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Actualités - ANALYSE

FINUL : le renouvellement du mandat se fait aléatoire ...

De nouveau Israël s’efforce visiblement de plonger Beyrouth dans l’embarras, à l’approche du renouvellement cyclique du mandat de la FINUL, en multipliant ballons d’essai et provocations diplomatiques, avec la complicité manifeste de Washington. On fait ainsi tout un tapage sur les propositions faites aux Français par le ministre israélien de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, qui suggère la mise en place au Sud d’une force combinée, multinationale et libanaise, en vue d’un retrait israélien...
Pour leur part, les Etats-Unis avaient menacé le mois dernier, à l’occasion de l’affaire des indemnités pour Cana traitée à l’ONU, de reconsidérer leur O.K. habituel en ce qui concerne la FINUL si le Liban ne renonçait pas à vouloir faire condamner Israël. Comme la plainte libanaise a été maintenue, la commission numéro cinq de l’ONU l’approuvant en votant 1,7 million de dollars de dommages et intérêts, les USA en ont pris ombrage et l’on craint donc aujourd’hui à Beyrouth qu’ils ne mettent effectivement à exécution leur menace concernant les Casques bleus...
Dès lors, il est possible, que cette fois, la reconduction pour six nouveaux mois de cette force de quelque 6.000 hommes présente depuis 1978, se trouve soumise à des conditions qui pourraient s’énumérer comme suit:
— Déploiement de l’armée libanaise dans la zone sous contrôle de la FINUL pour y étendre progressivement l’autorité de l’Etat libanais et pour y empêcher les actions contre l’occupant israélien.
En 1979 déjà, du temps du président Elias Sarkis et sur demande pressante de l’ambassadeur U.S. Parker, une avant-garde avait été envoyée dans cette zone... Mais Saad Haddad l’avait pilonnée et bloquée à Kawkaba. En 1993, Beyrouth avait de nouveau accepté d’envoyer ses soldats dans la zone FINUL, mais s’était précipitamment rétracté après s’être fait taper sur les doigts par Damas qui n’était pas du tout d’accord car à son sens cela aurait bridé la résistance.
Cette fois donc, les Etats-Unis pourraient exiger que l’armée libanaise se déploie dans la zone FINUL sans quoi ce serait la dernière fois qu’on renouvellerait le mandat de cette dernière. Cependant, des sources diplomatiques à Beyrouth estiment que Washington ne prendrait pas le risque de créer un vide en retirant la FINUL et ne le ferait qu’après un accord-substitut précis.
— C’est là qu’intervient justement la proposition Mordehaï qui demande à la France de prendre la tête d’une nouvelle force multinationale, englobant un contingent libanais, qui se développerait au Sud au fur et à mesure que les Israéliens s’en retireraient. L’astuce principale tient dans le fait qu’une fois ce dispositif de transition installé, la force multinationale et l’armée libanaise s’engageraient à empêcher toute opération de la résistance... Après quoi, rien ne dit que les Israéliens partiraient ou ne se contenteraient pas d’un retrait limité.
L’autre piège, plus immédiat, est que Beyrouth se trouve placé devant un dilemme: s’il refuse la force multinationale, il aurait l’air de refuser le retrait israélien... Et s’il l’accepte, il risque de se retrouver en conflit avec la résistance dont la devise est de poursuivre les opérations tant qu’il reste un soldat israélien sur le territoire national... En principe, cependant, le Liban reste attaché à un principe simple: Israël, s’il veut se retirer, n’a pas à fixer de conditions et c’est au Liban de voir comment établir son contrôle sur les zones libérées, après l’application de la 425.
En tout cas, pour sa part, la France a répété la position affichée l’an dernier, à l’occasion de propositions israéliennes similaires: son éventuel accord est lié à la conclusion d’un consensus entre les trois parties qu’elle estime directement concernées par la question, à savoir le Liban, et Israël.

E.K.
De nouveau Israël s’efforce visiblement de plonger Beyrouth dans l’embarras, à l’approche du renouvellement cyclique du mandat de la FINUL, en multipliant ballons d’essai et provocations diplomatiques, avec la complicité manifeste de Washington. On fait ainsi tout un tapage sur les propositions faites aux Français par le ministre israélien de la Défense, M. Yitzhak...