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Actualités - ANALYSE

Le gouvernement appréhende le débat de lundi place de l'étoile

Finalement le président Rafic Hariri renonce au séjour de repos qu’il voulait effectuer jusqu’à mercredi prochain dans le Midi de la France après son voyage au Maroc et retourne directement à Beyrouth. Lundi dernier le chef du gouvernement avait appelé le président Nabhi Berry pour lui signifier qu’il ne pourrait assister au débat de politique général prévu lundi 7 Place de l’Etoile. M. Berry lui avait alors lancé: «Vous y échappez cette fois... Mais vous allez tôt ou tard nous revenir...» Après quoi il avait pris contact avec les députés pour les informer et leur rappeler que s’ils préféraient dans ces conditions reporter le débat, ils devaient préparer une motion à cet effet.
Mais le programme se rétablit tel qu’il était avec le retour de M. Hariri, motivé par les signaux d’alarme que lui ont adressé certains de ses lieutenants: «votre absence, lui ont-ils dit, est interprétée comme une dérobade face à l’agitation que provoque Toufayli». Le président du Conseil a donc voulu couper court aux reproches de fuite en avant.
Mais quand on est au pouvoir, quoi qu’on fasse on n’échappe pas aux critiques. Ainsi au sujet de son acte de présence, un «ministre-contempteur» trouve que «M. Hariri n’a aucun mérite: il sait mieux que personne que les décideurs prohibent tout trouble sérieux au Liban qui est leur chasse gardée, surtout dans la région frontalière de la Békaa. C’est bien pour rappeler à toutes les parties que cette zone qu’ils contrôlent directement doit rester calme, qu’ils ont veillé à ce que l’émir Abdallah d’Arabie Séoudite se rende par la route même de Damas à Beyrouth et soit piloté, à partir de Jdeydet Yabous, par M. Rafic Hariri en personne, au volant de sa limousine... Dans le même sens, le général Ghazi Kanaan, qui avait vu les présidents Elias Hraoui et Nabih Berry pour rappeler que l’heure n’est pas aux querelles internes, (cette fois le trochon brûle entre Baabda et Koraytem au sujet du commandement de la gendarmerie et du CSM) est entré en contact avec M. Hariri, semble-t-il pour souhaiter son retour, la situation pouvant exiger une réunion du Conseil des ministres bien qu’elle soit maintenant sous contrôle. De plus, poursuit cette personnalité, M. Hariri a recueilli les indications précises des cadres sécuritaires qui ces derniers temps ont approché cheikh Soubhi Toufayli pour lui rappeler, avec précision, les règles qu’avec ses partisans il devra strictement suivre lors de la manifestation du 4 à Baalbeck et dans toute autre agglomération de la Békaa comme au sud ou dans la banlieue-sud de Beyrouth. Toufayli a été mis en garde contre une éventuelle infiltration de son mouvement par des provocateurs et il a accepté sans discuter les conditions posées par les responsables sécuritaires. M. Hariri est donc rassuré... et nous nous demandons avec curiosité si, comme il l’a lancé devant nous en Conseil des ministres, il se rendra lui-même dans la Békaa le 4 pour suivre de près le déroulement de la journée...».
«Toujours est-il que si le cas Toufayli, grâce aux décideurs, semble sous contrôle, le président du Conseil pourrait souhaiter que l’instabilité potentielle ne prenne pas la forme d’un débat houleux au Parlement et il n’est pas exclu qu’il cherche à faire renvoyer la séance de lundi à une date où les remous actuels se seraient apaisés».
De fait d’autres sources indiquent que dès son arrivée M. Hariri va s’entretenir de la séance de lundi avec M. Berry «et s’il ne peut la faire reporter, voir comment on peut limiter les dégâts et éviter que les députés ne «massacrent» pas trop le gouvernement... Le principal écueil, concluent ces sources, est qu’il faudra expliquer comment on a pu mettre à l’écart Elias Abou Rizk, et même l’incarcérer alors qu’on n’a pas du tout inquiété Toufayli qui appelle à une révolution...».

Ph. A-A.
Finalement le président Rafic Hariri renonce au séjour de repos qu’il voulait effectuer jusqu’à mercredi prochain dans le Midi de la France après son voyage au Maroc et retourne directement à Beyrouth. Lundi dernier le chef du gouvernement avait appelé le président Nabhi Berry pour lui signifier qu’il ne pourrait assister au débat de politique général prévu lundi 7...