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Actualités - CHRONOLOGIE

Résolution musclée, mais pas de sanctions économiques contre Israël à l'ONU

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté ce matin à l’aube, heure de Beyrouth, à une écrasante majorité une résolution musclée demandant à Israël de cesser la construction illégale d’implantations dans les territoires qu’il occupe. Toutefois l’Assemblée, réunie en session extraordinaire, n’est pas allée jusqu’à adopter des sanctions économiques contre l’Etat hébreu, les pays de l’Union européenne ayant fait savoir que certains membres voteraient contre ces mesures.
131 pays ont voté pour la résolution et trois contre: Israël lui-même, les Etats-Unis et la Micronésie. La Russie, un des parrains du processus de paix au Proche-Orient, faisait partie des quatorze membres qui se sont abstenus, car le texte n’exclut pas la possibilité de sanctions.
L’Assemblée «recommande aux Etats membres de décourager fortement les activités qui contribuent directement à la construction et au développement de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem».
Nasser al-Kidwa, observateur de la Palestine à l’ONU, s’est déclaré satisfait de ce message adressé à Israël, espérant que «la partie concernée se soumettra à la volonté de la communauté internationale».
La rédaction du texte était assez vague pour que plusieurs pays occidentaux s’abstiennent, dont l’Allemagne. Ses treize partenaires de l’UE ont voté pour, ainsi que le Canada, le Japon et la Norvège.
Délégués israéliens et palestiniens s’étaient affrontés jusque très tard la nuit devant l’Assemblée lors de la discussion d’un texte prévoyant l’instauration de sanctions
économiques pour contraindre Israël à stopper la colonisation. Les deux parties se sont accusées mutuellement avant le vote de mettre en danger le processus de paix au Proche-Orient.
M. al-Kidwa avait pourtant demandé à l’Assemblée générale de «faire un pas de plus» pour condamner Israël en raison de son refus de se plier aux appels onusiens enjoignant l’Etat hébreu de cesser toute colonisation dans les territoires occupés.
Il a accusé le gouvernement du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’avoir atteint «un nouveau degré d’arrogance» en raison de son refus de coopérer avec un émissaire du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, venu en Israël pour examiner si les autorités respectaient une précédente résolution de l’Assemblée générale réclamant l’arrêt des constructions de nouvelles colonies.

Les «poids lourds»
politiques

M. al-Kidwa a encore accusé Israël de «violer la législation internationale, attiser la tension et mettre en danger le processus de paix et les droits des Palestiniens dans les territoires occupés».
«Face à tout cela, que pouvons-nous faire? Pouvons-nous nous taire?(...) N’est-il pas temps que les Nations Unies fassent un pas en avant? Rien qu’un pas pour avertir l’agresseur et donner espoir à notre peuple», a-t-il lancé.
Le nouvel ambassadeur d’Israël à l’ONU, Dore Gold, a vivement réagi, accusant à son tour les Palestiniens de ne pas avoir respecté leurs engagements dans le processus de paix.
«Se concentrer sur des accusations de violations par Israël tout en ignorant les violations fondamentales de la partie palestinienne (...) ne peut qu’affaiblir les chances de paix», a-t-il dit.
L’ambassadeur a énuméré 10 points qui, selon lui, prouvent que «tandis qu’Israël a respecté tous ses engagements, l’OLP n’en a respecté aucun».
Le projet de texte initialement débattu hier par l’Assemblée générale était l’un des plus sévères projets de résolution jamais déposés contre Israël. Proposé par le groupe des pays arabes, il demandait l’instauration de sanctions économiques pour essayer de contraindre Israël à stopper ses activités de colonisation, qui ont bloqué le processus de paix.
Le texte s’était toutefois heurté à l’opposition américaine et à de vives réticences européennes. Sous la pression des pays européens, les pays arabes avaient commencé par accepter d’enlever une clause qui exclurait temporairement Israël des délibérations de l’Assemblée générale, puis avaient fini par admettre qu’un texte prévoyant des sanctions économiques ne pourrait jamais recueillir l’adhésion des «poids lourds» politiques de l’Assemblée.
L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté ce matin à l’aube, heure de Beyrouth, à une écrasante majorité une résolution musclée demandant à Israël de cesser la construction illégale d’implantations dans les territoires qu’il occupe. Toutefois l’Assemblée, réunie en session extraordinaire, n’est pas allée jusqu’à adopter des sanctions économiques...