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Actualités - OPINION

Carnet de route Du Hamas à Brétecher

Voilà que ça les reprend. Le Hamas palestinien quémande une nouvelle résolution de l’ONU assimilant le sionisme au racisme. Comme si la première était dépourvue de toute malhonnêteté. Il est vrai que profanations et sacrilèges en série ne sont pas pour réduire la primarité des militants islamistes ni la démagogie de leurs chefs. Une primarité que partagent ceux qu’on appelle les colons juifs et qui déchirent et maculent des exemplaires du Coran et diffusent des tracts représentant le prophète en porc. Un mélange de haine, de vulgarité et de sectarisme hélas si fréquent dans les territoires occupés que sa répétition, dans tous les cas de figure, engendre la dangereuse lassitude qui s’attache au «déjà vu».
Quant à la vierge à tête de vache qui figure sur la couverture du magazine «Galileo», pour illustrer des articles sur le clonage, il s’agit, je pense, d’une grosse gaffe, mais je laverais cette illustration de toute intention de nuire aux communautés chrétiennes d’Israël. Des scientifiques victimes d’un maquettiste aussi innocent qu’eux et qui ont eu la malchance de voir coïncider leur parution avec les sinistres incidents d’Hébron. Tout le monde n’est pas atteint par le confessionnalisme qui nous anime. Je ne cherche pas à blanchir M. Stephen Svistski, le rédacteur en chef de «Galileo», qui ne m’est rien et qui s’est excusé d’ailleurs. Mais je crois que lorsqu’on peut éviter l’amalgame sur des sujets aussi délicats, dans une région souvent en proie à la confusion, il ne faut pas passer outre.

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Le Liban, pourtant si mimétique à l’égard de la langue française, n’a pas encore remplacé «secrétaire» par «assistante», substitution maintenant généralisée dans l’hexagone, qui a changé le terme mais non la fonction. Au moins nous n’avons pas chez nous de secrétaires «honteuses». Le harcèlement sexuel, lui, n’aurait pas varié avec le vocabulaire.
Il y a environ dix ans, les intellectuels et surtout les pseudo-intellectuels de France étaient contaminés par les verbes «interpeller» et «interroger». Ainsi, on entendait couramment «La puberté de mon fils m’interroge» ou encore «L’attitude de l’archevêché sur la question sociale m’interpelle». Puis, un jour, comme à la suite d’un consensus, ces expressions sont passées à la trappe. Aujourd’hui, moins ridicule mais tout aussi de mode, on voit s’avancer, en rampant encore, dans la presse française par exemple, la «vérité de conviction», opposée ou différenciée de la «vérité de responsabilité». Elles proviennent d’un dialogue entre Edward Saïd et Michel Rocard, il y a environ deux mois, à Paris, dans un hebdomadaire de gauche. La vérité de conviction, c’est Claude Cheysson, alors ministre des Affaires étrangères, répondant «rien» aux journalistes qui lui demandaient ce que la France entendait faire pour la Pologne au lendemain du coup de force de Jaruzelski. La vérité de responsabilité culmine dans la «raison d’Etat». Tout simplement. Mais, aujourd’hui parées d’une aura intellectuelle, elles vont ajouter au vocabulaire des journalistes en mal de définitions. Et puis, elles disparaîtront à la faveur d’un autre article de mode «linguistique». Ce phénomène est bien moins divertissant que l’évolution de l’argot adolescent (voir Brétecher...).

Amal NACCACHE
Voilà que ça les reprend. Le Hamas palestinien quémande une nouvelle résolution de l’ONU assimilant le sionisme au racisme. Comme si la première était dépourvue de toute malhonnêteté. Il est vrai que profanations et sacrilèges en série ne sont pas pour réduire la primarité des militants islamistes ni la démagogie de leurs chefs. Une primarité que partagent ceux qu’on...