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Actualités - ANALYSE

Spéculations renouvelées sur le sort du cabinet

Le réflexe est devenu traditionnel: chaque fois qu’il y a un débat de politique générale une forte agitation compétitive s’empare de l’aquarium politique car on se remet automatiquement à parler de changement ou à tout le moins de remaniement ministériel.
Surtout si, comme c’est le cas à présent, il y a de l’eau dans le gaz au sein même du gouvernement où, sans aller jusqu’à la fronde, des ministres se démarquent de plus en plus des positions de leur chef...
Les spéculations sur le sort du Cabinet battent dès lors leur plein dans les salons politiques où, vertueusement, d’innombrables ministrables soutiennent qu’il est urgent de changer d’équipe pour mettre en place une formation capable de faire face à la crise socio-économique et de consolider en même temps la situation politique interne par une ouverture de dialogue avec toutes les parties...
Des sources qui se disent informées croient savoir pour leur part que la question ministérielle a été effectivement discutée lors des derniers entretiens Assad-Hraoui «bien que Damas sache que certains pôles libanais ne sont pas du tout d’avis qu’on en parle pour le moment». Ces sources ajoutent que «le président Elias Hraoui n’est pas du tout satisfait des prestations du gouvernement en général et du président Rafic Hariri en particulier. Le chef de l’Etat souhaite en conséquence un remaniement assez important pour rétablir la confiance populaire. La président du Conseil pour sa part n’envisage pour regagner la sympathie de l’opinion que de larguer un ou deux ministres au plus tout en procédant à des permutations de portefeuilles, comme on fait tourner les tables... De ce projet, ajoutent ces sources informées, M. Hariri s’en était ouvert au président Nabih Berry avant même de visiter le Maroc. Il avait souligné qu’à sa connaissance le président Hraoui serait favorable à un tel changement de décor au sein de l’Exécutif. Le président de la Chambre quant à lui, affirment les mêmes personnalités, n’a pas fait d’objections mais s’est contenté de rappeler qu’il faut d’abord voir si les décideurs sont d’accord».
Mais bien entendu M. Berry «qui n’a jamais avalé le parachutage de M. Bassem el Sabeh, a tout de suite fait savoir qu’en cas de modification du paysage gouvernemental, il veut «récupérer» pour un des siens le portefeuille de l’Information. Mais M. Hariri lui a remontré que le remaniement n’affecterait pas ce département et comme le leader d’«Amal» insistait, on en est resté là. Le président du Conseil a en effet réalisé qu’on n’en finirait pas avec les revendications des uns et des autres si on devait remanier, décidant dès lors de geler le projet tout en laissant doucement des tractations préparatoires se dérouler dans les coulisses...».
De son côté un leader parlementaire pro-syrien affirme que «Damas n’est pas du tout contre un remaniement élargi qui éliminerait non moins de onze ministres et ferait appel à autant de nouveaux. Le couperet frapperait des responsables considérés jusque-là comme inamovibles et provoquerait un très fort choc d’opinion favorable au pouvoir. Cependant à dire vrai, souligne cette personnalité, il est convenu que le timing doit être bien choisi, que tout doit être très bien préparé par des contacts préliminaires et dès lors ce n’est pas avant quelque temps que la bombe éclatera...».
Pour leur part les haririens répètent que le dossier n’est pas vraiment ouvert et que tout ce que l’on entend n’est que pieux souhaits de ministrables, ajoutant que ni leur chef ni M. Nabih Berry ne sont pour le remaniement.
Mais on ne voit pas trop quelle autre issue qu’un remaniement pourrait avoir la crise qui secoue actuellement l’Exécutif: un ministre influent aurait ainsi, indiquent des sources fiables, informé le président de la République qu’il compte bouder les réunions du Conseil des ministres tant que le président Hariri n’a pas renoncé à ses positions concernant la Cité sportive, le commandement de la gendarmerie et la présidence du Conseil supérieur de la magistrature. Ce ministre, ajoutent les mêmes sources, se dit prêt à rejoindre les rangs les plus radicaux de l’opposition, sans quitter le gouvernement pour tenter de le torpiller de l’intérieur de telle manière que M. Hariri ne pourrait plus être rappelé aux commandes...
Chacun, comme on dit, a le droit de rêver...
Ph. A-A.
Le réflexe est devenu traditionnel: chaque fois qu’il y a un débat de politique générale une forte agitation compétitive s’empare de l’aquarium politique car on se remet automatiquement à parler de changement ou à tout le moins de remaniement ministériel.Surtout si, comme c’est le cas à présent, il y a de l’eau dans le gaz au sein même du gouvernement où, sans...