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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Il a accusé l'éat de toutes sortes d'interventions pour le faire battre Daher : les élections de dimanche, une tragédie de la démocratie (photo)

L’ancien député maronite du Akkar Mikhaël Daher, battu dimanche dernier face à son rival Fawzi Hobeiche lors des élections législatives partielles au Liban-Nord, a qualifié hier ce scrutin de «tragédie de la démocratie», accusant l’Etat de s’être ingéré de manière flagrante et massive pour le faire battre.
M. Daher s’exprimait au cours d’une conférence de presse au siège du syndicat de la presse.
«Il est du droit de l’opinion publique libanaise et étrangère de savoir ce qui s’est réellement passé lors des élections partielles du Liban-Nord et de s’informer des interventions de toutes sortes qui ont précédé ou accompagné ce scrutin, qu’elles soient politiques ou financières, et qui ont abouti à des résultats falsifiés», a commencé par dire M. Daher.
«Les préparatifs de la campagne menée contre moi ont commencé dès l’annonce du verdict du Conseil constitutionnel», qui avait invalidé le mandat de son rival, a affirmé l’ancien député.
Ce verdict, a-t-il souligné, était en effet «de nature politique, parce qu’il prenait en compte des abus et des agissements de la part de services (de sécurité) influents sur le terrain et considérés comme intouchables».
«Je savais par avance que j’allais devoir faire face à une guerre féroce proclamée contre moi par tous les pouvoirs et que tous les moyens seraient utilisés pour m’empêcher de remporter la victoire à n’importe quel prix», a poursuivi M. Daher.
Il fallait aussi, selon lui, «ne pas permettre au Conseil constitutionnel, qui avait eu le courage d’invalider (des mandats) obtenus au cours des pires élections de l’histoire du Liban, selon les propres termes des présidents Omar Karamé et Sélim Hoss, de pouvoir montrer qu’il avait eu raison».
«Après le verdict, ce fut un grand branle-bas de combat. Tous les chefs, les députés, les anciens candidats et les candidats potentiels, les présidents de partis et de groupes, les notables, tout le monde fut convoqué et on enjoignit à chacun d’entre eux, allié ou adversaire, de se joindre à la campagne destinée à me faire chuter et à désapprouver le Conseil constitutionnel», a dit M. Daher.
«Tous se regroupèrent dans la même tranchée pour ululer en faveur du candidat du pouvoir, en faisant mine d’oublier leurs inimitiés et aussi, pour certains d’entre eux, l’alliance qu’ils avaient contractée avec moi et pour laquelle nous avions prêté serment», a-t-il souligné.
En outre, a ajouté M. Daher, «on chercha à nourrir des illusions chez certains candidats sunnites (un siège sunnite était à pourvoir également au Akkar) en annonçant à chacun d’entre eux séparément qu’il serait le candidat heureux s’il associait son nom à mon rival, de sorte que les nantis parmi eux se mirent à jeter des millions de dollars sans savoir que, ce faisant, ils finançaient la campagne du candidat maronite qui devait réussir à tout prix».
«Sans parler, bien entendu, des prétendus alliés du candidat en question, qui déboursèrent également des millions et mobilisèrent des villes et des villages entiers par le biais de leurs hommes de main», a-t-il encore dit.
M. Daher a indiqué aussi qu’il n’oubliait pas «le soutien accordé par les autorités au candidat rival par des moyens allant de menaces voilées à l’intention des grands électeurs et des fonctionnaires, jusqu’aux ingérences flagrantes et intempestives de certains ministres qui ont mis à profit leur influence pour me combattre par tous les moyens».
L’ancien député a également mis en cause «la partialité des médias audiovisuels», affirmant qu’il avait été «interdit d’antenne» sur la plupart des chaînes de télévision, «en violation» de la loi sur l’audiovisuel.

Le rôle des
abstentionnistes

M. Daher s’en est pris par ailleurs aux abstentionnistes qui, a-t-il dit, du fait de l’importance de leur nombre, ont «annihilé les résultats de la visite du pape» en ne participant pas au scrutin. «Comme si le million de Libanais qui l’avait accueilli n’a rien appris de son message et s’est contenté des aspects folkloriques» de la visite, a-t-il indiqué.
Il a en revanche félicité «les 43.000 électeurs qui ont défié toutes les pressions, les humiliations et l’oppression» en votant pour lui. Selon lui, ces 43.000 électeurs «se sont courageusement et clairement placés aux côtés du mouvement politique qui réclame la rectification des erreurs du pouvoir et du gouvernement».
«Ces élections, contrairement à ce qu’en ont dit les autorités et en particulier le ministre de l’Intérieur, étaient une tragédie de la démocratie, dans laquelle tout le monde, les alliés comme les adversaires, se sont pliés à des directives habillées de toutes sortes de menaces», a estimé M. Daher, soulignant que les élections «ne sont pas une simple addition ou soustraction de voix, mais un climat qui ne se mesure qu’au degré de liberté qui le caractérise et à la capacité du citoyen d’exprimer sa volonté en toute souveraineté et indépendance».
«Il est essentiel que l’Etat ne se prenne pas à croire qu’il a vaincu le Conseil constitutionnel. Au contraire, c’est le Conseil qui a semé la panique chez les autorités en dévoilant leurs agissements, de sorte qu’elles ont été amenées à mobiliser tous leurs effectifs et à regrouper par les méthodes qu’on leur connaît tous les pôles d’influences politiques afin de démontrer que le Conseil avait tort et que le scrutin précédent s’était déroulé sainement», a-t-il souligné.
Il a conclu en notant que le mouvement politique auquel appartiennent ses 43.000 électeurs était celui qui considère que «le député imposé par les autorités ne saurait être que la voix de son maître et que le véritable représentant du peuple est celui que le peuple choisit en toute volonté».
L’ancien député maronite du Akkar Mikhaël Daher, battu dimanche dernier face à son rival Fawzi Hobeiche lors des élections législatives partielles au Liban-Nord, a qualifié hier ce scrutin de «tragédie de la démocratie», accusant l’Etat de s’être ingéré de manière flagrante et massive pour le faire battre.M. Daher s’exprimait au cours d’une conférence de...