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Actualités - REPORTAGE

L'Amérique et la cigarette : le temps du désamour a sonné

WASHINGTON-Irène Mosalli

«Cigarettes, whisky et petites pépées», reste la devise des Libanais qui n’en démordent pas de la première pratique, malgré tous les maux qu’on ne cesse de lui découvrir... Alors qu’aux Etats-Unis, on a démystifié la séduction, le romantisme d’un regard, embué de fumée blanche, par une guerre à outrance à la cigarette qui n’a plus de droit de cité dans les lieux publics ou au travail.
La sonnette d’alarme n’en finit pas de retentir, à coups de statistiques, fruit de recherches sans répit. Il est ainsi prouvé que les maladies causées par le tabac viennent en tête de celles que l’on peut prévenir.
Selon une étude effectuée par le gouvernement U.S., 50 millions d’Américains ont arrêté de fumer durant les trente dernières années. Un nombre égal de fumeurs essaye d’en faire autant, surtout qu’étant indésirables partout, (sauf chez eux à la maison, et encore car les enfants les rappellent souvent à l’ordre), ils ne peuvent plus tirer quelques bouffées que dans la rue, en plein soleil ou en plein froid.
En fait, les repentis ne sont pas complètement insensibles aux mises en garde lancées quotidiennement dans la presse écrite, sur les ondes et sur le petit écran. Pour preuve, on estime à 500 millions la somme qu’ils dépensent par eux en substituts à la nicotine: en timbres et chewing -gums.
L’industrie du tabac soutient mordicus pour sa part que la cigarette ne crée aucune accoutumance. Ce que dément aussi formellement la faculté. Aujourd’hui, on en sait beaucoup plus sur les effets néfastes de la nicotine car les hommes de sciences se sont concentrés, durant ces dernières années, sur les réactions qu’elle provoque au niveau du cerveau. Ils sont ainsi arrivés à expliquer la nécessité qu’éprouvent les fumeurs d’allumer constamment des cigarettes. Chacun de ces gestes stimule l’un des centres du cerveau (celui des émotions), baptisé «Le centre de récompense». La nicotine provoque la sécrétion de deux substances: la dopamine qui, à son tour, renvoie un message de «satisfaction» au cerveau et la norepinephrine qui accroît l’énergie. Le tout procurant un sentiment de bien-être si éphémère que l’on se dépêche de reprendre un dose d’«irréalité», puisant sans cesse dans sa boîte de «blondes» ou de «brunes».
Un mécanisme, qui n’est pas, comme on pourrait le croire, irréversible... C’est ce que responsables, médecins et sociétés d’assurances tentent d’expliquer dans les campagnes menées, quotidiennement tous azimuts. A noter que les compagnies d’assurances font payer plus cher aux fumeurs le droit aux soins médicaux. On estime aussi en danger les «Second Hand Smokers» qui honnissent la cigarette mais sont dans l’obligation de graviter autour de ceux qui sont des «cheminées humaines».
La punition suprême est administrée dans les restaurants où cette espèce, que l’on voudrait en voie de disparition, est reléguée près des cuisines ou au fond des salles, avec une vue bouchée.
Sans compter les statistiques-catastrophes régulièrement effectuées. Pour exemple:
— Chaque année, 420.000 personnes meurent aux Etats-Unis, des suites de maladies provoquées par la cigarette.
— En 1991, 32 millions fumeurs ont été obligés de consulter un médecin.
— L’usage de la cigarette fait baisser de 47 millions de dollars par an la productivité du pays.
— En 1991, treize millions de personnes ont dû s’arrêter de fumer, sur avis du médecin.
Dans l’espoir, que cela vous dégoûtera de griller une sèche...
WASHINGTON-Irène Mosalli«Cigarettes, whisky et petites pépées», reste la devise des Libanais qui n’en démordent pas de la première pratique, malgré tous les maux qu’on ne cesse de lui découvrir... Alors qu’aux Etats-Unis, on a démystifié la séduction, le romantisme d’un regard, embué de fumée blanche, par une guerre à outrance à la cigarette qui n’a plus de...