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Actualités - ANALYSE

De nouveau des problèmes avec l'Irak ...

C’était inévitable: l’Irak a répliqué à l’interdiction que le Liban lui a faite de participer aux Jeux panarabes en annulant la visite qu’une délégation économique, entendre d’investisseurs, devait effectuer à Beyrouth sur invitation pressante des hommes d’affaires libanais... La riposte peut donc se résumer dans la devise suivante: «Qui ne veut pas de nos athlètes n’aura pas nos sous...». Et elle vient rappeler à point nommé que l’Irak, malgré ses déboires, reste un client potentiel à ne pas négliger, comme la Jordanie par exemple ne le sait que trop. Dans les cercles spécialisés, on n’est donc pas trop content et on relève qu’en mêlant la politique au sport, on porte atteinte à un troisième secteur, les affaires, au sens légitime du terme bien entendu. Et cela au moment où les organismes économiques locaux, pris dans la gangue d’un marasme provoqué en partie par le blocage du processus régional et en partie par des facteurs intérieurs, font feu de tout bois pour élargir leur horizon. Ainsi, c’est au retour d’une mission d’exploration en Iran que le président de l’association des industriels M. Jacques Sarraf a appris par dépêche que l’Irak se décommandait et n’envoyait plus de délégation économique à Beyrouth. Or, au cours de cette visite, les Libanais devaient tenter de placer de la marchandise en Irak au titre du système de dégagement partiel appelé «pétrole contre nourriture» édicté pour ce pays mis au ban des nations par l’ONU. Auparavant, et parallèlement au réchauffement des rapports syro-irakiens, deux délégations techniques libanaises avaient posé à Bagdad les jalons d’une intensification des rapports économiques bilatéraux. Travail préparatoire qui est donc entièrement remis en question par cette affaire des Jeux que les milieux des affaires ne trouvent pas de jeu...
D’autant que les contacts établis avec les ministres confirment que la décision a été prise en dehors des canaux habilités. Le comité organisateur et le ministère des Sports (l’Education nationale en fait) avaient lancé les invitations en considérant que l’Irak ne posait pas problème, puisqu’il avait pu participer aux Jeux asiatiques où son équipe avait même été opposée à celle de l’Arabie Séoudite. Il avait de même participé aux Olympiades ainsi qu’à diverses rencontres internationales ou régionales, sans objection de quiconque. Donc, les Jeux panarabes devaient, aux yeux des organisateurs, inclure naturellement tout pays membre de la Ligue (qui était bien d’accord sur ce point), dont l’Irak. De plus les sportifs irakiens allaient transiter par la Syrie, ce qui semblait un feu vert implicite ou y ressemblait.
Puis brusquement, alors que tout paraissait évoluer normalement et qu’en outre le climat arabe est globalement au rapprochement face à Netanyahu, on apprend que des pôles locaux ont eu l’idée de relancer d’abord le Koweit et l’Arabie Séoudite qui, interrogés de la sorte, ne pouvaient qu’exprimer des réticences... Et pour ne pas leur déplaire, on décide d’annuler l’invitation adressée à l’Irak, juste une semaine avant la cérémonie d’ouverture des Jeux, ce qui ajoute à l’affront l’offense de la désinvolture. Tout cela sans véritable coordination entre les départements concernés, le Sérail, l’Education et les A.E. qui laissent entendre aujourd’hui que s’il y avait eu concertation, on aurait pu trouver un arrangement raisonnable, avec l’aide d’Esmat Abdel Méguid, secrétaire général de la Ligue... De fait, estiment des politiciens libanais, il était possible de contenter le Koweit sans fâcher l’Irak, par une participation irakienne réduite à quelques épreuves individuelles ou même à la seule cérémonie d’ouverture. Mais on s’y est pris trop tard, M. Hariri tenant à ce que l’on n’indispose pas Ryad, en oubliant... tout esprit d’ouverture. Et en oubliant aussi les intérêts économiques du pays.

Ph.A.-A.
C’était inévitable: l’Irak a répliqué à l’interdiction que le Liban lui a faite de participer aux Jeux panarabes en annulant la visite qu’une délégation économique, entendre d’investisseurs, devait effectuer à Beyrouth sur invitation pressante des hommes d’affaires libanais... La riposte peut donc se résumer dans la devise suivante: «Qui ne veut pas de nos...