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Actualités - CHRONOLOGIE

Cité sportive : sous le signe de la fraternité (photos)

Il y avait, samedi soir, trop d’appelés mais peu d’élus. Comprendre beaucoup plus de billets d’entrée que de places disponibles. D’où une belle cohue pour la cérémonie d’ouverture de ces Jeux panarabes organisés à Beyrouth. Bilan: des barrières défoncées, des murs d’enceintes escaladés, des coups de feu tirés — en l’air, il est vrai — par l’armée partout présente, des tuyaux d’incendie maniés par les pompiers.
Mais oublions, le temps d’un soir, ces couacs. Et place à la fête, au nom du sport et de la fraternité.
Après l’hymne national entonné aussi par le public, 240 jeunes filles envahissent le terrain au son de la marche de «Aida».
En short blanc et Tshirt rouge, un drapeau libanais dans chaque main, elles se placent en ordre quelque peu épars sur le gazon pour former 20 espaces où les délégations viendront se placer. La dernière colonne reste vide. Les Irakiens, sans visa, sont restés bloqués aux frontières. 294 hommes, tout de blanc vêtus, défilent portant des drapeaux rouges, blancs et verts, les couleurs de la Ligue arabe.
Les Algériens en blazers verts, pantalons ou jupes noires, sont en tête.
Bahrein, petite délégation en survêtements rouges et polos blancs suit.
Quatre personnes sans tenue spécifique défilent pour Djibouti.
Les Egyptiens en veste marine et pantalons bleu roi sont très applaudis.
Tenues bédouines pour les Jordaniennes et survêtements turquoise pour les hommes, «dechdacha» blanches pour les Séoudiens, Koweitiens, Qataris, Omanais et Emirats.
Le Libye est représentée par plus d’une centaine de sportifs en noir, précédés par deux jeunes filles.
Du bleu encore pour la délégation marocaine, suivie de celle de la Mauritanie, dont les athlètes arborent des tenues aux couleurs du drapeau, jaune et vert.
Survêtements noirs et blancs pour quelques Palestiniens mais la majorité est habillée en kaki. Vient ensuite la mini-délégation soudanaise formée de trois personnes.
Les Syriens en pantalons de toutes les couleurs saluent le foule avec leurs casquettes blanches.
Allure sportive, les Tunisiens arborent des survêtements aux couleurs nationales, le Yémen, lui, est en turquoise.
Dès que les Libanais s’apprêtent à défiler, le frénésie saisit le public qui scande «Loubnan», ponctué d’applaudissements rythmés.
Le lutteur Hassan Béchara, médaille de bronze aux J.O. de Moscou en 1980, porte le drapeau libanais. Les vêtements de la délégation ont été dessinés et conçus par la styliste Papou Lahoud.
Gilets brodés verts pour les hommes et rouges pour les femmes, sur des chemises blanches et des pantalons beiges.
Après le défilé, Mohammed Traboulsi médaille d’argent du J.O. de Munich en 72, hisse le drapeau des Jeux panarabes.

Discours et serments

Les discours se prolongeant les athlètes s’installent sur l’herbe. De petits groupes se forment... On dirait plutôt un pique-nique sur l’herbe.
Les tribunes, pleines à craquer au départ, se vident petit à petit. Les spectateurs vont se désaltérer, se sustenter, se dégourdir les jambes dans les couloirs...
après le lâcher de colombes, le recordman du saut en hauteur Jean-Claude Rabbath prononce le serment des athlètes: «Je jure par le Dieu Tout-Puissant que nous participons à ces Jeux en préservant la fraternité arabe et l’esprit sportif, tout en respectant les règlements de ces Jeux. Dieu en est témoin». Mohammad Tabch enchaîne avec le serment des arbitres. «Je jure par Dieu le Tout-Puissant que nous participons à l’arbitrage de ces Jeux en préservant la fraternité arabe, les principes moraux de l’arbitrage sportif et en respectant ses règlements. Dieu en est témoin».
Danses et tableaux
vivants

Des rayons laser éclairent le stade. Des briquets allumés dans les tribunes scintillent, alors que le rossignol, mascotte des jeux, apparaît sur les écrans, exécutant les différentes disciplines. Un enfant reconstitue la carte du monde arabe. Il survole sur son tapis volant les monuments célèbres des villes: Petra, les Pyramides du Caire, la tour Hassan, la mosquée des Omeyyades...

La projection se poursuit sur trois écrans géants; des sites touristiques libanais se succèdent: les Cèdres, Tyr, Beiteddine, Anjar... L’enfant se souvient, revoit les maisons libanaises.

Un peu plus tard surgit, toujours sur l’écran, un hélico israélien qui bombarde la Cité sportive. Images de destruction du stade, de volutes de fumée qui se dégagent...

Un enfant porteur de flambeau fait le tour du stade, symbole de l’espoir pour un lendemain meilleur. Bleus, jaunes, turquoises, orange jaunes, des jupes et foulards virevoltent.

Quelque 1000 jeunes filles ont envahi la pelouse pour exécuter des mouvements d’ensemble parfaitement synchronisés. Retournant leurs jupes de couleur sur la face blanche, elles dessinent alors une colombe blanche sur le gazon.
Ce spectacle a été préparé et conçu par Saleh Farroukh et Hassan Daher.
Sur les écrans des flashs de la reconstruction sont projetés et la danse reprend. Huit cents danseurs, vêtus de costumes arabes, présentent des extraits de danses folkloriques et populaires de leurs pays. Cette séquence se termine par une «dabké». Pour le tableau final, 800 jeunes dansent sur la musique de «Rajeh Yet’ammar Loubnan» (Liban sera reconstruit).
Il y avait, samedi soir, trop d’appelés mais peu d’élus. Comprendre beaucoup plus de billets d’entrée que de places disponibles. D’où une belle cohue pour la cérémonie d’ouverture de ces Jeux panarabes organisés à Beyrouth. Bilan: des barrières défoncées, des murs d’enceintes escaladés, des coups de feu tirés — en l’air, il est vrai — par l’armée...