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Actualités - CHRONOLOGIE

Intransigeance US et indifférence européenne Le rapprochement entre la France et l'OTAN est en panne (photo)

Triomphante sur tous les champs — politique, économique, social, technologique... —, l’Amérique est de plus en plus déterminée à faire cavalier seul sur la scène mondiale, ainsi que vient de le démontrer l’épilogue de l’ouverture à l’Est de l’OTAN .
«Clinton impose son critère d’élargissement à seulement trois pays de l’Est», Hongrie, République tchèque et Pologne, titrait mercredi le quotidien madrilène «El Pais». La Maison-Blanche n’avait pas pris de gants pour annoncer dès le 12 juin qu’elle soutiendrait seulement ces candidatures et qu’il n’y avait donc plus rien à discuter.
l CONSEQUENCE — mais ce n’est pas là l’unique raison: le rapprochement de la France vers l’OTAN, engagé fin 1995 sous l’impulsion du président Jacques Chirac, est en panne. Paris a manqué le rendez-vous du sommet de Madrid en se heurtant à l’intransigeance américaine et à l’indifférence européenne.
La France a décidé de rester hors de la structure militaire intégrée — quittée en 1966 par le général de Gaulle — en raison du refus des Etats-Unis d’abandonner un peu de leurs responsabilités aux Européens.
Lors du sommet de Madrid, qui devait initialement permettre le retour de la France dans la structure militaire intégrée, Jacques Chirac a reconnu que «dans l’état actuel des choses», les Etats-Unis avaient opposé une «fin de non-recevoir» aux conditions posées par Paris.
Pour Washington, la France a jusqu’à décembre pour décider de ses relations avec l’OTAN. Après, elle sera exclue des nouveaux commandements qui doivent être attribués prochainement, a estimé le secrétaire américain à la Défense William Cohen.
«Je ne vois pas ce que le mois de décembre aura de déterminant pour la France, qui soit de nature à modifier son jugement. C’est une affirmation dénuée de fondement», a rétorqué mercredi le président français.
l DES LA FIN du sommet de Madrid, le président Clinton et ses secrétaires d’Etat et de la Défense entament des tournées en Europe centrale et de l’est pour convaincre les pays recalés à Madrid que l’Alliance reste prête à les accueillir un jour.
M. Clinton, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright et le secrétaire à la Défense William Cohen doivent aussi visiter les trois heureux élus que l’OTAN a décidé mardi d’inviter à rejoindre ses rangs.
M. Cohen le premier a quitté Madrid dès mercredi pour Budapest, alors que le président et Mme Albright seront jeudi à Varsovie. Le secrétaire d’Etat ira ensuite le 13 à Prague pour une visite émouvante, puisque c’est le pays où elle est née et dont sa famille avait fui après la prise du pouvoir par les communistes.
Mais les principales étapes de ces tournées seront les pays candidats à l’adhésion auxquels l’OTAN a dit non mardi, à commencer par la Roumanie, où M. Clinton et Mme Albright passeront vendredi quelques heures.
l HEUREUX ELUS OU EXCLUS de la première vague de l’élargissement de l’OTAN, tous les pays de l’Est tournent désormais leurs regards vers l’Union européenne, qui risque bien de devoir compenser les espoirs déçus.
Neuf pays restent dans l’incertitude et ce n’est pas le conseil de partenariat euro-attantique (CPEA) inauguré mercredi, une sorte de salle d’attente avant l’adhésion, qui répondra à leur souci de combler un vide de sécurité.
Pour les Etats-Unis, la réponse et claire: c’est à l’Union européenne de panser les plaies des déçus — provisoires ou à plus long terme — en leur ouvrant ses portes, afin d’éviter le choc du «double non» (à leur candidature à l’OTAN et à l’UE).
«Il y a d’énormes pressions américaines pour que nous accueillions rapidement de nombreux pays», souligne le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères.
Du côté des candidats, on confirme que l’adhésion à l’Union européenne reste une priorité absolue, surtout pour les exclus de la première vague de l’élargissement de l’Alliance. (Reuter, AFP)
Triomphante sur tous les champs — politique, économique, social, technologique... —, l’Amérique est de plus en plus déterminée à faire cavalier seul sur la scène mondiale, ainsi que vient de le démontrer l’épilogue de l’ouverture à l’Est de l’OTAN .«Clinton impose son critère d’élargissement à seulement trois pays de l’Est», Hongrie, République tchèque...