Dans une interview accordée à l’hebdomadaire «Magazine» paraissant aujourd’hui, l’ancien chef de l’Etat reconnaît toutefois ne pas s’attendre à «des résultats immédiats», «l’Administration américaine étant une machine lourde et difficile à manier». Mais selon le président Gemayel, «le fait d’avoir été invité par cette haute instance américaine à témoigner pour le Liban souverain, indépendant et libre, (...) est un constat d’échec du discours officiel libanais qui prétend que «tout va très bien... madame la marquise»».
Interrogé sur le rapport de l’entretien entre l’ancien ministre des Affaires étrangères Elie Salem, et l’ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth en 1988, John Kelly, le président Gemayel a souhaité que ce dernier «fasse la lumière sur toute cette période. Elle mettrait à nu beaucoup d’acteurs à l’apparence irréprochable et révélerait combien mon combat était dur et ingrat (...)».
D’autre part, concernant la politique syrienne au Liban, l’ancien chef de l’Etat a déclaré: «Damas se cachait, et se cache toujours, derrière des Libanais qu’elle «intimide» pour arriver à ses fins». Tout en soulignant la nécessité de coordonner avec Damas «la stratégie moyen-orientale», M. Gemayel a néanmoins critiqué «le comportement syrien chez nous (...). L’Exhortation apostolique (...) n’a-t-elle pas montré d’ailleurs du doigt le rôle négatif que joue la Syrie au Liban?» s’est-il demandé.
En réponse à une question concernant ses rapports avec le général Michel Aoun et le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, le président Gemayel a déclaré: «La coalition n’a jamais été plus forte et plus soudée. Des réunions se tiennent régulièrement entre les ténors à Paris et leurs représentants au Liban. (...) D’ailleurs Aoun et Chamoun m’ont téléphoné pour exprimer, avec enthousiasme leur solidarité avec mon message», a-t-il dit avant de poursuivre: «Mais sur le terrain, l’Etat et son protecteur syrien ne lésinent pas sur les moyens pour mettre au pas le peuple. Leur arsenal est très bien achalandé: la terreur, l’argent corrupteur, le musellement de l’audiovisuel et le matraquage médiatique. Le tout entériné et avalisé pragmatiquement et machiavéliquement, tout au moins jusqu’à nouvel ordre, par les puissances régionales et internationales concernées», a conclu le président Gemayel.
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