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Actualités - CHRONOLOGIE

Distinguo entre tumeurs malignes et bénignes Repérage précoce des cancers

Des espoirs de percée dans la lutte contre le cancer ont été enregistrés ces derniers temps et commentés dans les revues spécialisées. Ainsi, un virus du rhume altéré permettrait de lutter efficacement contre le cancer de la prostate. En outre, les médecins disposeraient désormais d’un moyen de repérer les cancers à leur tout début, dès les premières modifications cellulaires, ce qui ouvre des horizons insoupçonnés jusqu’à présent (VOIR AUSSI PAGE 10).
Une équipe de biologistes israéliens, dirigée par le Pr Hassada Degani, affirme avoir mis au point une technique qui fait le distinguo entre tumeurs malignes et bénignes et permet donc de prédire l’évolution d’un cancer et de contrôler l’efficacité d’un traitement.
La méthode consiste à injecter dans le sang du patient un produit de contraste puis à observer la colonisation des tissus par résonance magnétique nucléaire (RMN).Elle a été baptisée 3TP — pour «Three Time Point Method», méthode en trois temps — parce que trois séries d’images sont prises: avant injection, puis deux fois après, à quelques minutes d’intervalle.
Dans une étude à paraître aujourd’hui jeudi dans la revue «Nature Medicine» — qui, de manière plutôt inhabituelle, parle de «progrès déterminant» —, le Pr Degani et son équipe (institut Weismann des sciences de Rehovot, Israël) estiment que cette méthode peut déjà être utilisée avec succès pour diagnostiquer des tumeurs du sein et que ses applications s’étendront probablement par la suite à d’autres types de cancers.
La technique a été testée avec succès sur des souris sur lesquelles avaient été implantées volontairement des tumeurs mammaires, puis sur des femmes malades.

Rouge ou bleu

Sous l’effet du colorant, les tumeurs bénignes prennent une dominante rouge tandis que les cancéreuses se colorent en bleu. Les images obtenues montrent comment le produit pénètre dans la tumeur, se répand puis est éliminé. Le processus repose sur une analyse des espaces séparant les cellules, sur la densité des vaisseaux sanguins et sur la manière dont ces derniers libèrent les substances qu’ils transportent.
Selon que la tumeur est cancéreuse ou bénigne, il est donc possible d’établir un diagnostic.

Car dans le cas des tumeurs bénignes, l’espace intercellulaire est plus grand que les cancers. Les vaisseaux qui les alimentent sont moins nombreux. En conséquence, le liquide de contraste ne s’accumule guère et se disperse lentement.
Dans le cas d’un cancer, au contraire, les vaisseaux sont nombreux et le produit contrastant a tendance à stagner.
Cette nouvelle approche devrait permettre de réduire le nombre des biopsies pratiquées pour analyser une tumeur et d’éviter bon nombre de ces examens qui, a posteriori, se révèlent inutiles, explique le Pr Degani.
En plus du diagnostic, cette technique devrait permettre aux cancérologues d’établir un pronostic car, en renforçant le contraste, elle fournit de précieuses informations sur les petits vaisseaux qui «nourrissent» les tumeurs et leur permettent de grandir et de s’étendre. Selon les médecins israéliens, leur densité et leur capacité à alimenter la tumeur est un facteur permettant de prédire leur agressivité.
En outre, cette méthode de contrôle des vaisseaux sanguins et de l’espace séparant les cellules autorisera les cancérologues à évaluer l’efficacité de leurs médicaments puisque, explique le Pr Degani, la baisse de la densité des vaisseaux et l’espacement de cellules sont des signes de bonne réponse au traitement.

Sans danger

Selon une autre étude publiée par le «New England Journal of Medicine», les champs magnétiques dus à la présence de ligne de haute tension ou aux installations électriques domestiques n’augmentent pas le risque de leucémie chez les enfants, contrairement aux précédentes conclusions de certains chercheurs.
«Nos résultats fournissent peu d’éléments laissant penser que vivre dans une maison» où les champs magnétiques dus à l’électricité sont élevés «accroît le risque de leucémie chez les enfants», notent les auteurs de l’étude, dirigés par le Pr Martha Linet, de l’Institut national du Cancer (NCI).
Les champs magnétiques électriques auxquels la mère a été soumise à son domicile pendant sa grossesse ne posent également aucun risque pour l’enfant, ont-ils noté.
Les chercheurs ont examiné les conditions de vie de 638 enfants atteints de leucémie et de 620 autres, mesurant systématiquement les champs magnétiques auxquels ils étaient exposés.
Dans un éditorial, le Dr Edward Campion estime que cette étude est très importante pour éclairer le débat qui fait rage depuis dix-huit ans sur les risques posés par l’électricité, et notamment les lignes à haute tension. Il souligne le très grand nombre d’enfants suivis et les sérieux des mesures réalisées.
«Ces dix-huit ans de recherches ont créé une considérable paranoïa» mais peu de travail sérieux, déplore-t-il. «Il est temps d’arrêter de perdre nos ressources destinées à la recherche. Nous devrions les orienter vers des recherches qui seront capables de découvrir les véritables causes biologiques de la leucémie qui menace la vie des enfants», écrit-il. (AFP)
Des espoirs de percée dans la lutte contre le cancer ont été enregistrés ces derniers temps et commentés dans les revues spécialisées. Ainsi, un virus du rhume altéré permettrait de lutter efficacement contre le cancer de la prostate. En outre, les médecins disposeraient désormais d’un moyen de repérer les cancers à leur tout début, dès les premières modifications...