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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël multiplie les violations des arrangements d'avril 96 - Deux civils tués et un troisième blessé à l'est de Saïda - Le commandant de la FINUL dénonce l'attitude de Tel-Aviv

Israël a, une nouvelle fois, violé hier les arrangements d’avril 1996 en bombardant un village de l’est de Saïda où deux ouvriers agricoles ont été tués — une Palestinienne de Aïn el-Héloué et son fils — et un troisième blessé par des éclats d’obus. Cela porte à trois le nombre de civils tués en 72 heures par le pilonnage israélien. Ces violations par l’Etat hébreu des arrangements d’avril ont été dénoncées hier par le commandant de la FINUL, le général polonais Stanislaw Wozniak, à l’issue d’un entretien, dans la matinée, avec le chef de la diplomatie Farès Boueiz.
Le comité de surveillance du cessez-le-feu (issu des arrangements d’avril 96) doit se réunir demain, mercredi, afin d’examiner deux plaintes libanaises déposées contre Israël, l’une samedi soir, à la suite de la mort d’un agriculteur de 70 ans, et la seconde hier, après le bombardement du village de l’est de Saïda.
Le pilonnage d’hier soir, qui a été précédé d’un raid aérien contre le village de Kfar Melki, dans l’Iqlim el-Touffah, a été perçu dans les milieux du palais Bustros comme un «message politique», plutôt qu’un développement sécuritaire. Ce bombardement a visé, en effet, la localité de Barty située non loin de la région de Jezzine, à l’est de Saïda. Le village en question est, certes, relativement éloigné de la voie de passage de Kfarfalous (que l’Etat désire rouvrir à la circulation), mais le fait que les tirs israéliens aient visé un secteur à la périphérie de Jezzine a été interprété par des sources gouvernementales comme la manifestation de la volonté d’Israël d’empêcher la réouverture de la route de Kfarfalous.
Ce «message politique» est d’autant plus explicite, ajoute-t-on dans les milieux proches du palais Bustros, que l’Etat hébreu a bombardé à deux reprises, au cours des derniers jours, l’unité de l’armée libanaise qui s’est employée à déminer la zone de Kfarfalous, dans la perspective de la réouverture de la voie de passage.En tout état de cause, que le pilonnage de Barty soit ou non lié au dossier de Jezzine, force est de constater qu’Israël s’emploie à accentuer d’une manière progressive sa pression sur la population civile du Sud. Depuis le début de l’année, dix civils ont déjà été tués et 25 autres blessés par les bombardements israéliens, soit presque autant que durant toute l’année 1996.
Cette recrudescence des attaques a été dénoncée par le commandant de la FINUL. Dans une déclaration faite à la presse à l’issue de son entrevue avec M. Boueiz, le général Wozniak a souligné que «le bombardement israélien de civils libanais est une violation des accords d’avril 1996».
«Tuer des civils innocents est inacceptable. Je comprends que les militaires s’affrontent, mais il faut éviter de prendre les civils pour cible. Dans ce domaine, Israël viole les accords d’avril», a-t-il dit.
Le commandant en chef de la FINUL s’est déclaré «inquiet» du pilonnage israélien continu des villages du Liban-Sud, où sept autres civils ont été blessés le 6 juin, dont un enfant de sept ans qui a perdu un œil.
«Nous avons adressé une sévère protestation aux Israéliens et examiné la plainte libanaise avec le président du Comité, le représentant des Etats-Unis, David Greenlee», a précisé le général Wozniak.
Pour en revenir au bombardement d’hier soir, il a visé le village de Barty où une vingtaine d’obus tirés depuis la «zone de sécurité» se sont abattus en début de soirée.
Laïqa Marmar, 50 ans, et son fils Ahmad, 30 ans, des ouvriers agricoles palestiniens de Aïn el-Héloué, ont été tués sur le coup.
Ahlam Marmar, 18 ans, fille de la première victime, venue travailler dans une ferme du village en compagnie de ses parents, a été grièvement blessée.
Samedi, un agriculteur libanais de 70 ans avait été tué par un boulet de char israélien. Israël avait «regretté» l’incident estimant qu’il avait eu lieu par «erreur».
Le bombardement de Barty, village généralement épargné par les tirs de représailles israéliens, est intervenu après une nouvelle attaque du Hezbollah contre la région de Jezzine.
Dans un communiqué à Beyrouth, la «Résistance islamique», branche armée du Hezbollah, a affirmé avoir attaqué à l’arme automatique et à la roquette antichar une patrouille de l’Armée du Liban-Sud qui circulait entre Bourj et Saïdoun. La formation intégriste a affirmé avoir détruit un blindé et «tué ou blessé tous les membres de son équipage».
La «Voix du Sud», radio de l’ALS, a pour sa part affirmé que deux de ses miliciens avaient été «très légèrement blessés» par des tirs de DCA dirigés contre leur position près de Saïdoun.
Elle a par contre fait état de bombardements de «quartiers habités» des villages voisins de Saïdoun et Haydab, qui ont provoqué des dommages matériels.
Un chasseur-bombardier israélien a en outre tiré à 19h30, soit deux heures après l’attaque contre la région de Jezzine, un missile air-sol sur les environs du village de Kfar Melki, dans le massif de l’Iqlim el-Touffah, un fief de la formation intégriste, plus à l’Est.
En fin de soirée, les appareils israéliens continuaient à survoler le Liban-Sud à basse altitude, simulant des raids au-dessus des villes de Saïda et de Tyr, selon des témoins.
Israël a, une nouvelle fois, violé hier les arrangements d’avril 1996 en bombardant un village de l’est de Saïda où deux ouvriers agricoles ont été tués — une Palestinienne de Aïn el-Héloué et son fils — et un troisième blessé par des éclats d’obus. Cela porte à trois le nombre de civils tués en 72 heures par le pilonnage israélien. Ces violations par l’Etat...