Un ouvrage de May Davie Beyrouth et ses faubourgs, une intégration inachevée

May Davie, historienne, professeur à l’Institut d’urbanisme de l’ALBA, dont l’ouvrage vient de paraître dans les Cahiers du Centre d’études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain (CERMOC), offre une synthèse originale de l’historique de la ville de Beyrouth. La grande richesse des sources et les approches multiples utilisées ont permis de tenter une vision globale qui s’inscrit dans la longue durée.
«Beyrouth et ses faubourgs, une intégration inachevée (1840-1940») retrace en effet les trois phases urbaines que la ville a traversées entre 1840 et 1940, passant successivement en revue les évolutions matérielles opérées tant en son centre qu’à sa périphérie et les changements politiques et socio-économiques qui les ont engendrées.
On assiste à des mouvements de population, à des transformations profondes des quartiers centraux et à des extensions spatiales dans les faubourgs. Chemin faisant, Beyrouth passe d’une ville de type arabe à une ville bourgeoise de la Méditerranée puis à une ville d’aspect colonial: une sorte de tableau en trois actes qui analyse aussi le passage du système communautaire ottoman au système confessionnel libanais, tout en insistant sur les ruptures institutionnelles enclenchées par le Mandat français.
Les évolutions opérées pendant un siècle ont laissé des traces qui perdurent et qui expliquent sans doute les logiques de déstructuration politique, sociale et spatiale observées aujourd’hui.