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Actualités - CHRONOLOGIE

L'île est divisée depuis 23 ans Coup d'envoi, aujourd'hui, des négociations sur la réunification de Chypre (photo)

Des négociations au plus haut niveau sur la réunification de Chypre s’ouvrent aujourd’hui à 150 km au nord de New York à l’initiative du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, qui espère mettre fin à 23 ans de division de l’île. Le président de la République de Chypre Glafcos Cléridès et le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash, qui ne se sont pas rencontrés depuis 1994, discuteront du 9 au 13 juillet à Troutbeck, dans une propriété à l’écart de la presse, seulement accompagnés de deux collaborateurs et sous la direction du représentant spécial de l’ONU Diego Cordovez.
Chypre est divisée depuis l’intervention de l’armée turque qui occupe le tiers nord de l’île depuis juillet 1974, à la suite du coup d’Etat à Nicosie inspiré par les colonels alors au pouvoir à Athènes.
La situation à Chypre a fait l’objet d’innombrables documents et initiatives de l’ONU depuis 1974 et les diplomates à New York ne s’attendaient pas à une percée diplomatique cette semaine. Le seul point d’accord pourrait concerner une nouvelle réunion à Genève d’ici deux à trois semaines, estimait-on de sources diplomatiques.
Le porte-parole de l’ONU, Fred Eckhard, a cependant souligné les efforts de M. Annan pour régler les situations de conflit, «y compris dans des secteurs où il n’est pas évident que des progrès soient possibles, par exemple au Timor oriental, au Sahara occidental ou à Chypre».
Le représentant de l’ONU à Chypre, Gustav Feissel, a pour sa part estimé qu’on «assistait à la dernière étape du problème». «Il est important qu’une solution soit déjà en place» avant l’amorce début 1998 des négociations sur l’adhésion de Chypre à l’Union européenne, a-t-il dit.
En outre, l’achat par le gouvernement chypriote de missiles russes livrables en mai 1998 a également incité Washington à agir pour empêcher un conflit susceptible d’opposer ses alliés turc et grec.
«Nous n’allons pas à ces pourparlers pour échouer mais pour trouver une solution au problème chypriote», a déclaré avant son départ pour New York M. Cléridès, cité par l’agence chypriote CNA.
M. Cléridès a estimé que «si une solution n’était pas trouvée du fait de l’intransigeance de la partie turque», celle-ci devrait «en assumer la responsabilité et des pressions devraient être exercées par l’ONU sur Ankara», selon CNA.
De leur côté, le président turc Suleyman Demirel, le vice-premier ministre turc Bulent Ecevit et le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash ont affirmé que si Chypre adhérait à l’Union européenne avant la solution du problème chypriote, la seule réponse possible serait l’intégration totale du nord de Chypre à la Turquie.
M. Denktash a cependant déclaré à Ankara qu’il se rendrait à New York avec «de bonnes intentions».
L’ONU avait de nouveau proposé aux deux parties, en 1992, la réunification de l’île au sein d’un seul Etat fédéral bizonal et bicommunautaire, suggérant de réduire la zone chypriote-turque de 37% à 28% afin de rapatrier la moitié des 200.000 Chypriotes-grecs refoulés du nord.
Ces projets sont restés sans suite en raison de l’affirmation répétée de M. Denktash de la souveraineté de la «République turque du nord de Chypre», proclamée en 1983 et reconnue uniquement par Ankara, et du nécessaire maintien de la présence militaire turque. Les Chypriotes-grecs souhaitent, pour leur part, une démilitarisation totale de l’île. (AFP)
Des négociations au plus haut niveau sur la réunification de Chypre s’ouvrent aujourd’hui à 150 km au nord de New York à l’initiative du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, qui espère mettre fin à 23 ans de division de l’île. Le président de la République de Chypre Glafcos Cléridès et le dirigeant chypriote-turc Rauf Denktash, qui ne se sont pas rencontrés...