Clinton promet de nouvelles actions spécifiques au P.-O. Palestiniens et israéliens se retrouvent à Tel-Aviv sous l'égide des ambassadeurs US et égyptien

L’immobilisme forcé dans lequel se trouve le processus de paix au Proche-Orient depuis mars dernier semble sur le point de prendre fin. Le président américain a parlé hier de «nouvelles actions spécifiques», alors qu’Israéliens et Palestiniens se rencontraient mercredi soir au domicile de l’ambassadeur égyptien à Tel-Aviv et qu’une autre réunion, de personnalités des deux camps cette fois, s’ouvrait à Athènes.
«Il est clair que nous allons avoir de nouvelles actions spécifiques», a dit M. Clinton lors d’une conférence de presse au sommet de l’OTAN à Madrid.
«Je pense qu’on peut le faire. C’est une question de volonté et de risque, de risque calculé», a-t-il ajouté.
M. Clinton a refusé de donner des précisions sur son plan. «Nous y travaillons», a-t-il dit, ajoutant: «Moins j’en dirai, plus nous aurons de chances de réussir».

Rencontre à Tel-Aviv

A Tel-Aviv entre-temps, une réunion groupait, à la résidence de l’ambassadeur égyptien Mohammed Bassiouny, le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï et le ministre palestinien de la Coopération internationale et du Plan Nabil Chaath, en présence de l’ambassadeur US en Israël Martin Indyk. Les participants ont examiné à cette occasion quatre «mesures de confiance» qui pourraient permettre d’engager ensuite des discussions politiques: la mise en service de l’aéroport palestinien dans la bande de Gaza, la mise en chantier d’un port à Gaza, le libre passage de Palestiniens entre la bande de Gaza et la Cisjordanie et la libération de Palestiniens détenus par Israël.
En cas d’accord sur ces mesures de confiance, les discussions pourraient alors s’engager sur les activités israéliennes de colonisation, dont les Palestiniens exigent toujours l’arrêt pour pouvoir reprendre les négociations de paix, selon ces responsables.
Selon la radio publique israélienne, le directeur général adjoint du ministère israélien des Affaires étrangères Eytan Ben-Tsur s’était déjà entretenu en cours de journée avec les ambassadeurs américain et égyptien.
Lors de cette rencontre, M. Bassiouny a manifesté un «optimisme prudent» quant aux chances de réussite de l’initiative égyptienne visant à relancer les négociations de paix, a ajouté la radio.
A Athènes par ailleurs, une rencontre de personnalités israéliennes et palestiniennes, qui doivent discuter pendant deux jours de l’avenir du processus de paix au Proche-Orient, s’est ouverte à l’initiative de la Grèce.
Cette réunion, gardée secrète jusqu’à l’arrivée à Athènes des participants, des universitaires, députés et personnalités (14 côté israélien et une dizaine côté palestinien), vise à «pousser en avant le processus de paix», a indiqué une source diplomatique palestinienne.
«C’est une conférence d’un bon niveau», a estimé pour sa part une autre source diplomatique. Cette source a indiqué que «la plupart des partis israéliens, à l’exception du Likoud», étaient représentés par des députés, dont trois du parti travailliste et deux de la formation du ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy, parmi lesquels le frère du ministre, Maxime Lévy.
Côté palestinien, la délégation comprend notamment Marwan Barghouti, chef du Fateh en Cisjordanie, Anis Qaq, directeur général du ministère de la Coopération, Kaddoura Farès, député du Fateh, et Maan Erakat, conseiller de Fayçal Husseini, le responsable palestinien chargé du dossier de Jérusalem.
Les discussions, au cours desquelles interviendront notamment jeudi et vendredi le secrétaire d’Etat grec aux Affaires étrangères Yannos Kranidiotis et le ministre Théodore Pangalos, se tiennent à huis clos, a indiqué une source grecque autorisée, qualifiant cette réunion de «politiquement importante».