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Actualités - DISCOURS

En attendant les grandes journées de Beyrouth Toufayli annonce la désobéissance civile au Akkar dès la semaine prochaine (photo)

Après le déclenchement de la «révolte des affamés», le 4 juillet à Baalbeck, on avait dit que cheikh Sobhi Toufayli avait tiré son baroud d’honneur et que l’affaire était close. Mais «l’uléma des pauvres» ne l’entendait pas de cette oreille. Depuis, il a multiplié les rencontres et les meetings, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth. Hier encore, dans le quartier de Roueiss, il a parlé devant près de 2.500 personnes, réunies dans un terrain vague devant une tribune de fortune, dotée toutefois de puissants haut-parleurs.
Le timide rayon de lune donnait au spectacle une apparence d’irréalité totale. D’autant que juste avant l’arrivée du cheikh, dans ce terrain abandonné, où la terre rouge grouille d’insectes de toutes sortes, ses partisans ont recouvert le sol d’une vingtaine de larges tapis pour lui éviter tout désagrément... Couvé par une multitude de jeunes qui le suivent et l’entourent, «l’uléma moujahed», comme ils l’appellent, est arrivé vers 22 heures et la foule est aussitôt entrée en transe multipliant prières et slogans de fidélité.
Le cheikh qui, dans les années 70, avait formé une liste rivale de celle de l’imam Sadr pour les élections au Conseil supérieur chiite, semble vouloir rééditer la grande aventure du «mouvement des déshérités»... qui, cette fois, s’appelle «la révolte des affamés». Cheikh Toufayli pourra-t-il former, comme il le souhaite, un mouvement de masse et mobiliser une grande partie de la population autour de ses revendications sociales?
A voir hier soir ces quelque 2.500 personnes l’écoutant religieusement, on se dit qu’il faudrait sans doute prendre au sérieux cette révolte...
Hier donc, cheikh Toufayli, qui a parlé plus d’une heure, a fait trois révélations importantes. Il a d’abord annoncé une réunion la semaine prochaine au Akkar afin d’y annoncer la «désobéissance civile», comme cela s’était passé le 4 juillet dans la Békaa et il a ajouté: «Ce mouvement s’étendra ensuite à toutes les régions du pays, y compris la capitale», où Toufayli compte organiser ce qu’il appelle de «grandes journées».
Ensuite, il s’en est violemment pris à certains hommes de religion, «qui sont à la solde des gouvernants et qui luttent contre les opprimés, contrairement aux injonctions du Prophète...». C’est la première fois que cheikh Toufayli attaque ainsi des dignitaires religieux chiites. Enfin, la voix amplifiée par les multiples haut-parleurs qui lui faisaient un écho des plus impressionnants, il a affirmé que son mouvement ne se limitait pas à une liste de revendications, «il s’agit plutôt du début d’un changement de régime, l’actuel, bâti sur la corruption, étant incapable de répondre à nos demandes...»
Des propos graves, une foule en délire... et, au loin, des forces de l’ordre perchées sur les toits d’immeubles en construction, observant la scène d’un air débonnaire, c’était donc, hier, un épisode de plus dans ce qui semble être un feuilleton de longue haleine. Dix jours après son déclenchement officiel, la «révolte des affamés» est loin de se dégonfler...

S.H.
Après le déclenchement de la «révolte des affamés», le 4 juillet à Baalbeck, on avait dit que cheikh Sobhi Toufayli avait tiré son baroud d’honneur et que l’affaire était close. Mais «l’uléma des pauvres» ne l’entendait pas de cette oreille. Depuis, il a multiplié les rencontres et les meetings, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth. Hier encore, dans le...