyer à la Chambre le texte de loi prorogeant le mandat des conseils municipaux.
Selon le GNP, il faut «pousser le gouvernement, qui a démontré sa volonté de fuir ces élections, à assumer ses responsabilités et à les organiser à l’automne prochain, de manière à permettre le démarrage de la vie politique dans tout le pays, d’autant que ce scrutin est l’occasion d’une participation de toutes les forces politiques».

L’endettement

Au sujet de l’endettement du pays, le groupe s’interroge pour savoir si l’intention annoncée du gouvernement de contracter un emprunt d’un milliard de dollars sur les marchés internationaux pour financer des projets sociaux, et notamment le retour des populations déplacées, «ne signifie pas l’enterrement des résultats concrets de la conférence des amis du Liban».
Le GNP souligne en effet que l’emprunt d’un milliard de dollars doit se faire aux conditions du marché alors que la conférence de Washington avait promis au Liban 3 milliards soit sous forme de dons, soit sous forme de prêts bonifiés.
Le groupe souligne l’importance des projets sociaux concernés, «qui auraient dû être la priorité du gouvernement depuis le début». Mais il note que l’endettement du pays a «atteint des proportions inquiétantes» et se demande si le gouvernement, «dont la propension au gaspillage est notoire, et qui n’a pas réussi à lutter contre la corruption, a prévu des mécanismes pour freiner les dépenses incontrôlées lorsqu’il faudra engager le milliard de dollars».
Enfin, le GNP s’interroge sur les raisons qui ont poussé samedi dernier M. Hariri, lors de l’ouverture des 8es Jeux arabes à la Cité sportive Camille Chamoun, à souhaiter ostensiblement la bienvenue au président de la République et au chef du Parlement, comme il l’a fait pour les délégations arabes.
Il souligne qu’il soulève «cette question de détail par crainte de voir consacrée la personnalisation du pouvoir dans un pays démocratique où les institutions sont censées passer avant les individus».
Le Groupe national parlementaire (GNP), qui regroupe certains des principaux députés de l’opposition, a réclamé hier l’organisation d’élections municipales à l’automne prochain et proclamé son rejet catégorique d’un rétablissement de la «troïka» à la tête de l’Etat. Il a également demandé l’ouverture immédiate d’une nouvelle session extraordinaire de...