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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Des opposants de tous bords critiquent la prorogation Harb demande à Hraoui de ne pas signer le texte

La prorogation jusqu’en 1999 des mandats des conseils municipaux, votée cette semaine par la Chambre, suscitait hier de nombreuses réactions hostiles dans les milieux opposants.
M. Boutros Harb, député de Batroun et l’un des ténors de l’opposition parlementaire, a ainsi appelé le chef de l’Etat Elias Hraoui à s’abstenir de contresigner ce texte.
«Le report des municipales constitue une atteinte au droit des citoyens à participer à la vie publique. Il bloque le développement des régions rurales et des villages et empêche les jeunes d’accéder aux affaires de la société. Il constitue aussi une violation des principes généraux sur lesquels est fondé notre système démocratique», a souligné M. Harb.
«Ces raisons m’ont poussé à examiner la possibilité d’un recours en invalidation de ce texte devant le Conseil constitutionnel», a-t-il expliqué, sans préciser s’il allait ou non présenter ce recours.
«Connaissant la position du président de la République à ce sujet, je l’invite à s’abstenir de contresigner cette loi et à la renvoyer au Parlement pour un nouvel examen», a conclu M. Harb.
M. Hraoui, qui s’était d’abord franchement opposé à un report des municipales, avait indiqué en mars qu’il s’inclinerait si les députés se prononçaient en faveur de ce report.
Pour sa part, M. Emile Naufal, député de Jbeil, a estimé que «sans activation de la vie démocratique, il n’y a pas de possibilité de développement du pays».
«Cela consiste à organiser des élections municipales le plus tôt possible, et non à proroger les mandats de conseils municipaux qui souffrent clairement de paralysie totale», a-t-il souligné.

Daher: «Inconcevable»

L’ancien député Mikhaël Daher a de son côté souligné qu’il était «inconcevable» de reporter les municipales alors que les dernières avaient eu lieu il y a plus de trente ans.
«Des législatives partielles ont été organisées dernièrement. Cela signifie que l’Etat est capable d’organiser un scrutin, alors pourquoi des municipales ne pourraient-elles pas se dérouler conformément à la loi en vigueur»? s’est-il interrogé.
Selon lui, «s’il y a une volonté d’amender cette loi, cela pourrait être accompli ultérieurement, mais nous sommes surpris par la fuite (du gouvernement) devant cette expérience démocratique».
Plus virulent, l’ancien parlementaire Fouad el-Saad a noté que le Parlement, devenu «une chambre d’enregistrement» des décisions gouvernementales, «a appliqué au cours des dernières séances ce qui lui avait été demandé, prorogeant les mandats des conseils municipaux en toute bonne conscience et sans lever le petit doigt».

La Jamaa islamiya

Enfin, la Jamaa islamiya a affirmé qu’elle avait l’espoir de voir «dix députés libres» présenter un recours en invalidation de la loi prorogeant les conseils municipaux devant le Conseil constitutionnel.
S’exprimant au nom de la Jamaa, son responsable politique au Liban- Nord, Abdallah Babti, a jugé «scandaleux que le Parlement participe au jeu du gouvernement et oublie que la raison de son existence est de respecter la volonté du peuple et non de servir les dirigeants».
«Continuer à chanter les mérites de la démocratie dans ce pays est comme se moquer des espoirs des gens», a poursuivi M. Babti, déplorant que les séances de débat au Parlement «se terminent toujours par un oui au seigneur, alors que le peuple est le dernier des soucis».
La prorogation jusqu’en 1999 des mandats des conseils municipaux, votée cette semaine par la Chambre, suscitait hier de nombreuses réactions hostiles dans les milieux opposants.M. Boutros Harb, député de Batroun et l’un des ténors de l’opposition parlementaire, a ainsi appelé le chef de l’Etat Elias Hraoui à s’abstenir de contresigner ce texte.«Le report des...