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Actualités - CHRONOLOGIE

Les vestiges du centre-ville de Beyrouth doivent être préservés à tout prix souligne le directeur de la division patrimoine de l'UNESCO

Au nom du Comité scientifique international, chargé de superviser les fouilles du centre-ville, M. Mounir Bouchnaki, directeur de la division patrimoine de l’UNESCO, a tenu hier une conférence de presse au siège du bureau régional de l’UNESCO, au cours de laquelle il a fait le point de la tournée des chantiers archéologiques de ce centre, effectuée récemment par le Comité, et évoqué les recommandations prises suite à la réunion qu’il a tenue du 2 au 5 juillet.
Après avoir été présenté par le directeur du bureau régional, M. Kassem Ben Saleh, M. Bouchnaki a pris la parole pour rappeler que, lors de la visite qu’il avait effectuée à Beyrouth en 1995, le directeur général de l’UNESCO, M. Federico Mayor, avait conclu un accord avec les autorités libanaises portant sur la préservation du patrimoine au Liban, notamment des vestiges du centre-ville de la capitale, qui se sont révélés être extrêmement importants. Dans ce cadre, a-t-il poursuivi, les autorités libanaises ont entrepris une campagne tous azimuts pour mettre au jour ces vestiges et des fouilles ont été entreprises par des équipes relevant de l’Université libanaise, ainsi que par des missions française, néerlandaise et anglaise.

Dans tout cela, a-t-il ajouté, le rôle de l’UNESCO a consisté à présenter une assistance à la direction générale des Antiquités et à former, à la demande de M. Michel Eddé, alors ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, un Comité scientifique chargé d’étudier, de concert avec les missions archéologiques sur place, l’importance des découvertes durant les années 1995, 1996 et 1997. La dernière des réunions que ce comité a tenue avec ces missions remonte à la semaine dernière, a poursuivi M. Bouchnaki. Il a pu ainsi relever l’importance des différents niveaux archéologiques, qui vont de l’époque phénicienne à l’époque islamique, constituant ainsi une succession ininterrompue de vestiges représentant les différentes civilisations qui se sont succédé.

Les vestiges et
la reconstruction

Ces vestiges, qui constituent une richesse pour le Liban, a encore dit M. Bouchnaki, posaient cependant des problèmes au processus de la reconstruction. C’est d’ailleurs pour résoudre ces difficultés que le Comité scientifique international est venu au Liban afin de passer en revue avec les responsables de la reconstruction et les archéologues les moyens utilisés dans des cas similaires dans le monde pour préserver les vestiges, sans toutefois entraver la reconstruction, a ajouté M. Bouchnaki. Il a évoqué à cet égard comment l’on a procédé dans les cas de Cologne, de Marseille et d’Athènes où les vestiges ont pu être sauvegardés sans porter atteinte aux projets de construction.
Après avoir souligné l’importance de la restauration du Musée national, M. Bouchnaki a fait valoir la nécessité de préserver par tous les moyens, et quel qu’en soit le prix, les vestiges du centre-ville témoins d’une succession ininterrompue de civilisations. Dans ce contexte, il n’a pas manqué de relever le rôle déterminant de la presse et des médias en général, rappelant qu’il était question d’organiser un séminaire sur le thème «Presse et Patrimoine», le 18 avril 1996, mais qu’en raison de l’agression israélienne, à l’époque, ce projet n’a pu être concrétisé, souhaitant qu’il le sera plus tard.

La situation de Tyr

Evoquant ensuite la situation de Tyr, qui avait été considérée en 1984 patrimoine mondial, M. Bouchnaki a indiqué qu’en raison de la situation militaire qui prévalait dans la région, rien d’effectif n’a pu être entrepris pour préserver les vestiges de cette ville. Lors de la visite de M. Mayor, il y a deux ans, a-t-il rappelé, les autorités libanaises lui avait demandé de relancer le projet de la campagne pour la préservation de Tyr, projet dont le principe a été adopté par l’UNESCO, ainsi qu’il en avait été pour Fez, Sanaa et la Nubie. A cette fin, M. Nicolas Stanley Price, de la Getty Institute, spécialiste dans la conservation des sites archéologiques, s’est rendu au cours des dernières semaines à Tyr dans le cadre d’une mission dont il a été chargé et qui consiste à établir un plan de travail en prévision de cette campagne, a encore dit M. Bouchnaki. Il a ajouté que, dans le cadre de cette campagne, d’autres solutions ont été envisagées, telles que la création d’un comité national de Tyr, placé sous la tutelle du ministère de la Culture et de la direction générale des antiquités, ainsi que l’établissement d’un plan directeur pour la ville qui prendrait en considération la sauvegarde de ses vestiges.
Pour ce qui est, enfin, de ce qu’il a appelé les «villes historiques», M. Bouchnaki a indiqué que, tant l’UNESCO que la Banque mondiale, s’intéressant à leur préservation, soulignant qu’il existe un projet conjoint entre ces deux organisations concernant la ville de Fez, souhaitant qu’il puisse en être de même pour Sidon, Tripoli, Baalbeck, Byblos et autres.
Répondant ensuite à une question relative au vol des antiquités, M. Bouchnaki a indiqué qu’une convention conclue en 1970 a prévu la récupération des vestiges volés. De même, a-t-il ajouté, l’intervention de l’International Council of Museum (I.C.O.M.) et l’Interpol aident à la lutte contre ces vols.
Concernant le budget affecté aux fouilles, il a précisé que des fonds ont été débloqués par le ministère de la Culture, la Fondation Hariri et Solidere. Il a toutefois ajouté qu’il est demandé à l’Etat de créer un «Fonds spécial pour le patrimoine».
Sur le point de savoir quelles sont les villes libanaises qui ont été classées patrimoine mondial, M. Bouchnaki a cité Tyr, Byblos, Anjar et Baalbeck, ajoutant qu’il existe une proposition demandant le classement de la vallée de la Kadicha.
Au nom du Comité scientifique international, chargé de superviser les fouilles du centre-ville, M. Mounir Bouchnaki, directeur de la division patrimoine de l’UNESCO, a tenu hier une conférence de presse au siège du bureau régional de l’UNESCO, au cours de laquelle il a fait le point de la tournée des chantiers archéologiques de ce centre, effectuée récemment par le...