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Actualités - CHRONOLOGIE

Intolérance et pauvreté


L’une des caractéristiques du monde contemporain est malheureusement illustrée par les vastes mouvements de personnes contraintes à l’exil. Jamais encore, le problème des réfugiés n’avait tant préoccupé les Nations Unies.
L’ancien secrétaire général des Nations Unies. M. Boutros Boutros Ghali, en parlant des réfugiés dans le Monde en 1995 avait eu des propos très significatifs (x). Il avait dit: «La situation des réfugiés dans le monde est la meilleure mesure que l’on puisse trouver de la santé de notre société mondiale; rien ne peut symboliser davantage les problèmes immenses que rencontrent les Nations Unies dans les efforts qu’elles déploient pour promouvoir la paix, la prospérité partagée et le respect mutuel.»
M.B.B. Ghali estimait que la situation des réfugiés dans le monde était tragique mais pas sans espoir. Tragique tout d’abord car la disparition de l’ancien ordre mondial a entraîné d’importantes tensions communautaires dont des conflits internes déchirant des pays et des communautés. En réalité le flux de réfugiés est le résultat de l’échec à régler des conflits dont les causes sont l’intolérance et la pauvreté.
Il faut reconnaître que les Nations Unies ont eu du mal, au départ, à faire appliquer — dans l’atmosphère de l’après-guerre froide — des programmes d’action efficaces face aux déplacements massifs de populations. Leur politique avait été contestée et tout effort risquait de compromettre l’élaboration d’une politique d’assistance parce qu’il ne fallait pas confondre aide humanitaire, exploitation et force militaire ou ingérence politique. Presque tous les événements au Rwanda, en Somalie, Bosnie-Herzégovine, Irak, ou Koweit... aujourd’hui le Congo (ex-Zaïre) ont suscité de vives polémique dans les milieux diplomatiques car les dirigeants se posaient la question de savoir quel est effectivement le rôle et la finalité de telle ou telle action humanitaire.
De toute évidence, l’action de l’ONU est omniprésente. Elle prend dans certains cas les devants pour éviter tout phénomène migratoire et, à côté d’autres instances internationales telles l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’OTAN, la Banque Mondiale, l’Organisation de l’unité africaine, elle s’efforce de se doter de partenaires pour résoudre des problèmes transnationaux. Quant au HCR, l’une de ses préoccupations est d’assurer à tous les êtres humains de la planète, la sécurité et la liberté. La sécurité pour anéantir toutes crainte d’un conflit armé. La liberté pour permettre à ces personnes de participer au gouvernement de leur pays en toute sérénité.
Pendant longtemps, le HCR s’est concentré sur le pays d’asile dans lequel étaient attendus les réfugiés. Dès leur arrivée, protection et assistance leur étaient assurées. Ensuite, avec l’évolution de l’ordre politique et économique mondiale, le HCR a suivi une approche nouvelle dynamique et préventive.
Il s’agissait, en fait, précisera le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Dadako Ogata «d’assurer la recherche de solutions aux problèmes des réfugiés sur le lieu vers lequel les diriger: devraient-ils rentrer dans leur pays, s’intégrer à la société dans laquelle ils avaient trouvé asile ou partir pour un pays tiers et s’y installer?»
Si la quête de solutions au problème des réfugiés demande un engagement profond des Etats et des organisations internationales, elle exige surtout une écoute des personnes concernées et touchées par la crise.
Le HCR fournit une protection et une assistance à «27,4 millions de personnes dans le monde entier, sur lesquelles 14,5 millions sont des réfugiés». Le HCR est régi par une structure et des accords qui établissent les statuts pour les réfugiés. La convention de Genève en 1951 et le protocole de 1967 assurent la protection internationale et gèrent les migrations. Le Liban pour des raisons politiques (probablement liées à la question palestinienne) n’a pas adhéré à ces accords, ce qui n’empêche pas l’efficacité des organismes spécialisés pour les réfugiés installés ici, sans oublier les migrants, selon une approche novatrice.


Raji Gabriel

(x) Les réfugiés dans le monde — H.C.R. La Découverte — 1995.
L’une des caractéristiques du monde contemporain est malheureusement illustrée par les vastes mouvements de personnes contraintes à l’exil. Jamais encore, le problème des réfugiés n’avait tant préoccupé les Nations Unies.L’ancien secrétaire général des Nations Unies. M. Boutros Boutros Ghali, en parlant des réfugiés dans le Monde en 1995 avait eu des propos très...