L’Autorité nationale palestinienne et les dirigeants municipaux ont accusé Israël d’être responsable de ce nouveau forfait, découvert dans une école de jeunes filles peu après que des soldats israéliens y eurent effectué un raid.
Pourtant, la situation est restée calme hier dans les rues de Hébron, pour la première fois en dix jours, après une nette baisse de l’intensité des manifestations depuis vendredi.
Les journalistes qui ont visité l’école Al Yakoubia hier ont pu voir des chaises et des tables brisées, des murs souillés de peinture et les exemplaires du Coran déchirés et maculés. La directrice de l’école, Mme Harifa Aybedou, a expliqué que la profanation, qu’elle a découverte samedi, ne pouvait être que le fait de soldats, qui sont venus vendredi dans l’école, ou de colons juifs de la ville.
«J’y suis allée samedi et j’ai retrouvé cinq copies du Coran déchirées et couvertes de peinture», a-t-elle dit. «J’ai été tellement choquée que sur le moment, je n’ai rien dit à personne» a ajouté Mme Aybedou.
Un porte-parole du président Yasser Arafat, M. Nabil Abou Roudeina, a fait porter l’entière responsabilité de l’incident sur le gouvernement israélien de M. Benjamin Netanyahu. «C’est une poursuite des provocations israéliennes, qui semblent constituer maintenant la politique officielle d’Israël qui vise à détruire le processus de paix», a déclaré M. Abou Roudeina à Ramallah.
«Nous tenons le gouvernement israélien pour responsable de toutes les provocations et tous les crimes qui sont perpétrés sous les yeux de ses soldats», a ajouté le porte-parole.
Le maire de Hébron, M. Moustapha Natché, a également accusé les Israéliens. «Seuls les militaires et des colons, protégés par les soldats, ont pu pénétrer dans l’école» qui est fermée pour la période des vacances d’été, a-t-il dit.
Démenti de l’armée
L’armée israélienne a cependant démenti catégoriquement que des militaires aient déchiré des exemplaires du Coran. «Après une enquête minutieuse, nous sommes arrivés à la conclusion qu’aucun soldat n’a pénétré dans la salle où se trouvaient les exemplaires du Coran et que cette salle était fermée à clé», a déclaré le lieutenant Peter Lerner, porte-parole de l’administration militaire.
Auparavant, un porte-parole de l’armée israélienne avait confirmé que des soldats s’étaient introduits dans l’établissement, situé tout près du secteur où des affrontements quotidiens opposent manifestants palestiniens aux soldats israéliens depuis plus de trois semaines. Selon des témoins, des cocktails Molotov ont été jetés la semaine dernière sur des militaires depuis les fenêtres de l’école.
Une vive tension règne à Hébron, après la découverte il y a huit jours de tracts, apposés sur des magasins par des extrémistes juifs, qui assimilaient le prophète Mahomet à un porc. Ce sacrilège a déclenché l’indignation des Palestiniens et de l’ensemble du monde musulman.
Samedi, des colons juifs, protégés par des soldats, ont scandé le slogan «Le prophète Mahomet est un porc», dans les rues de la ville.
Trois semaines d’affrontements quasi quotidiens entre Palestiniens et militaires ont fait près de 240 blessés dans les rangs des manifestants à Hébron, sur la ligne de démarcation entre les quartiers autonomes et les quartiers encore sous occupation directe. Dix-huit soldats israéliens ont aussi été blessés, dont un grièvement, durant ces affrontements.
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