Poursuivant sa visite officielle au Maroc Hariri réaffirme le refus du Liban d'aller à Doha

Le premier ministre Rafic Hariri a réaffirmé hier à Rabat le refus du Liban de participer à la quatrième conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, prévue en novembre à Qatar.
Cette décision a été transmise par M. Hariri, en visite officielle au Maroc pour trois jours depuis mardi, à son homologue marocain Abdellatif Filali, a-t-on appris auprès de la délégation accompagnant le chef du gouvernement, et qui comprend notamment les ministres Fouad Siniora, Nadim Salem, Yassine Jaber et Bassem el-Sabeh.
Le secrétariat de la conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord se trouve au Maroc, pays qui avait abrité la première réunion du genre, en 1994. L’année suivante, la conférence a été organisée à Amman puis en 1996 au Caire.
La Syrie et le Liban ont boycotté toutes ces réunions en raison de la participation d’Israël.
M. Hariri a évoqué en soirée cette affaire avec le roiHassan II du Maroc, au cours d’une rencontre au palais de Skhirat, près de Rabat, axée sur les relations bilatérales et le processus de paix au Proche-Orient. Lors de cette rencontre, le roi a remis à M. Hariri la médaille du trône avec rang de Grand commandeur, la plus haute distinction honorifique du royaume.
Au cours d’un dîner offert mardi soir en son honneur par M. Filali, le chef du gouvernement avait, en rendant hommage au «rôle de premier plan» du Maroc en faveur de la paix, appelé Rabat à œuvrer pour dégager le processus de paix de l’impasse.
Il avait en outre estimé que l’occupation israélienne «constitue le seul problème» qui empêche le Liban de retrouver la place qu’il occupait dans le concert des nations.
Pour sa part, M. Filali a réclamé le retrait d’Israël des régions qu’il occupe au Liban, réaffirmé l’attachement de son pays au processus de paix sur la base du principe de «l’échange de la terre contre la paix» et dénoncé «la politique israélienne de colonisation des territoires palestiniens et arabes occupés».
Le Maroc a actuellement gelé la normalisation de ses relations avec Israël. Il avait auparavant de bonnes relations avec le gouvernement de l’ancien premier ministre travailliste Shimon Pérès, que Hassan II avait ouvertement soutenu lors des élections législatives de mai 1996.

Coopération économique

Hier, M. Hariri a consacré la deuxième journée de sa visite au Maroc à des rencontres destinées à renforcer la coopération économique entre les deux pays.
Il s’est à cet effet rendu avec sa délégation à Casablanca, la plus grande ville du Maroc, où il a notamment rencontré des représentants du patronat marocain devant lesquels il a dressé un bilan de la situation économique au Liban et exposé les avantages dont bénéficient les investissements étrangers dans ce pays.
Aujourd’hui jeudi, la délégation libanaise doit signer en matinée deux accords avec les responsables marocains portant l’un sur la coopération en matière de tourisme et l’autre sur les investissements.
M. Hariri tiendra par la suite une conférence de presse à l’issue de laquelle il doit regagner Beyrouth.