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Actualités - CHRONOLOGIE

Le conseiller de Netanyahu , un tueur de palestiniens

Une association israélienne des droits de l’homme a dénoncé hier la nomination, comme conseiller auprès du premier ministre Benjamin Netanyahu, d’un ex-agent du Shin Beth qui avait écrasé à coups de pierre les crânes de deux Palestiniens détenus.
Ehud Yatom, 49 ans, qui a quitté l’an dernier le Shin Beth (service intérieur de sécurité) après 25 ans de carrière, vient d’être nommé assistant spécial du Conseiller du premier ministre pour la lutte antiterroriste, Meïr Dagan.
«C’est une honte nationale que de placer la responsabilité d’affaires publiques sensibles dans les mains d’un individu qui a justifié des crimes prémédités en les présentant dans le cadre d’une lutte antiterroriste, qui a perpétré ces crimes prémédités et qui en est fier», a estimé dans un communiqué l’association de défense des droits de l’homme, Betselem.
L’association demande l’annulation immédiate de la nomination de M. Yatom et son jugement conformément à la Convention des Nations Unies contre la torture.
Le bureau de M. Netanyahu s’est refusé à toute réaction. «Pas de commentaire», a déclaré un porte-parole.
En juillet 1996, au moment où il quittait Shin Beth, M. Yatom avait reconnu avoir achevé, douze ans auparavant, deux Palestiniens blessés, capturés après qu’ils eurent détourné un bus israélien.
«J’ai écrasé leurs crânes avec une grosse pierre. Cela n’a pas été trop difficile, car ils étaient presque mourants», a-t-il affirmé dans une interview au quotidien «Yediot Aharonot».
Il n’a pas exprimé le moindre regret, mais souligné qu’il avait agi sur ordre du chef du Shin Beth de l’époque, Avraham Shalom.
Le bus parti de Tel-Aviv avait été détourné vers la bande de Gaza occupée par quatre Palestiniens équipés d’armes blanches, le 12 avril 1984. Lors de l’assaut donné par l’armée près de la frontière égyptienne, deux furent tués sur-le-champ et deux autres capturés. Une soldate israélienne, passagère du bus, fut tuée par erreur par les militaire lors de l’assaut.
Les deux Palestiniens capturés, Soubhi et Majdi Abou Jamea, furent violemment passés à tabac par le commando puis embarqués, par des agents du Shin Beth, sous les yeux de journalistes qui ont photographié la scène.
La censure militaire israélienne avait en vain tenté d’interdire la publication des photos des deux Palestiniens vivants.
Le scandale affecta le Shin Beth mais en fin de compte, les onze agents impliqués bénéficièrent d’une amnistie totale par la grâce du président de l’Etat à l’époque, Haïm Herzog.
Certains avaient pour avocat M. Yaakov Neeman, qui vient d’être nommé ministre des Finances par M. Netanyahu, alors que le chef du commando qui donna l’assaut au bus était M. Yitzhak Mordehaï, actuel ministre de la Défense.
Le Shin Beth avait d’ailleurs, à l’époque, tenté de faire porter la responsabilité des meurtres sur M. Mordehaï, qui fut accusé de comportement indigne d’un officier.
Le seul regret exposé par M. Yatom — frère de l’actuel chef du Mossad Danny Yatom — dans son interview au «Yédiot Aharonot» était que «toute l’opération ait été couverte par les médias». (AFP).

Une association israélienne des droits de l’homme a dénoncé hier la nomination, comme conseiller auprès du premier ministre Benjamin Netanyahu, d’un ex-agent du Shin Beth qui avait écrasé à coups de pierre les crânes de deux Palestiniens détenus.Ehud Yatom, 49 ans, qui a quitté l’an dernier le Shin Beth (service intérieur de sécurité) après 25 ans de carrière,...